Chapitre 14

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La blessure du super-héros avait déjà bien cicatrisé lorsqu'il reprit les cours. Il défilait dans les couloirs pour atteindre son casier, la main de Newton dans la sienne. Il sentait des regards jugeurs et méprisants se poser sur eux, il percevait les murmures écœurés qui déferlaient de certaines bouches indiscrètes. Bien qu'il n'y prêtait pas davantage attention, le blond à ses côtés crispait ses doigts sur les siens et paniquait doucement : « Tommy... » Le surnommé ouvrit un regard surpris sur lui alors que son petit ami lâchait lentement sa main avec un sourire navré.

« Newt... »

Un adolescent vint soudainement le bousculer en se moquant : « Tiens, Parker ! Le nerd de service se tape le petit soumis de journaliste du lycée ! Quelle bonne idée d'article !

— Ouais, c'était plus simple que d'expliquer l'origine de ta profonde idiotie, Gally. rétorqua Thomas d'une voix rocailleuse. Va défouler ton complexe d'infériorité sur tes parents, tu veux ?

— Qu'est-ce que tu viens de dire, la tache ? grogna le garçon en le menaçant du doigt.

— Que ton inutilité gonfle tout le monde, moi le premier. Tes gros muscles et ton venin ne trompent personne, on sait tous qu'au fond, tu n'es qu'une mauviette qui part pleurnicher dans les jupes de maman à chaque minuscule petite remarque. Arrête de te prendre pour quelqu'un que tu ne seras jamais. »

Gally eut un sourire malsain, passant une langue fourchue sur ses dents.

« Tu te crois malin en me sortant ça, pas vrai ? Baiser le fils du shérif te donne des ailes ? Mais tu sais quoi, tocard ? Tu vaux même pas la plus salope des tapettes. Je remercie le Ciel d'avoir épargné ton éducation à tes parents et la vision de ce que tu es devenu. T'es qu'un misérable gars de banlieue, une pédale répugnante et incapable de gérer un seul deuil. Ça ne m'étonnerait pas que tu aies tué ton abruti d'oncle toi-même. »

Thomas attrapa son col et le plaqua contre les casiers, résonnant en écho dans une harmonie métallique.

« Quoi ? sourit Gally. Je t'excite, la tafiole ? Le p'tit con qui te sers de vide-couilles ne te suffit plus ? La place est libre ? J'aurais bien besoin d'une poupée, moi aussi. Mais ne t'en fais pas, j'attendrai que tu aies le dos tourné. Je n'aimerais pas que tu sois nostalgique. »

Le brun écrasa violemment son poing dans son visage, si bien que le crâne de Gally cogna bruyamment les casiers. Du sang gicla le long de son nez qu'il venait de casser, l'adolescent hurla de douleur et appela sans but à l'aide face aux couloirs déserts. Thomas l'assénait de coups alors que Newton criait : « Tommy ! Stop ! Stop ! » Minho apparut comme par miracle et le saisit par les épaules pour l'éloigner : « Eh, Tom ! T'as perdu la boule ! » Gally s'effondra au sol et geignit, le t-shirt teint de rouge.

« Tu payes rien pour attendre. cracha Thomas entre ses dents serrées. Je te ferai la peau, sale enfoiré. Tu m'entends ? Touche-le et t'es un homme mort. Mort. »

Le coréen le tenait toujours contre son torse lorsqu'il intima : « Tais-toi et bars-toi ! Vite ! Quelqu'un risque de se ramener ! Crois-moi, tu ne veux pas que ça arrive ! » Newton n'attendit pas la réaction de son petit ami et agrippa sa main. Ils s'enfuirent hors du lycée, là où Thomas sortit son masque de son sac à dos et s'envola à travers la ville, le blond cramponné à lui. Il se posa un moment plus tard sur le toit de l'immeuble de ce dernier et soupira devant son regard sévère : « Désolé...

— Ne sois pas désolé pour moi ! s'indigna Newton. C'est toi, qui risques ta scolarité ici si tu te laisses emporter de la sorte !

— Comprends-moi ! Cette enflure a tout fait pour que je réagisse ! Je ne pouvais pas le laisser insulter mon oncle ! Je ne pouvais pas lui sous-entendre qu'il pouvait propager cette rumeur sans problème ! »

Spider-Man - NewtmasWhere stories live. Discover now