20・Crépuscule

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– Vous ne savez pas vous asseoir tout seul ? De mieux en mieux.

Ma voix était froide, voir glaciale. Oui, qui étais-je pour leur faire la morale et les traiter comme des enfants attardés, des moins que rien ? Alors que c'était des adultes, et moi une pauvre terminale ?

Simplement moi.

Pour remettre des ordures à leur place, personne n'avait besoin de revêtir une cape pour agir.

Parce que c'est lorsqu'on est nous, que l'on devient véritablement important. Et pas aux yeux de la société, aux yeux de nous-même.

Parce que plus tu te feras confiance, plus tu te rapprocheras de ta véritable valeur.

Et ma valeur, là, tout de suite, est de donner une leçon à ces vermines.

Une bière fraîche à la main, je poussais stoïquement le père de Barbara dans le fauteuil derrière lui, non sans grande peine, et dégustais avec délice l'expression sur son visage.
Il avait compris qu'il ne faisait pas le poids face à moi.

Je portais mon regard sévère sur Madame Brookes, qui, après avoir froncé les sourcils et regardé plusieurs fois son mari, s'assied-elle aussi dans un grand soupir agacé.

– Dépêchez-vous qu'on en finisse je n'ai pas votre temps, lâcha-t-elle en levant les yeux au ciel.

– Madame Brookes, je déciderais quand et comment cette entrevue se finira. Il y a deux aboutissements possibles.

J'ouvris ma bière sous leurs regards irrités et pris de grandes gorgées qui m'aidèrent un chouilla à me calmer. Je n'allais tout de même pas fumer à l'intérieur de chez eux, il fallait me contenter de peu.

Puis je passai en revue l'habitacle, maintenant que j'avais analysé ses deux parents. L'intérieur était dans un style plutôt ancien, qui montrait le manque d'argent pour rénover ce qui se faisait trop vieux et dégradé. Bien qu'il y eût un étage, ce n'était pas très grand, mais ça suffisait pour eux trois. Je pouvais observer que même si le ménage était fait, ils étaient bordéliques. Et ce qui me surpris le plus était de voir des traces de poing dans le mur.

– Soit vous faites ce que je dis, dans ce cas, tout va pour le mieux. Soit vous ne faites pas ce que je dis, et dans ce cas, on vous dénoncera.

Barbara n'aurait jamais pu prendre cette décision. Dénoncer ses parents signifiait beaucoup. Par ailleurs, soit je m'en chargerais pour la soulager, soit je la pousserais à le faire afin qu'elle même fasse face à la situation, et tire un trait sur cette histoire.

– Mais bien sûr, jamais deux sans trois, continuais-je en interrompant le père, je peux tout aussi bien faire de vos vies un enfer. Et j'entends par là qu'il sera facile pour moi de vous faire virer. Si vous manquez d'argent, ainsi vous finirez à la rue, avec les rats.

– Quel âge avez-vous ? Me demanda la mère en ayant retrouvé son calme.

– Dix-sept ans, le même que votre fille. Mais pour vous faire virer je peux en avoir dans la vingtaine.

– DE QUOI VOULEZ-VOUS NOUS DÉNONCER ? S'écria le père, le visage rouge de colère.

??? : Il a un haut-parleur dans la gorge ? Il devrait être commentateur de matchs.

J'ignorais mon télépathe et coupais la connexion, bien trop en colère pour soulever sa blague, posais ma bière sur une table et me mis derrière Mr Brookes.

– Vous savez, je connais beaucoup de techniques, dont l'étranglement. Si je vous entends crier ne serait-ce qu'une fois...

J'entourais son cou de mon biceps et l'enserrais légèrement en signe d'avertissement. Il était violent, mais je l'étais bien plus. D'ailleurs habituellement, je réglais souvent les choses par la force. Je trouvais ça plus efficace et rapide.

MOVE [En Pause] Where stories live. Discover now