40. révélations

187 17 11
                                    

Je vous propose de lancer la musique dès que Mia se trouve face à cette révélation !

Bonne lecture 🖤

🍀🍀

💥 WARNING Chapitre sensible💥

Mia se réveilla en sursaut quelques heures plus tard. Elle n'aurait su dire l'heure qu'il était, mais une douce mélodie parvenait jusqu'elle : cet air de boîte à musique qui la hantait depuis si longtemps. Le son, bien que parfaitement identifiable, paraissait étouffé, lointain. Mia posa ses pieds au sol et le froid de la pierre lui rappela qu'elle ne se trouvait pas dans un songe cette fois. Quelques candélabres éclairaient faiblement l'hospice, projetant sur les murs des ombres inquiétantes. Le bureau semblait désert. L'infirmière était, de toute évidence, partie se coucher. Mia s'aperçut que ses jambes tremblaient légèrement. Puis la musique gagna en intensité et la jeune fille décida de suivre cette invitation auditive. Peut-être que le voile du mystère tomberait cette nuit.

Le parcours qu'elle effectua dans les dédalles du château, ressemblait en tous points à celui de son rêve. Elle n'avait même pas allumé l'extrémité de sa baguette, puisque ses pieds avançaient par automatisme. Ils connaissaient le chemin. Elle atteignit rapidement la fameuse tourelle dont elle gravit les marches humides avec précaution. Elle avait mainte et mainte fois cherché cette tour dans l'école, en vain. Pourtant, elle l'escaladait cette nuit. Plus elle approchait, plus le chant de la boîte devenait puissant. Arrivée au sommet, elle reconnut au loin les contours de la fontaine mystérieuse. Quelqu'un avait disposé des bougies en cercle autour, et leur lumière ondulait faiblement sur les eaux miroitantes. Personne d'autre que Mia ne semblait présent dans la pièce. Seul l'écrin musical du cours de défense semblait animé. Le mécanisme avait été activé, puisque l'artefact était ouvert et que le chrysanthème de pierres précieuses tournait lentement. Il reposait sur le bord du bassin, au-dessus de l'inscription :

« Sanguis, amor et potestas oportet convenire. Sic vincetur aeternitas mortis».

Mia s'avança d'avantage et l'objet musical interrompit sa mélodie envoûtante. Un silence inquiétant envahit la pièce, à peine nourri par les clapotis de la fontaine. Comme sortie brusquement de sa torpeur, Mia prit alors conscience du danger qui la menaçait. Elle jeta un coup d'œil circulaire et resserra sa prise autour de sa baguette. Elle discerna une masse sombre au sol. Une traînée liquide brillait à la lumière des bougies. Son cœur s'accéléra. Elle venait de reconnaître le corps d'une élève. Comment avait-elle pu venir ici seule malgré les mises en garde multiples ?!

- Parce que nul ne peut lutter contre sa destinée.

Le Professeur Adrian Besarab, apparu dans l'ombre. Il était vêtu sobrement d'une longue tunique de coton blanc sur un pantalon cargo en cuir noir lacé à la taille. Sa longue chevelure sombre libérée de l'habituel catogan, dansait à chacun de ses pas.

- J'ai tellement attendu ce moment, avoua-t-il d'une voix rauque et enveloppante.

Il saisit la boîte à musique avec précaution et la ferma. Il passa ses longs doigts pâles sur la dorure du couvercle.

- Ma précipitation a d'ailleurs faillit nous perdre en janvier...poursuivit-il en cajolant le bois.

Mia recula doucement. Une lumière inquiétante brillait dans les prunelles ténébreuses de son enseignant.

- Mais je ne pouvais plus souffrir cette attente. Chaque lune pleine me semblait venir après une éternité ! Pourquoi fallait-il que cette pièce ne soit accessible qu'une fois tous les deux mois ?! Et ce rituel ?! Ce rituel me mettait au supplice par sa complexité !

Comme pour illustrer la frustration engendrée, il jeta avec force l'écrin contre le mur. Des éclats de bois brisé s'éparpillèrent dans un grand fracas, et le rubis roula vers le bassin. Mia sursauta.

A la croisée des cheminsDonde viven las historias. Descúbrelo ahora