Chapitre 44

144 17 60
                                    

Je le foudroie du regard. Puis je jette un coup d'œil vers Yunho.

Je tourne les talons et quitte la pièce avant qu'il ne découvre ma vraie nature.

Je me dirige vers les toilettes de l'Eden Club puis m'appuie sur le rebord du lavabo, me foudroyant moi-même du regard. Il doit vraiment me prendre pour une psychopathe maintenant. Et il n'aurait pas tort.

Je me dévisage dans le miroir. Ma peau diaphane. Mes lèvres pulpeuses où deux crocs acérés pointent le bout de leur nez. Mes abominables yeux rouges orangés luisant dans la faible lueur des toilettes ... Je me frotte les yeux, les faisant redevenir d'un bleu arctique. Bordel.

Je prends une profonde inspiration, me calmant peu à peu et mes yeux cessant de briller. Je me passe de l'eau sur le visage au moment où la porte s'ouvre, laissant entrer un alpha visiblement mécontent.

- Tu vas bien?

Je l'observe dans le miroir. Hein?
- Je fronce les sourcils : si ça va ? Je me retourne vers lui et lui montre rageusement ma robe, Tu crois vraiment que ça pourrait aller alors que ma nouvelle robe toute neuve est foutue? Non mais regarde !

- Il lève les yeux au ciel (ou plutôt au plafond) et soupire : on s'en fou de ta robe. Je te parle de toi, tes blessures.
- Je grogne : Comment ça on s'en fou de ma robe? Tu veux mourir?

Je marmonne que les mecs sont tous des abrutis incultes et me retourne vers le lavabo, essayant de laver le sang qui orne ma peau. En vain. Le sang s'écoule toujours de mes blessures encore béantes. Les plaies faites par un pieu mettent toujours plus de temps à cicatriser. Tout comme les blessures faites par des créatures surnaturelles.

- Yunho s'approche de moi : Tu dois boire mon sang, ça t'aidera à guérir.
- Je grogne : hors de question. Pas de boisson à l'approche de votre comeback.

Une vague de frustration, et d'inquiétude ?, me saisit alors qu'il passe fébrilement sa main dans ses cheveux.
- Je sais ce qu'on avait convenu mais là c'est exceptionnel. Tu es gravement blessée et tu n'as rien bu depuis une semaine, tu dois boire mon sang !

Nous nous défions du regard.
- Puis je murmure : Tu ne devrais pas plutôt être en colère ?
- Il s'écrit soudainement, me faisant légèrement sursauter : Bien sûr que je suis en colère ! Comment ne pas être en colère avec cet enfoiré de merde qui s'en ait pris à toi et t'as blessé ? Tu sais à quel point j'étais inquiet ? J'ai vraiment cru que...
Il détourne le regard, se mordant les lèvres.

Je le dévisage, bouche bée. Il ne ment pas, il était vraiment inquiet. Non pas inquiet. Il a eu peur. Wow c'est bien la première fois que quelqu'un a peur pour moi, je ne sais pas trop comment réagir.

- Tu n'es pas dégoûté de ce que j'ai fait ? Je lui demande
- Il se retourne vers moi : Dégoûté ? Bien sûr que si! Tu es vraiment trop gentille, il ne méritait pas ta pitié, tu aurais dû lui arracher les membres un par un à cette enflure !

Je suis choquée. Je ne l'avais jamais vu comme ça. Et je ne le croyais pas capable de parler ainsi.
- Il se pince le nez et poursuit : Et si tu parles pour les spectateurs, tu as eu totalement raison. Tu laisses tout passer et les gens en profitent pour te défier et s'en prendre aux personnes que tu aimes. Une mise au point s'imposait.

Il soupire et se frotte le visage.

- Est-ce que tu pourrais penser moins fort ?
- Il me fixe : quoi?
- Enfin pas penser. Plutôt ressentir. Je ressens tes émotions par vague, c'est assez déstabilisant. Je sais que toi tu as l'habitude avec ta meute donc tu gères bien mais moi j'ai encore un peu de mal, c'est tout nouveau pour moi.

Je détourne les yeux, gênée.
- Il me saisit soudainement par les épaules et plonge son regard dans le mien: Tu ressens ce que je ressens?
- Bah oui, pourquoi ? Pas toi?
- Pas du tout. Je ressens les garçons mais pour toi, absolument rien.

Il me lâche et semble plonger dans ses pensées.
- Il réfléchit doucement à voix haute : peut-être que tu ressens enfin mes émotions car je me suis ouvert à toi et t'es laissée l'hypnotiser. Et puis tu t'ouvres plus à moi aussi ça joue peut-être... Mais pourquoi que dans un sens... Il marmonne ... Peut-être que tu as encore des blocages avec moi du coup tu te fermes et je ressens pas tes émotions... Ou alors le problème vient de moi je te mets peut-être pas assez en confiance... Ou alors je ...
- wow stop!

Je l'arrête en posant ma paume sur sa bouche.
- J'ai pas envie de me creuser la cervelle maintenant à ce sujet.

Il acquiesce et m'accompagne en silence jusqu'à la maison. J'ai juste envie de me laver et de me coucher.

Finalement il me rejoint dans la salle de bain avec la trousse de secours.
- Je soupire : Pas la peine, je vais bien.
- Il grogne : Stop! Soit tu bois mon sang, soit tu me laisses au moins nettoyer tes plaies et stopper le saignement.

Je ne dis rien et le regarde nettoyer les plaies sur mon ventre. Je ne peux m'empêcher de sourire quand je vois avec quelle délicatesse il me soigne, ayant peur de me faire mal. J'observe ses longs doigts fins. Je n'avais jamais fait attention qu'il avait de si grandes mains comparées aux miennes. De grandes mains fortes. Je me mords la lèvre inférieure en imaginant ses grandes mains glisser sur mon corps. Ayant des pensées plus qu'osées, je me fige en le voyant me dévisager, choqué.

Je cesse de respirer. Non... Mais non ... Ne me dis pas que de tous les moments possibles et imaginables, c'est maintenant qu'il ressent mes émotions...
- Il se racle la gorge: Hum ...je crois bien que j'ai légèrement senti ce que tu ...enfin...voilà.
Je détourne les yeux, rougissante. Merde. J'ai l'impression d'être une adolescente c'est du n'importe quoi, à mon âge.

Il s'applique à enrouler un bandage autour de mes blessures et je l'observe. C'est vrai qu'il est plutôt sexy quand même. A la fois mignon et sexy en fonction des moments. Puis mon regard se porte sur sa bouche bien dessinée.

- Il se redresse et murmure : j'ai un peu de mal à me concentrer si tu as ce genre de pensées.
- Je souris: C'est le karma. Toi aussi tu m'as empêchée de me concentrer pendant mon combat. C'est le juste retour des choses.

Nous nous dévisageons. Nos regards ne se lâchent pas alors qu'il se penche vers moi, ses doigts effleurant doucement ma joue. Ses yeux fouillent les miens, comme à la recherche d'une autorisation.

Mes yeux se mettent à luire doucement, et il finit enfin par rompre la distance qui nous sépare et poser ses lèvres sur les miennes dans un baiser passionné.

Mes yeux se mettent à luire doucement, et il finit enfin par rompre la distance qui nous sépare et poser ses lèvres sur les miennes dans un baiser passionné

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.
Antagoniste [YUNHO]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant