La Fiancée du Dieu de la Mort Tome 1

Chapitre 1 Le Pacte

1605 Grèce

 Lysandre et Domiana se sont rencontrés il y a cinq ans dans le plus grand des hasards. Ce fut le coup de foudre. Ils venaient tous les deux d'une famille très modeste qui ne s'entendait pas forcément bien. En vrai : ils se détestaient. Deux familles rivales depuis une décennie, tout ça à cause d'une affaire de cœur qui a mal tourné. Comme quoi, les histoires de cœur compliquées se transmettent de génération en génération.

Malgré cet amour interdit, Lysandre et Domiana décidèrent de se marier dans le plus grand des secrets avant de s'enfuir loin de leurs familles. Vivant de tout et de rien, le couple était malgré tout heureux et encore plus lorsque Domiana tomba enceinte. Il n'y avait pas plus beau pour Lysandre que de voir sa femme portant la vie en son sein.

Beaucoup de choses, aussi magnifiques, soit-elle, tournent la plupart du temps au cauchemar.

Dans la nuit du 1er novembre 1605, Domiana poussa un hurlement de douleur alors qu'elle était en train de se préparer pour le coucher. Lysandre accourut auprès d'elle et l'aida à s'allonger sur le lit, inquiet.

-Je crois que le bébé arrive. Lui dit sa femme avant de pousser un hurlement déchirant.

-Merveilleux ma chérie ! Je cours chercher de l'aide !

Mais, le temps que Lysandre revienne avec l'accoucheuse, Domiana ne bougeait plus. Elle était morte avant même d'avoir pu donner la vie. Ce fut un choc pour Lysandre qui hurla de détresse en tombant sur les genoux.

-Mon pauvre ami, il n'y a malheureusement aucune chance pour votre enfant. Cette pauvre âme est morte avec elle. Je vais m'occuper de tout, restez auprès d'elle, je reviens. Lui dit l'accoucheuse, désolée et attristée face au désespoir du mari, devenu veuf.

Quand elle fut partie, Lysandre s'écroula devant la dépouille de sa femme et ferma les yeux. Les mains jointes, il pria Dieu de lui redonner sa femme et son enfant. Il y croyait, il savait que tout était possible. Rien ne se produisit. Alors, il ferma les yeux plus fort et cria les yeux levés vers le ciel.

-Si quelqu'un m'entend, n'importe qui ! Je vous en supplie, sauvez ma femme et mon enfant ! Je m'adresse à tous les dieux de ce monde ! N'importe lequel ! Je vous en supplie ! Sauvez-les ! Pour l'amour du ciel, écoutez-moi !

Voyant que le monde était contre lui, il baissa les bras et se mit à pleurer. Il n'avait jamais vraiment pleuré de toute sa vie d'homme, la dernière fois, il ne se rappelait pas. Il n'avait jamais ressenti une telle douleur à la poitrine. Perdre l'amour de sa vie, son âme-sœur était la chose la plus douloureuse qu'il soit.

Allongé sur le sol, il attendit la mort, car c'était la seule chose qu'il espérait après avoir tout perdue. Il n'attendit pas longtemps.

-Eh bien, eh bien.

Il crut imaginer cette voix sombre venant de l'obscurité et n'y fait pas attention. Les yeux fermés, dans une position de fœtus, il murmura des prières à celui qui voulait l'entendre.

-Tu n'as plus besoin de prier, je t'ai entendu.

Lysandre ouvrit les yeux. Des chaussures noires cirées apparaissaient dans son champ de vision. Il leva les yeux vers ce qui se cachait dans l'ombre de sa maison. C'était un homme, grand, tout de noir vêtus. Ses habits étaient très élégants et sa façon de se tenir ne correspondait pas aux gens de sa classe. Ni de ce pays.

Le veuf se redresse sans lâcher l'inconnu du regard. Il ne voyait pas son visage, dissimulé dans l'ombre qui ne semblait faire qu'un avec lui. Ce qui se dégageait de cet homme était envoûtant et terrifiant.