Mon Addiction (TERMINE)

Chapitre 31:Joyeux Noël !

Brenda

—DON !!! A table !!

—A table, c'est façon de parler ma grande. Je te rappelle que mon lit n'est pas voué à manger tous les jours dedans.

Nous sommes le 24 décembre et comme toutes les années ce jour-là, nous préparons notre tradition. J'ai sorti une bouteille de vin, des chips, du pop-corn, de la viande séchée, des ramens dans des bols et du chocolat. Une tonne de chocolat. Le repas est désordonné, pas du tout équilibré, mais il nous ressemble. Nous prenons nos plateaux sous le bras et nous nous dirigeons vers le seul vrai lit de cet appart pour s'emmitoufler sous les couettes.

—C'est moi où on se gèle ?

Je vérifie les radiateurs qui sont froids. Ouverts, mais froid.

—Don ? Pourquoi on se pèle ici ?

—J'ai peut-être oublié de payer la facture ce mois-ci. Mais ne t'inquiète pas, j'ai déposé un chèque il y a deux jours donc ça devrait vite être résolu.

Je n'aime pas ça, mais ce n'est pas le moment de se prendre la tête. Surtout s'il a effectivement payé. Après, un retard, ça arrive.

—En parlant de factures, j'ai payé le loyer et l'électricité ce mois-ci et j'ai un cadeau de Noël avant l'heure. J'ai fait le point avec la banque. Si on continue comme ça, entre mon salaire et le tien, on devrait pouvoir rembourser entièrement les frais médicaux de maman d'ici trois mois. Bon, il faudra se serrer la ceinture encore jusque là, mais ça veut dire qu'on va enfin respirer. Tu te rends compte ?

Au lieu de sauter de joie, Don ne me donne qu'un sourire crispé.

—Tu n'as pas l'air content ?

—Mais si ma puce, bien sûr que c'est une bonne nouvelle. Je suis un peu surpris c'est tout. Je pensais qu'on en aurait pour plus longtemps que ça.

—Moi aussi, mais comme Ashton refuse qu'on lui rembourse ce qu'il a donné à Deimos, j'ai payé en avance une partie de la somme. Ce qui a fait réduire les intérêts et le nombre de mensualités.

—Tu as bien fait. Bon, on se le regarde ce film ?

Don frappe des mains et se couche en plaçant la bouffe entre nous. Il ne se passe pas un seul Noël sans que nous regardions « Maman, j'ai raté l'avion », et on ne s'en lasse pas. C'est notre rituel, notre marque de fabrique à nous deux, maintenant que maman n'est plus là. Et puis de toute façon, personne ne voudrait le regarder avec nous puisqu'on donne les répliques à voix haute. Mais peu importe, c'est notre truc de famille.

A la fin du film, il ne reste presque plus rien à manger et je tombe de fatigue, alors je dépose tout dans la cuisine et je me recouche.

—J'adore ce film. Il me donne le sourire.

Brendon se couche sur le côté pour qu'on soit face à face.

—Moi, aussi. Mais j'ai tout de même ce petit pincement au cœur.

—Parce que maman n'est plus là, je complète en pensant la même chose que lui. Parfois, je ferme les yeux et je prétends qu'on est encore des enfants. Que je vais sortir de mon lit et la retrouver en train de préparer le petit déjeuner. Elle aura son tablier blanc autour de la taille, son chignon défait et cette odeur de pain chaud.

Brendon ferme les yeux, un sourire nostalgique sur les lèvres.

—De temps en temps, j'imagine la vie qu'on aurait eue si notre père était resté.