Chapitre 16

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Thomas s'était enfermé dans la chambre de son petit ami, les tempes bouillantes. Il refusait catégoriquement d'être agressé de la sorte, lui qui se saignait et risquait sa vie pour protéger les habitants de sa ville. Il recevait toutes ces critiques comme un poignard glaçant d'innocence, le père du blond ignorant tout de sa double identité et le poussant à se taire. Pourquoi donc devrait-il être contre lui ? Son destin ne pouvait-il pas lui accorder une minuscule faveur ? Newton le rejoignit, l'approcha doucement et murmura au creux de son oreille : « Tu sais très bien que ce n'est pas contre toi... et puis, tu connais mon père... Il n'a jamais été délicat, ni même avec moi.

— Je le sais. Mais ça me blesse. rétorqua-t-il sèchement.

— Nous n'avons jamais encore vu de gens comme Spider-Man dans le monde. Ces drôles de super pouvoirs, cet anonymat pour se préserver de la célébrité, ces bonnes intentions qui n'attendent aucun argent... Ça sonne trop... parfait, du moins pour être sincère.

— Ça aussi, je le comprends. C'est simplement que... soupira-t-il. Merde... »

Il retira son t-shirt pour dévoiler son torse couvert d'hématomes, de coupures, de sang désoxygéné et de plaies profondes. Newton se mordit la lèvre inférieure jusqu'à ouvrir sa peau et posa des mains délicates sur ses blessures, les caressant comme si elles allaient se guérir par magie.

« Je me plis en quatre et je me fais charcuter pour sauver des vies. reprit Thomas. La reconnaissance est le minimum de ce que j'espère avoir en retour... Si même le commissariat de New York me perçoit comme un brigand... je me mets en danger pour rien, on me rejètera toujours la pierre et on ne cessera de vouloir m'arrêter pour des crimes que je n'ai pas commis.

— Je suis sûr que tout ça s'arrangera, nous devons être patients. Tu n'as rien d'un malfaisant. Ils finiront par le voir. Mon père aussi.

— Je ne crois pas, non... abandonna-t-il. Ça fait depuis un moment déjà que Spider-Man arpente les rues et on le respecte uniquement sur les réseaux sociaux. J'ai l'impression d'être un influenceur bidon. »

Newton examina un instant ses ecchymose, les lésions dans sa chair et les entailles béantes qu'ouvrait son torse. Ses doigts passèrent doucement dessus, les consolèrent à leur manière. Ses lèvres se posèrent lentement sur l'une de ses blessures et il dit contre sa peau : « Fais attention. Je t'en supplie. » Thomas releva sa tête en agrippant légèrement ses cheveux, ancra solennellement leurs yeux et assura : « Je fais attention pour toi. Il ne m'arrivera rien, je te le promets. » La porte claqua brusquement pour laisser souffler la voix du père : « Écoute mon garçon, je te présente mes excuses, je n'aurais certainement pas d... » Il n'acheva pas sa phrase, stupéfait par les dizaines de blessures que présentaient le buste de l'adolescent. Newton se tourna précipitamment et comptait parler lorsque l'adulte l'interrompit, inquiet : « Comment t'es-tu fait ça, bonhomme ?

— Je, um... Je tombe souvent de skateboard, alors... expliqua-t-il d'une petite voix.

— De skateboard ? Non, non... tu ne peux pas t'ouvrir aussi gravement en tombant simplement de l'un de ces gadgets, ce n'est pas coupant comme une lame !

— Je... Je vous assure que... ce ne sont que des blessures de skate. Rien d'autre. Vous n'avez pas à vous en faire. »

Il enfila rapidement son t-shirt, sous le regard dubitatif du père et celui paniqué du fils. L'adulte insista, plus doux : « Fiston... tu sais que tu peux me le dire, si tes parents te font du mal. Si tu as peur des procédures et que tu l'as confié à Newton, nous pourrons nous en charger tous les deux. Je ne dirai rien à tes parents et je t'aiderai jusqu'à la fin. Je suis là pour ça.

— Q... Quoi ? bégaya-t-il. Non, certainement pas ! Ma tante May ose à peine me priver de dessert, elle ne me frapperait jamais ! Tout va bien, je vous le promets ! Je suis simplement... très maladroit. »

L'homme hocha lentement la tête, circulant son regard de haut en bas sur sa silhouette. Il prononça enfin : « Dans ce cas, je souhaitais simplement te présenter mes excuses. Je n'aurais pas dû m'emporter contre toi, tu es un enfant, contrairement à moi, et ce n'est nullement ton métier. Tu peux tout à fait te faire ton propre avis, je soutiens même cette divergence d'opinions. C'est important, le caractère. Je suis sincèrement désolé, je ne me suis pas comporté en tant qu'aîné responsable.

— Ne le soyez pas, monsieur. Tout est de ma faute, jamais je n'aurais dû m'adresser à vous de la sorte. Excusez-moi, ça ne se reproduira plus.

— Bien... »

Il lui sourit gentiment, quittant doucement la chambre.

« Si tu veux dormir ici, tu as mon entière approbation. Bonne nuit, les jeunes.

— Merci, papa. »

Une fois l'adulte partit, Thomas souffla de soulagement et s'écrasa sur le lit de son petit ami.

« Putain, c'était moins une. J'ai eu la peur de ma vie. »

Newton le chevaucha à califourchon et rit discrètement : « Tu mens terriblement mal lorsque tu es devant mon père. Tu trembles comme une feuille.

— Eh ! Il est... déstabilisant... Encore plus maintenant que j'ai la certitude qu'il ne peut pas se voir Spider-Man en portrait.

— Allons, tu te caches plutôt bien, jusqu'à maintenant. Il ne se doutera jamais que son fils sort avec lui, pas même après avoir vu le champ de bataille qu'est ton torse. Sérieusement, Tommy... Je vais commencer par croire que l'on t'agresse dès que tu sors.

— C'est à peu près le cas... Il n'y a pas que les flics, qui ne peuvent pas s'encadrer Spider-Man. Il faut bien que je préserve mon titre et ma dignité.

— Tommy. Si tu joues au coq et que tu te mets bêtement en danger, je te promets de t'arracher ce que tu sais. Compris ?

— Comme si c'était dans ton avantage. »

Newton le frappa avec un coussin, les joues rouges.

Spider-Man - NewtmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant