Chapitre 3

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(Je m'excuse par avance pour la déformation professionnelle qui pourrait transparaitre)

...

Un homme se retourne au fond de la pièce et son regard accroche le mien pour ne plus le lâcher. Bien, je pense que j'ai ma réponse.

-Moi : bloqué c'est-à-dire?
-Le manager : et bien il a soudainement ressenti des douleurs importantes au niveau du dos et ça l'handicape vraiment, il ne pourra jamais danser dans ces conditions.
-Moi: soudainement?
-Il acquiesce: oui comme ça sans raison.

Je dévisage le dit Yunho à l'autre bout de la pièce. Le petit cachottier.
- Serait-il possible de se mettre dans une salle où je puisse l'examiner?

On nous conduit dans la pièce d'à côté puis le manager s'éclipse discrètement.

- Bien. Avant de commencer, est-ce que vous avez des antécédents ou problèmes de santé particuliers?
- Non aucun.
- Vous prenez des traitements?
- Non
- Ni anxiolytiques ou antidépresseurs?

Il plante son regard dans le mien et me fais un grand sourire: non, rien du tout.
- Tabac, drogues ... ?
- Désolé mais non.
- Parfait. Parlons de ces douleurs maintenant? Elles sont comment?
- Hum ... je dirai que ça me lance. Et ça me fait comme des décharges électriques en fonction des mouvements.
- Ok. ça a débuté doucement, vous avez pensé que les douleurs allaient disparaitre mais finalement ça s'est aggravé au point de limiter vos mouvements et d'avoir mal même au repos? Y compris la nuit?
- Il me fait un petit sourire penaud : oui c'est ça. Je n'ai pas osé en parler de suite, je ne voulais pas inquiéter les autres inutilement.

Je le regarde de la tête au pied : ça a commencé suite à un gros stress ? Ou bien un effort intense et prolongé avec toujours le même mouvement répétitif?
- Euh oui je crois. On a eu une nouvelle chorégraphie assez compliquée à apprendre en très peu de temps. J'ai passé des nuits à la travailler, et c'était un gros coup de pression oui.
- C'est bien ce que je pensais. A priori, vous avez des nœuds musculaires. ça arrive chez les grands sportifs soumis à un grand stress. On se crispe, les muscles se contractent, le stress aggrave tout ça, on s'étire mal. Et ensuite sous l'effet de la douleur on se crispe encore plus et c'est un cercle vicieux. D'autant plus aggravé si on continue à forcer et être sous pression. Il faudrait que je vous examine.
- Oui bien sûr !

Il retire son t-shirt. Oh pas mal. Un vrai corps d'athlète. Fin mais puissant. Pas de gonflette exagéré inutile juste pour le m'as-tu-vu. Mais ça se voit de suite qu'il est contracté.
Yunho: c'est possible de faire quelque chose pour me soulager? Ne pas monter sur scène est non négociable.

Exigeant ces artistes !
- Il n'y a pas de miracle. Déjà il faut masser pour délier les nœuds. Une seule fois ne suffira pas. ça va vous soulager sur le moment mais pour guérir il faudra plusieurs séances, et beaucoup d'étirement après les efforts, mettre du chaud, et surtout se détendre pour réduire la tension au niveau des muscles. Et ça devrait rentrer dans l'ordre.
- Génial. On monte sur scène dans 5 minutes, c'est jouable?

Je fais craquer les articulations de mes doigts et il s'allonge sur le canapé en rigolant. Je me frotte les mains histoire de ne pas plus le crisper quand il sentira mes doigts congelés.
Puis je débute le massage. Il y a du boulot, il a vraiment trop attendu.

Je le préviens que ça risque d'être un peu douloureux quand j'appuierai au niveau des nœuds. Puis il serre les dents quand je masse aux endroits sensibles pour détendre tout ça, avant de siffler de soulagement quand les tensions disparaissent. Quelle calamité ces acharnés du travail, il faut savoir le pied de temps en temps si on ne veut pas être ramassé à la petite cuillère.

Je me concentre sur ma tâche et insiste au niveau du haut du dos et des épaules où se concentrent la majorité des courbatures. Puis je m'attèle à lui masser la nuque, très tendue. Dur métier que d'être idol visiblement.

Alors que je le masse et que mes doigts parcourent sa peau, je hume une délicieuse odeur.
Je fronce les sourcils et inspire profondément, emplissant mes narines de cette effluve qui, je m'en rends compte, émane de sa peau. Un vrai délice.

Je passe ma langue sur mes lèvres, sentant la pointe d'une de mes canines faire son apparition, alors que je me délecte de ce doux parfum. J'en ai l'eau à la bouche alors que j'observe sa nuque à découvert, à ma merci. J'en salive d'avance rien que d'imaginer le goût que peut avoir le nectar divin qui coule dans ses veines.

Mon regard se promène sur son corps, son dos nu, remonte le long de ses épaules puissantes, pour venir effleurer sa nuque délicate. Un vrai bonheur pour mes sens en ébullition. Je perçois d'ici le sang pulser et affleurer sous la peau fine de son cou. Je laisse glisser mes doigts le long de sa colonne vertébrale, focalisant toute mon attention sur l'objet de mon désir. J'effleure les cheveux sur sa nuque.

Je me penche lentement, toutes canines dehors, ne pouvant me réfréner plus longtemps ...

Un flashback me traverse soudain l'esprit. Mon dieu, mais qu'est-ce que j'allais faire ?

Je retire rapidement mes mains et m'éloigne, retenant ma respiration.

Il grommelle et se redresse, l'air ensommeillé: c'est fini ? ça faisait longtemps que je ne m'étais pas senti aussi zen et détendu, merci.

Il renfile son haut, dieu merci et je me dirige vers la porte avant qu'il ne me retienne précipitamment par la main: attendez je ne vous ai même pas payé. Et je ne sais même pas votre nom. ça serait possible de vous engager pour la suite des soins?
Je retire brusquement ma main et il semble surpris de mon geste : ce n'est pas la peine. Je ne fais que mon boulot. Et pas de soucis à avoir, vous trouverez des médecins ou kiné très compétents.

Puis je prends la fuite. Et je l'assume totalement. Je suis un vampire, je sais reconnaitre un prédateur quand j'en vois un. Et lui, il s'agit clairement d'une menace. Avec son sourire lumineux ridicule et son odeur à faire saliver un mort.

Je prends mes jambes à mon cou et rejoins Yoona dans la salle de concert, mettant le plus de distance possible entre moi et cet homme. Et je me fixe comme résolution de ne plus jamais croiser son chemin après ce soir. Ce qui ne sera pas difficile. On ne croise pas un idol à chaque coin de rue n'est-ce pas?

Oh combien j'avais tort ...

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Antagoniste [YUNHO]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant