CHAPITRE IV

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    Assis au bord d'une côte, observant par-delà l'horizon brumeuse, je me prélassai dans la douceur des champs des oiseaux marins. La brise de mer, soufflant le long du littoral, voyageant à la surface de cette terre liquide en face de moi, m'enveloppa d'une senteur de l'Aube naissante.

—Magnifique ! Me témoigna Alice, à mes côté.

—C'est qui Alice ?

Ô ! N'avais-je pas dit ? Alice était la fille de mes rêves. Elle m'apparut à mon seizième anniversaire. Depuis lors elle me côtoyait chaque nuit, même le jour, quand j'avais l'occasion de m'en dormir.

—Un peu fade à mon goût, plaisantai-je.
Elle me sourit malicieusement, prenant appuis sur ses coudes dans la pelouse.

—irrécupérable.

Je m'allongeai, croisant les mains derrière ma nuque, j'observai sa silhouette dans toute sa splendeur, coiffée en garçonnet, portant un blazer long, noir, avec un jean bleu à sortie d'un tee-shirts blanc de même couleur que ses baskets. je l'a trouvait tellement belle assise là, d'un aspect à la fois masculine, maigrichonne, avec les pupilles d'une noirceur limpide.

    Elle remarqua mon intérêt à son aspect.

—Quoi, tu as quelque chose à me dire ?

—J'aime ce que tu portes là.

—Je croyais que tout cela te paraissait un peu fade, me murmura-elle en me dévorant des yeux.

—Allons, pas de débordement, débitai-je par gêne.

Je regardai le ciel. Des nués d'aigles y formaient des cercles discontinus.

—Dis-moi Hamed, avança-t-elle, ça te plairait que je sois réel ?

—Quand vas-tu arrêter de me poser cette question ?

—Lorsque tu auras la décence de me répondre.

    J'humai en me redressant sur mon séant. Je lui fit face, et elle baissa timidement les yeux..

—A quoi bon ?

—Je veux juste l'entendre de ta bouche.

Tout cela me paraissait ridicule.

    — Tu n'es que le fruit de mon imagination débordante. En es-tu consciente ?

—Je ne le suis pas, objecta Alice en levant les yeux vers moi. Ne me compare pas à tes sottises !

Silence. Alice se leva, épousseta ses fesses.

    —Que fais-tu ?

—Ça se voit non, je m'en vais.

    Je me levai en me saisissant de son poignet.

—D'accord, me résignai-je avec le sourire, j'avoue que ça me plairait de te voir quotidiennement en dehors de mes rêves...!

Je ressentis de la joie s'accaparer d'elle, alors je voulus lui faire câlin lorsqu'on m'extirpa de mon rêve. J'ouvris les yeux et la réalité me parut en cet instant claire et nette. J'aperçus mon cousin Idriss et mon ami kassim.

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