26 - Zaven.

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Mercredi 2 Août 2023.

Je crois qu'Amaël s'est endormi contre mon épaule. Sa respiration s'est calmée, il s'est appuyé un peu plus contre moi.

Je caresse ses cheveux, sa nuque et son dos. Je baisse les yeux vers son visage, il est effectivement endormi, et ça me rassure qu'il se sente assez en confiance avec moi pour s'endormir comme ça.

Ou alors il est simplement juste épuisé. Mais je préfère croire que c'est la première idée. Je pose ma joue contre ses cheveux, inspire lentement son odeur si réconfortante, glisse ma main dans la sienne. Abby se décale de ses genoux pour se placer sur nos cuisses collées l'une contre l'autre.

Ce n'est que quarante-cinq minutes plus tard qu'Amaël rouvre les yeux. Il se détache de mon épaule en baillant.

Désolé de m'être endormi sur toi, marmonne-t-il en se frottant les yeux.

J'en ai profité pour faire une sieste aussi, ne t'en fais pas. Tu te sens un peu mieux ?

Un petit peu.

Je retire le capuchon de la bouteille d'ice tea et en boit une gorgée. Sans me laisser le temps de la refermer, Amaël me prend doucement la bouteille des mains pour boire aussi. Je ne peux pas m'empêcher de penser que c'est un baiser indirect et je rougis un peu. Je plisse les yeux pour chasser cette pensée de mon esprit, je ne crois pas que ce soit vraiment le moment de penser à un baiser indirect.

Je cligne des yeux, laissant mon regard se promener sur les contours de son visage. Ses traits sont vraiment très doux, j'aime beaucoup le regarder.

Tu veux bien passer la journée avec moi ? Je ne veux pas rentrer maintenant.

Je ne sais pas si c'est à cause de la fatigue, mais il parle un peu plus que d'habitude, aujourd'hui.

J'avais déjà prévu de passer la journée avec toi, soufflé-je.

Je passerai tout le temps que tu veux avec toi, mon ange.

Il m'adresse un faible sourire fatigué et repose sa tête contre mon épaule. Un petit papillon blanc passe devant nous, je le regarde se poser sur mon nez, absolument fasciné. Amaël tourne lentement la tête vers moi et observe le papillon, les yeux grands ouverts.

C'est beau, les papillons, murmure-t-il.

Toi aussi...

Je suis absolument ravi de le voir rougir du coin de l'œil. Je regarde le papillon s'envoler pour s'éloigner avec un petit rire.

On mange ici, ce midi ? demandé-je.

Oui, euh...on pourra aller chercher un truc à la boulangerie ?

Évidemment.

Ne sachant plus quoi dire, je glisse ma main dans la sienne et j'entrelace nos doigts avec douceur. Je veux à tout prix lui montrer que je suis là pour lui et que je ne compte pas le laisser tomber. Et pour lui montrer ça, j'ai l'impression que les gestes fonctionnent bien mieux que les paroles, avec lui.

Je l'aime vraiment. D'abord, amicalement, je veux être là pour lui. Mais pas seulement. Je tombe également amoureux de lui, et mes sentiments ne faiblissent pas, bien au contraire. Et ça me rassure sur ce que je souhaite avec Amaël, c'est-à-dire : sortir avec lui. Je veux sortir avec lui, et...l'aimer ?

La journée s'écoule lentement. Nous écoutons de la musique, il dessine, je regarde en boucle la chorégraphie de Play with fire afin de ne louper aucun détail. J'ai commencé à l'apprendre, et je dois avouer que je la maîtrise de mieux en mieux. J'ai hâte de danser devant Amaël, je suis impatient de savoir ce qu'il pensera de ça.

A midi, nous allons chercher des sandwichs et de l'ice tea à la boulangerie et nous retournons nous installer sur le banc. En dessert, nous allons évidemment nous prendre une glace, que je lui paye avec grand plaisir. Il accepte, visiblement trop fatigué pour protester comme d'habitude.

Il choisit trois boules de glace au cookie, je m'empresse de prendre la même chose, parce que la glace au cookie est vraiment incroyable. Surtout chez ce marchand de glaces là.

Nous finissons nos glaces, je me lève pour aller jeter les pots dans la poubelle la plus proche. Quand je reviens m'asseoir, Amaël pose à nouveau sa joue contre mon épaule avec douceur, visiblement désireux de rester proche de moi. Et je ne risque pas de lui reprocher ceci.

Je passe une main douce dans ses cheveux et me penche pour embrasser son front.

Je vais devoir y aller Amaëlou, ma mère m'a envoyé un message. Je te raccompagne chez toi ?

Pas besoin, je vais encore me promener un peu avant de rentrer, explique-t-il en secouant la tête.

Mon regard se pose sur ses lèvres. J'ai vraiment trop envie de l'embrasser.

Pardon pour ce que je vais faire, murmuré-je précipitamment.

Il me regarde sans comprendre, mais je ne lui laisse pas le temps de réfléchir et je me penche pour déposer délicatement mes lèvres contre les siennes. Et je recule précipitamment en réalisant que je viens de l'embrasser pour de vrai. Je me redresse la seconde d'après, paniqué, et je me lève.

Attends ! Pourquoi...?

Je regarde nerveusement mon téléphone, je suis en retard. Pas grave.

Tu me plais, mais je n'ai pas le temps de t'expliquer tout ça maintenant, déblatéré-je à toute allure. Je peux juste te demander si c'est...réciproque ?

Il hoche timidement la tête, mon cœur bat si vite que je le sens résonner dans mes tempes.

Je suis vraiment désolé de devoir m'en aller...réfléchis-je. Hum...voilà ce que je te propose. Demain, tu reviens ici à midi, on mange ensemble et on parle. De tout ça. De ce qui se passe. Je ne veux pas te laisser sans explications, mais il faut aussi que je trouve les mots, et-.

Tu peux m'embrasser encore une fois avant de partir ?

Je m'immobilise, les yeux grands ouverts. Ma respiration s'accélère brutalement.

Pourquoi, tu as peur que je ne recommence plus ? ironisé-je nerveusement.

Il hoche une nouvelle fois la tête. Peu importe l'heure, j'ai besoin de l'embrasser avant de partir. Il le faut.

Je reviens rapidement vers lui et l'embrasse une deuxième fois. J'expire lentement, soulagé, il me rend si délicatement mon baiser que j'ai l'impression que je vais m'évanouir d'une seconde à l'autre.

A demain, alors, murmuré-je avec un sourire idiot.

A demain.

Pendant que je marche, je reprends mon téléphone dans ma poche et tape un message à toute vitesse :

Moi : Plus beau baiser de ma vie. Il n'y en a pas eu beaucoup, mais meilleur baiser de ma vie, je te le promets.

Amaël le plus adorable 🌚 : Seul baiser de ma vie. Mais j'ai apprécié.

J'écarquille les yeux, choqué. Je lui ai réellement pris son premier baiser ? Putain...Son premier baiser était avec moi.

C'est les joues rougies et le cœur battant que je rentre chez moi. Je fais disparaître mon sourire en entrant dans la maison, ne voulant pas affronter les questions de ma mère ni celles de Christophe. Celles de Zéphyrou, à la limite, je pourrais accepter.

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Le changement direct de point de vue est normal, maintenant cela va s'inverser tous les chapitres et plus tous les deux chapitres :) 

Last NightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant