Chapitre 9

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Je finis d'arroser mes plants pour la soirée. C'est beaucoup plus humide que ce matin. La lune est dégagée et Minuit semble me bouder. Depuis que je suis arrivée, il m'a reniflé avant de me cracher dessus. Une odeur lui déplait. Je me demande si c'est celle de Angel qui le dérange autant. Je ne m'attarde pas trop à cette question. Il fait tellement chaud que je dois prendre une douche afin de sentir fraiche. L'eau froide qui coule sur mon corps me fait du bien. Les pores de ma peau se resserrent et je me sens mieux.

Quelques minutes plus tard, je me prépare un petit goûter. Rien de bien chargeant. Une salade composée des fruits de mon jardin et un grand verre d'eau. Je dépose, ensuite, un sol, un bol de pâté pour chat à Minuit. C'est curieux, ce dernier ne semble plus me bouder. Il se frotte contre mes jambes avant d'aller manger à son tour. Je souris et me penche pour passer une main dans son pelage.

En mangeant, je reçois des textos de Miranda qui s'excuse de son inconduite. Je souffle. Je n'ai pas envie de lui répondre. Elle ne se souviendra surement plus demain de ce qui s'est passé. Je passe peut-être folle aux yeux de tous, mais Miranda n'est pas mieux. Il lui arrive d'avoir des blackouts surtout après avoir consommé de la boisson. Je ne peux pas lui en vouloir pour ça, mais parfois ça devient lourd à gérer. J'ai déjà de la difficulté avec moi, une de plus, je m'y perds.

Je finis par me lever afin de porter mon bol dans le lavabo. Au diable ! Je laverais la vaisselle demain. Minuit, toujours en train de manger, j'en profite pour me glisser au-dehors. Je m'assois dans les escaliers du jardin en fixant les étoiles. Je me souviens qu'avant, je ne prenais pas le temps de les regarder. J'étais trop occupée à vivre ma vie à milles à l'heure. Il m'arrive de me dire que ce qui m'est arrivé ce soir-là était peut-être signe que je devais changer de mode de vie. Pas si radicalement, mais pour mon bien-être. Je ne me souviens de rien... J'ai beau essayer, mais la dernière chose que j'aperçois c'est la lune dans le reflet de l'eau. Pourquoi ? Seul l'univers le sait.

Soudainement, je sursaute lorsque j'entends quelque chose craquer derrière le cabanon. Décidément, on y aime me faire peur. Je décide de rester -là, mais je cris :

— Qui est là ? Sortez !

L'individu sort derrière le cabanon. Williams ? Que fait-il ici ? C'est le sauveur de mon vase. Je ne comprends pas sa venue. La tête basse, ce dernier s'approche de la maison et s'arrête devant moi. Son regard rempli d'étoiles me regarde avant que ses lèvres se mouvent.

— Je me promenais sous le clair de lune. Je passais dans le coin.

— Derrière le cabanon ?

— Vous devriez y jeter un coup d'œil, il y a un sentier qui mène au château.

— Hmm... J'y verrais.

— Je peux. Désignant une place à mes côtés.

Je me décale pour lui en laisser une. C'est étrange de le voir à mes côtés. On dirait que je le connais depuis longtemps, mais j'ai fait que sa connaissance qu'il y a quelques jours. La chaleur que ce dernier dégage est tellement chaleureuse qu'on dirait que je suis chez moi. Quelque chose en moi cherche à comprendre ce qui me tracasse tandis que l'autre veut seulement rester à ses côtés. Seulement, je ne passe pas le cap de les avoir vu se disputer tous les deux, ce matin.

— Vous avez rencontré mon frère, cet après-midi. Me dit-il en cherchant une confirmation de ma part.

— En effet.

— Que vous a-t-il dit ?

— Est-ce de l'espionnage ?

— Non. Je n'aime pas lorsqu'on empiète, dans mes plants de bandes, surtout quand ça concerne mon frère.

Pour toujours À jamais - À nos années perdues Où les histoires vivent. Découvrez maintenant