Paris 1996, jour pluvieux.
Un vendredi soir entre collègues, de la pluie, un paquet de cigarettes (malheureusement), et un sourire un coin ne semblant pas décidé à s'effacer. C'est dans ce contexte que Béa l'a rencontré. Il était spécial, voire un p...
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— « Ne pensez plus aux événements passés, Et ne considérez plus ce qui est ancien. Voici, je vais faire une chose nouvelle, sur le point d'arriver: Ne la connaîtrez-vous pas? Je mettrai un chemin dans le désert, Et des fleuves dans la solitude. »
Ésaïe 43:18-19 —
Paris, 2000
Je soufflai pour la énième fois, marchant de façon presque automatique vers chez moi. Charles était parti après notre discussion, me laissant complètement perturbée. Katie était finalement revenue et n'avait pas tardé à se rendre compte que quelque chose n'allait pas, mais n'avait rien dit. Elle savait pertinemment que je garderais la bouche cousue de toute façon.
La journée s'était finalement terminée - à mon plus grand plaisir - et je ressentais ce fort besoin de me changer les idées, mais ne savais pas comment.
Soudain, mon regard fut attiré par la lumière émanant des vitrines d'un magasin de disque.
Je levai le regard vers l'enseigne, repensant à Luis. Son goût pour les nouvelles choses commençait à me contaminer, faisant naître en moi cette pensée: pourquoi pas ?
Celapouvait paraître stupide mais, dans mon cas, c'était comme un pas en avant. Je ne le reconnaissais pas encore à ce moment-là, mais Katie avait raison: mes habitudes me rendaient aigrie.
Je décidai d'y entrer.
Une fois à l'intérieur, je saluai le gérant et me mis à jeter un coup d'œil aux différents rayons. Après quelques minutes, je finis par trouver quelque chose pouvant m'intéresser: Where should I be when the first trumpet sounds de Dan Smith.
J'étais très mauvaise en langues donc je n'avais jamais compris grand choses à ce que racontais cette chanson, mais c'était surtout les souvenirs auxquels celle-ci était attachée qui me faisaient sourire. Je me souvenais que mon père et ma mère la chantaient à tue-tête, été comme hiver, et que je faisais semblant de ne pas l'aimer, me bouchant les oreilles à chaque occasion possible, juste pour les embêter.
Je souris à cette pensé, avant d'être soudainement interpellée.
- Je peux savoir ce qui vous fait sourire comme ça ?
J'eus un léger sursaut et frappai le bras de Luis par réflexe.
- Aïe !
- Qu'est-ce qui vous prend d'apparaître comme ça ? Vous m'avez fait peur !
