Chapitre 13.

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Alena prit son téléphone sur son petit meuble et tout en mangeant un morceau de brioche tiré de son sac, lu le travail qu'elle devait faire pour la journée. Elle vit qu'un message avait été effacé et juste en dessous, envoyé quelques secondes plus tôt, un autre apparaissait avec son travail décrit dedans.

Elle soupira. Elle devait rester juste à côté de la porte dans le bureau du prince et répondre à chacun de ses désirs. Au moins elle pourrait le protéger.

La jeune femme sortit de sa chambre et se dirigea d'un pas rapide vers le bureau d'Abriel.

Lorsqu'elle entra dans la pièce elle vit qu'une domestique était en train de nettoyer le dessus des meubles. Elle tourna la tête vers le bureau en marbre du prince et elle vit Abriel assit derrière un grand sourire plaqué sur les lèvres.

Alena s'approcha de lui et demanda tout en jetant un coup d'œil à la jeune femme en train de nettoyer :

— Que désirez-vous ?

Il s'étira et répondit en suivant du regard le passage de la serpillère de la jeune bonne sur le bois vernis d'une commode :

— Apporte-moi du thé.

La jeune femme serra les lèvres et sortit demander du thé aux cuisines. Elle revint quelques minutes plus tard et le déposa sur le bureau d'Abriel.

Il leva à peine le regard et dit tout en sirotant son thé :

— J'ai remarqué que mes chaussures étaient endommagées, cire-les.

Alena inspira un grand coup, posa une main sur son bureau, approcha sa tête du jeune homme et demanda :

— Vous êtes sûr ?

Il leva complétement les yeux et répondit un sourire en coin :

— Tout à fait sûr.

La jeune femme serra les poings et se redressa. Elle comprenait son petit jeu. Il se moquait ouvertement d'elle sachant qu'elle devait le vouvoyer et lui obéir en présence d'une autre personne pour conserver sa couverture.

Elle décida d'entrer dans son jeu et répondit :

— Elle a dû vraiment vous endommager pour que même vos chaussures soient abîmées.

Comme prévu le prince fronça les sourcils touché dans son égo. Alena partit en souriant et alla chercher la cire et une brosse puis revint dans le bureau.

Abriel en la voyant arriver décala sa chaise pour lui présenter ses pieds. La jeune femme vit passer dans son regard une lueur de défi. Elle resta un moment debout, indécise. Elle n'avait vraiment aucune envie de s'abaisser à cirer les chaussures d'un prince orgueilleux mais si elle refusait de le faire la jeune domestique présente dans la pièce se poserait des questions.

Finalement elle se baissa, plongea la brosse dans le liquide brun et frotta excessivement fort les chaussures d'Abriel.

Le jeune homme croisa les bras sur sa poitrine et dit une lueur de malice dans les yeux :

— J'ai l'impression que tu es énervée.

Elle leva la tête, un faux sourire plaqué sur le visage :

— Vous croyez ?

La jeune femme n'attendit pas qu'il réponde et se leva. Elle s'apprêtait à partir ranger la brosse et la cire quand il l'arrêta d'un signe de la main.

Il se leva et dit à la jeune domestique :

— Tu peux partir.

Il attendit de ne plus entendre son pas marteler le carrelage du couloir pour dire à Alena :

— Je pense que suffisamment de temps est passé, allons interroger la prisonnière.

La jeune femme serra les lèvres et dit :

— Tu avais les oreilles bouchées quand je t'ai dit que je suis une garde du corps pas une bonne ?

Abriel sourit et répondit :

— Ce n'est pas de ma faute si Ostya a choisit cette bonne et toi pour me servir ce matin.

Alena plissa les yeux. Il l'agaçait au plus au point. Elle savait qu'elle n'aurait pas dû être là, d'où le message effacé. Il avait demandé à Ostya de l'assigner à son service pour pouvoir l'humilier en toute tranquillité.

Elle soupira et partit de la pièce en disant :

— Allons-y.

Il sourit et retint son bras en disant :

— Tu ne sais même pas où c'est.

Il tourna dans la direction inverse et se dirigea vers le fond du couloir. Alena le suivit machinalement.

Ils arrivèrent devant une épaisse porte en métal. Abriel posa sa main à plat dessus et elle s'ouvrit toute seule.

Les deux jeunes gens marchèrent en silence jusqu'à la cellule de Noellie. Arrivés devant, un rond en verre se détacha du mur et se plaça devant le prince puis après avoir reconnu son visage une lumière verte apparut et la porte de la cellule s'ouvrit.

Le cœur battant le jeune homme entra suivit d'Alena. Noellie se trouvait recroquevillée dans un coin la tête baissée. A l'entente des pas du prince elle la releva et une lueur dans ses yeux s'alluma quand elle vit Alena. Elle s'écria :

— Crois-moi s'il te plaît ! Je suis vraiment ton amie...

Alena ferma les yeux pour prendre sur elle et s'approcha de la jeune femme. Elle s'accroupit devant elle, plongea son regard dans le sien et dit :

— Alors prouve le.

Noellie inspira un grand coup et répondit :

— D'accord. Tu veux que je parle? alors je vais le faire. Je vais tout te révéler. La personne qui cherche à tuer le prince depuis sa plus tendre enfance, la personne qui souhaite plus que personne qu'il ne soit plus de ce monde c'est... son père.

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