Prologue

6.3K 300 5
                                    

"Sa philosophie de la vie était qu'elle pouvait mourir à tout moment. Ce qu'il y avait de tragique selon elle, c'est qu'elle ne mourrait pas" Fight Club

Le café était calme à cette heure de la journée. Il n'était que 7 h 30 et les premiers clients surgissaient la plupart du temps vers 8 h. Mais Theon venait toujours à l'ouverture prendre son chocolat viennois en compagnie de Fred le patron et son Berger Allemand Mino. Le chien s'asseyait à côté de la chaise de Theon et lui tenait compagnie durant la demi-heure que passait la jeune femme à lire.

Parfois, elle le caressait entre les oreilles. Il arrivait qu'elle partage son cookie avec lui quand Fred avait le dos tourné. Et de temps en temps, elle était accompagnée de sa meilleure amie, Estelle. Mais ce ne fut pas elle qui s'installa en face de la jeune femme ce jour-là. 

Une grande blonde entra dans le café en soupirant bruyamment. Fred leva les yeux vers cette magnifique déesse aux formes généreuses et aux talons hauts s'asseoir en face de Theon. Elle était tellement belle, qu'il mit du temps à en détacher son regard.

Theon ne leva pas les yeux de son livre quand la blonde lui parla d'une voix enjouée :

-Quel froid de canard ma parole ! Tu aurais pu choisir une ville plus chaleureuse !

-Bonjour, Bella. Lui répond Theon.

-Toujours avec tes bouquins ! Tu lis quoi ?

-En quoi ça t'intéresse ? Tu n'es pas venue pour ça.

-En effet, je suis venue prendre de tes nouvelles. Il s'inquiète ma chérie.

-Dis-lui d'aller se faire foutre.

-Tu es trop dur avec lui, ça en devient ridicule.

-La seule chose ridicule dans l'histoire, c'est lui.

-Vous êtes pénible avec vos disputes incessantes ! Accepte de lui parler ! Vous êtes tellement fait pour être ensemble ! Je le sais et tu le sais aussi bien que moi !

Theon ferme son livre, le pose délicatement et lève ses yeux noisette vers son interlocutrice.

-Être la Déesse de l'Amour ne te donne pas le droit de t'occuper de mes affaires de cœur, Bella. Il a merdé, encore une fois. Dit-elle avant de boire une gorgée de chocolat chaud.

-Bonjour Madame, que désirez-vous ? Demande Fred à Bella.

Celle-ci lui sourit, un sourire charmeur qui donnait constamment des nausées à Theon. Elle était irrécupérable. Elle passa ses boucles blondes derrière ses épaules et battit des paupières avant de lui répondre d'une voix suave :

-Et vous ? Que désirez-vous ?

Theon lève les yeux vers le plafond et fit semblant de vomir. Bella lui frappa le genou en dessous la table, sans pour autant arrêter de sourire à Fred qui n'avait rien remarqué. Il était littéralement sous le charme de la Déesse, qui rayonnait.

-Vous. Répondit Fred, hypnotisé.

-Bella, laisse-le.

-Il est tellement craquant !

-Ce n'est pas un jeu et puis il a une petite amie.

Le charme s'estompa. Bella commanda un café sucré et s'intéressa une fois de plus à la vie sentimentale de Theon qui n'avait qu'une seule envie : rester seule. Bella se pencha vers elle.

-Pour le meilleur et pour le pire, Theon. Ne fous pas tout en l'air, je ne rigole pas. Natan est mon frère et je l'aime autant que je t'aime toi, alors tu vas bouger tes fesses de cette chaise et le rejoindre de l'autre côté de la rue !

Theon sursaute et fronce les sourcils. Bella ne lui avait jamais parlé de cette façon et encore moins avoué ses sentiments envers elle. Et, puis, pour la première fois de toute son existence, elle n'avait jamais agi sous les ordres de quelqu'un. Pourtant, elle écouta.

Après avoir payé les deux boissons et fait des petites caresses d'adieu à Mino, elle prit son courage à deux mains et sorti du café, son livre sous la main.

L'automne s'était installé dans les rues de Londres. Le vent s'était levé et les feuillés orangers des arbres flottaient dans les airs. Puis c'est là qu'elle l'aperçut. L'homme qu'elle avait aimé, détesté, fuit depuis toujours, attendait de l'autre côté de la rue. Il portait un manteau noir, flottant derrière lui. Ses cheveux noirs chatouillaient son front à cause du vent. Il était magnifique. Ses grands yeux noirs balayèrent son corps avant de se reposer sur son visage qui rougit malgré elle.

Il n'avait pas changé depuis la dernière et la première fois qu'elle l'a vu. C'était il y a 386 ans. 

La Fiancée du Dieu de la Mort Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant