Chapitre 12

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Ava-Lee

Suite à un cinéma entre nous, les garçons, Mery et moi sommes retournés à la planque. Nous ne nous étions pas retrouvés depuis longtemps. Lorsque mon amie m'a proposé d'aller voir le dernier film d'action en tête d'affiche, j'ai dit oui. Un besoin de décompresser après plusieurs semaines intenses de révisions acharnées. Autant du côté de la pratique que du côté de la théorie, je n'ai pas vu le temps passer. Après les vacances de Noël, tout s'est enchaîné très vite. Nous avons repris depuis une semaine et demie, pourtant j'ai l'impression qu'il s'est passé qu'une fraction de jours.

Je passe mes journées avec Lake et notre entraineuse, quand il veut bien être présent. Le concours équestre arrive de plus en plus vite. Mon stress pendant les révisions des mouvements sur Rika ne me quitte plus.

Quant au reste de mon temps, je le passe à réviser dans ma chambre. Je suis obligée d'être exigeante avec moi-même si je veux garder la bourse l'année prochaine. Surtout compte tenu que Ryan ne lâche pas l'affaire. Pour une raison que je ne comprends pas, il continue de vouloir être premier partout, me passer devant, alors qu'il a largement l'argent nécessaire pour financer une année de plus. J'évite de trop y penser, pour que mes réflexions n'impactent pas mon moral. C'est plus dur que ça en à l'air.

Je n'ai pas eu un seul moment de repos hormis quelques heures dans le week-end durant lesquelles j'ai pu rattraper mon sommeil perdu.

Le problème dans cette routine que je me suis imposée, reste que les séances d'entraînement deviennent fades, ce qui est désagréable pour avancer dans de bonnes conditions. Les interactions que nous avons eu Lake et moi ces derniers temps étaient toutes dictées par la présence de Maï. Elle nous guide de la meilleure façon possible, mais ça en est éreintant. Jamais je ne pensais avoir besoin de parler avec mon coéquipier juste pour me changer les idées et éviter de rendre l'exercice pénible. Seulement, autant lui que moi sommes conditionnés par les mots rabachés de notre entraineuse sur les mêmes exercices jusqu'à ce qu'ils soient parfaitement exécutés.

Dernièrement, Maï a vu que nous n'étions plus vraiment dedans. Suite à une discussion menée dans le calme, approuvée de quelques mouvements de menton par Lake, elle nous a laissé une journée de liberté pour revenir plus en forme le lendemain. Sa proposition nous laissait quarante-huit heures de pause.

En lui avouant l'existence de nos séances nocturnes sans surveillance, elle a compris qu'elles nous apportent plus. En tout cas, c'est la version la plus crédible pour éviter de rajouter des ennuis à Lake sur ses absences. Pour prouver notre bonne foi, Maï nous a demandé de filmer l'entièreté de ces moments pour vérifier si nos dires sont véridiques. Ainsi, nous ne sommes pas réellement surveillés, mais elle en garde une trace pour nous aiguiller à propos de nos fautes. Nous nous devons de gagner coûte que coûte ce concours.

J'espère bien que Lake y mettra du sien.

En attendant, Merry m'a kidnappée. Le film était passionnant. Moi qui m'endors facilement dans une salle de cinéma, je n'ai pas lâché l'écran de la séance.

Enfin de retour au local, tout le monde est d'accord pour rester un moment entre nous. La nuit est déjà tombée. Je déteste l'hiver pour cette raison précise; on a constamment l'impression d'être en soirée à partir de dix-sept heures.

— Bon. On fait quoi ? Jeu de société ? propose Brenn en remontant le levier de l'alternateur de secours qui allume tous les néons de l'entrepôt.

Colleen est déjà au fond de la pièce en train d'ouvrir l'étui de sa basse. Merry, quant à elle, a rejoint le canapé de la plateforme.

— J'ai une très mauvaise idée, me souffle Ilyes, les deux mains posées sur les hanches.

(IN)CONTRÔLABLEWhere stories live. Discover now