Mon Addiction (TERMINE)

Chapitre 12:Le mystère s'épaissit.

Ashton

Ce matin, j'arrive sur le campus de très bonne humeur. J'ai quelques cours, une ou deux recherches à effectuer à la bibliothèque et ensuite, je pourrais voir tranquillement Brenda pour l'aider.

Je veux et dois me contrôler, mais comme un ado prépubère, je souris en pensant à elle, sens mon ventre se serrer lorsque je la croise dans les couloirs. Je m'en veux tellement d'avoir ce genre de pensées envers elle. Ce n'est pas approprié, mais si mon cerveau hurle son mécontentement, mon cœur lui, semble mener sa propre quête.

Mon dernier cours aujourd'hui est avec les quatrièmes années. Je les accueille dans une salle assez petite puisqu'ils sont en demi-groupe pour cette fois-ci. Lorsqu'ils sont tous installés, je leur explique le sujet du jour.

—Bonjour à tous. Aujourd'hui, nous allons travailler un peu différemment. Vous allez débattre.

Je leur laisse une seconde pour assimiler cette information et revenir au calme. Tous les élèves y vont de leurs commentaires. « Trop bien », « oh nonnnn », « Quoi, mais je n'ai rien préparé ! » ...

—Vous êtes divisés en deux groupes dans cette salle. Donc il y aura une partie pour et une autre, contre. Quelque soit votre opinion réelle, vous devrez trouver des arguments pour répondre à la question : Tout le monde mérite-t-il de l'aide ? Je vous laisse un moment pour discuter entre vous et préparer vos arguments.

J'aime le principe de les laisser s'exprimer, de les voir vivre et ressentir des émotions fortes pour défendre leurs points de vue comme ils le font depuis vingt minutes. Si au départ, les prises de parole étaient timides, ils se sont laissés prendre au jeu rapidement.

—Non, mais je rêve ! s'exclame un des « partisans » du non. Donc si l'on suit votre théorie, une personne qui fait du mal aux autres, qui est condamnée devrait encore puiser dans les finances de l'Etat ? Il apporte quoi cet individu à la société pour mériter autant de considérations ?

—Donc pour toi, on ne peut pas commettre d'erreur sous peine d'être exclu de notre système sociétal ? La réhabilitation te parle ou c'est un mot que ton disque dur interne refuse de capter ? s'énerve Jessy en tapant son poing contre sa table.

Bon, j'adore les débats, en revanche, il faut réguler justement les ardeurs et éviter les débordements.

—Hey, s'il vous plait, on se calme. Je suis heureux de voir que vous êtes impliqués dans cet exercice, mais n'oubliez pas qu'il s'agit que d'un exercice imposé et non une prise réelle de position d'accord ?

Les esprits s'apaisent rapidement.

—Bien. Pour le mois prochain, j'aimerais que vous écriviez un devoir sur ce que nous venons de voir. Votre rôle en tant que social worker sera d'aider et parfois de défendre tous les gens qui en auront besoin quelles que soient vos convictions. Donc j'aimerai que vous écriviez une dissertation sur le thème que nous avons vu ce jour. Introduction, thèse, antithèse et conclusion. Allez, vous avez bien travaillé, vous pouvez partir. Bonne journée à tous.

Ils rangent leurs affaires et sortent de la salle rapidement, heureux d'être libérés quelques minutes avant l'heure.

Lorsque je sors à mon tour, j'apprécie les rayons du soleil qui trainent en cette après-midi. D'ici peu, le gris sera de retour et les étudiants ne traîneront plus dehors, mais à l'intérieur des bâtiments pour se réchauffer. Je passe par la cafétéria où je récupère deux grands cafés pour Brenda et moi. Je ne sais même pas ce qu'elle préfère : café ? thé ? Chocolat ? Cappuccino ? Avec ou sans sucre ? De la crème ?