Chapitre 2 : La nouvelle

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Lorelaï arriva une dizaine de minute plus tard devant son nouveau lycée, gara sa voiture sur le parking à l'entrée et se dirigea directement vers les bureaux administratifs du bâtiment, non sans susciter de nombreux regards intrigués, probablement dus à son statut de nouvelle arrivante.

Du fait de son transfert en cours d'année, elle fut reçue par la directrice de l'établissement, qui en profita pour lui prodiguer quelques conseils.

« Mademoiselle McKey, je suis Madame Buffay, la directrice de cette institution et à ce titre je vous souhaite la bienvenue au sein de ce lycée. »

Elle marqua une courte pause durant laquelle son sourire chaleureux disparut, laissant place à une attitude plus sévère à limite du suspicieux.

« Je compte bien entendu sur vous pour avoir des résultats académiques correspondant à nos exigences, ainsi qu'un comportement sérieux et assidu de votre part. En d'autres termes, j'attends de vous que vous soyez i-rré-pro-cha-ble ! »

La directrice avait appuyé sur chacune des syllabes du mot, ce qui fit que Lorelaï due réprimer, avec grandes difficultés, un rire. Elle estimait en effet, qu'il était sûrement peu opportun de se moquer ouvertement de la femme lui faisant face.

« Me suis-je bien faite comprendre ? » Rajouta madame Buffay.

« Parfaitement Madame. »

« Si vous avez des questions, adressez-vous directement au personnel enseignant ou bien encore à vos camarades. Maintenant veuillez rejoindre votre classe, les cours vont bientôt débuter ! »

Sans plus de cérémonie, Lorelaï s'exécuta et se dirigea donc, non sans traîner des pieds vers ladite salle.

Quand elle y arriva, elle se retrouva face à un attroupement d'élèves agglutinés à l'entrée, semblant se quereller. Ce lycée sera peut-être plus animé que ce que l'avait supposé la jeune femme.

Chaque lycée étant régis par son propre système de caste, possédait une hiérarchie au sein même des élèves, celui-ci ne dérogeant bien entendu pas à la règle.

Un groupe de jeunes lycéennes, toutes plus apprêtées les unes que les autres, faisaient front commun face à une autre élève. Le seul crime de ladite élève semblait constituer en un unique affront, une justification à elle seule de cette mise au pilori en place publique.

Elle aurait, et ce volontairement au dire du groupe d'accusatrice, bousculé l'une d'entre elle. La malchance avait voulu que cela soit celle-là même qui paraissait être au sommet de la pyramide sociale du lycée.

Bien que l'origine de la dispute soit des plus triviale et ne constituait aucunement un motif suffisant pour justifier pareille animation, la scène amusa particulièrement Lorelaï. Au-delà de représenter l'un des stéréotypes les plus risibles et futiles inhérent à la vie de tout adolescent ; c'était avant tout dû au fait que l'objet de ce procès improvisé, n'entendait en aucun se laisser malmener de la sorte. Le ton montait de plus en plus du côté de celle ayant subi l'offense, du fait que la jeune femme face à elle semblait n'avoir que faire des complaintes superficielles du groupe à son encontre. Voyant les esprits s'échauffer et la situation dégénérer à mesure que les secondes s'écoulaient, en ce qui pourrait bientôt devenir un lynchage de cette accusée blasée ; Lorelaï décida, non sans un plaisir évident de détourner l'attention de l'élève à l'origine de toute cette agitation.

Lorelaï prit donc un air faussement excédé et lança à l'adresse de celle-ci :

« Victoria, c'est bien ça ? » Elle avait entendu l'une de ses suivantes prononcer ce prénom.

Cette dernière se figea, puis se tourna lentement, incrédule, en direction de la source de son étonnement.

« Oui. » Répondit-elle sèchement, le regard sombre. « L'on peut savoir ce que tu veux ? »

Au cœur des ténèbresWhere stories live. Discover now