A la croisée des chemins

42. Marquée

Quelques jours plus tard, Mia émergea en douceur. La douce chaleur d'un rayon de soleil filtrant au travers des rideaux, lui ravit un sourire. La douleur de sa plaie semblait plus supportable. Elle se demanda si Madame Pomfresh accepterait de la laisser sortir. Il lui sembla avoir dormi un mois. Elle s'assit lentement, tenta de s'étirer, mais stoppa immédiatement son geste lorsque la douleur de son flanc se réveilla à son tour. Elle découvrit sur sa table de chevet une série de fioles vides, et une boîte entamée de chocogrenouilles.

- Tes amis sont passés hier soir, commenta Madame Pomfresh en posant délicatement sa baguette sur le front de sa patiente.

- Vous auriez dû me réveiller, se lamenta Mia.

- Sûrement pas jeune fille ! Tu avais besoin de repos. D'ailleurs Severus a tenu personnellement à te préparer tes traitements et il y avait judicieusement ajouté un philtre de paix.

Cette dernière remarque réchauffa le cœur de Mia et lui redonna un peu d'appétit, aussi, elle saisit une chocogrenouille.

- Ton camarade Arius a jugé utile de te donner un coup de main, en dévorant une grande partie de ce chocolat.

- Il a bien fait s'amusa la jeune convalescente, la bouche déjà pleine.

- Nous allons devoir refaire ton pansement Mia reprit l'infirmière en approchant tout le nécessaire sur un plateau.

Elle lui tendit un petit flacon dans lequel se trouvait un granule vert.

- J'aimerais que tu croques ceci avant, car ce ne sera pas une partie de plaisir.

Mia s'exécuta sans rechigner. Elle fut surprise par le goût agréable de la pastille. Elle s'était attendue à une inévitable mais nécessaire amertume. A la place, une délicate saveur acidulée envahit son palais. La soignante nota le jeu d'émotions sur les traits de la jeune élève.

- Je ne plaisante pas lorsque je clame que Severus a un don. Ma pharmacie regorge de trouvailles comme celle-ci grâce à lui !

Elle se concentra sur les soins de Mia, non sans chuchoter :

- Si seulement Albus m'écoutait...

**🍀

En début d'après-midi, Mme Pomfresh autorisa Mia à quitter l'infirmerie. Néanmoins, avant son départ, la soignante s'assit au bord du lit et invita sa jeune patiente à en faire de même en tapotant le sommier. Mia enlaça Cobalt et la rejoignit quelque peu surprise.

- Mia, confia la soignante, La blessure que Besarab t'a infligée était très sérieuse.

Elle s'empara de la main de la fillette et redressa son menton avec douceur pour ancrer son regard dans le sien.

- Si ta vie n'est actuellement plus en danger, certaines séquelles de magie noire sont irrémédiables...

Mia sentit sa gorge se serrer avant même de connaître la suite. Mme Pomfresh pressa délicatement ses doigts et continua ses explications :

- La seule façon de stopper l'hémorragie était de sacrifier un organe...

Sa voix se brisa légèrement :

- Mia, tu ne pourras jamais avoir d'enfant.

Alors c'était donc ça ? Les mots de son interlocutrice résonnaient comme une sentence irrévocable, une défaite. La jeune fille baissa ses yeux brouillés de larmes vers son ventre, comme si le manque pouvait y être vu. Un sentiment d'injustice déferla sur elle comme la houle sur les grèves. Pourquoi avait-il fallut que Besarab fasse d'elle son ultime sacrifiée ? Elle n'avait strictement rien demandé à personne. Elle avait juste espéré un début d'épanouissement dans son école de sorciers. Elle avait pris sur elle pour ne plus se faire remarquer. Fichu boîte à musique ! Foutu héritage de sang ! Au diable son enfance traumatisante !...

Mia sentit son souffle s'accélérer.

Elle s'empressa d'ériger ses barrières d'occlumens, dans le but de museler ses émotions sans se laisser submerger. Elle essuya ses joues d'un revers de manche puis gratifia l'infirmière d'un sourire sincère.

- Alors merci à Vous de m'avoir sauvé la vie.

**🧙‍♂️

Pauvre Mia. C'est vrai qu'il y a un côté injuste pour nos héros. Un peu comme Harry chaque année : il lui arrive toujours un truc !

Est-ce le prix à payer pour devenir quelqu'un d'extraordinaire ?