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J'avais perdu le compte des jours, rien ne filtrait, ni soleil, ni lumière rien. Je n'étais pas en mesure si nous étions en journée ou en pleine nuit. Depuis combien de temps ces deux tarés s'en prenaient à moi. Je ne savais plus et je ne comptais plus le nombre de coups.

Elles voulaient me briser, physiquement elles y arrivaient très bien, mon corps n'était plus que chairs et lambeaux, mais mon esprit luttait encore.

Je n'étais pas une grande combattante comme Sarah, mais j'avais quand  même toujours eu un super mental, je ne les laisserais pas me prendre ce qu'il me restait de fierté. Mon dieu Sarah, j'étais sa seule famille, je ne voulais pas lui faire de la peine.

Je me mis à penser à mes amis : 

Galadriel, ce magnifique sorcier, qui est tout aussi beau qu'il est protecteur envers ses proches. Il m'a toujours soutenu quand cela n'allait pas. Je n'avais jamais eu d'amis masculins avant lui et Tékoe.

Tékoe, là aussi un des plus beaux spécimens de la gente masculine, et à réussi à s'ouvrir au fil des semaines, et à nous faire assez confiance pour se remettre à parler, un dur au cœur tendre. Je l'appréciais énormément. Il était tout en douceur avec Lune.

Lune qui joue les grandes dures, et ne montre pas facilement de failles dans son armures, sauf avec nous. Elle redonne à Tékoe, tout l'amour qui lui offre. Je pense qu'ils sont âmes sœurs, mais ils y vont certainement tranquillement pour ne pas effrayer la sorcière. Je devrais les interroger à ce sujet. 

Je me rends compte que je suis une amie égoïste. J'étais avec eux à les observer, mais toujours un peu en retrait à me morfondre. Et à penser qu'à ma peine de cœur. 

Et Tala, la belle et jolie louve, avec un franc parler à tout épreuve, une boule d'énergie, une vraie pile électrique. Qui arrive à faire dérider n'importe qui. Qu'est ce que je l'adorais, elle me met le sourire à chaque fois que nous sommes ensemble. Aux antipodes de son frère Nick.

Nick, ma plus belle histoire à ce jour, je n'ai jamais ressenti un dixième pour une personne que ce que je ressens pour lui. Quand nous sommes tous les deux, c'est comme ci nous étions seuls au monde, je pourrais me perdre dans ses yeux des journées entières. Mon cœur l'a choisi.

Ce petit moment de nostalgie m'arrache une larme, que j'essui rapidement. Mes tortionnaires m'ont libéré les mains et les jambes, car vu l'état dans lequel je suis, je serais incapable d'aller nulle part. Je n'arrive tout simplement plus à bouger.

Car en plus des plaies, elles ont du me briser plusieurs os, au niveau des jambes, mais certainement cotes aussi.

Elles m'ont aussi déshabillé, je suis nue comme un ver, dans le but évident de m'humilier davantage. Je n'ai ni eau ni nourriture, les premiers jours quand mes intestins et ma vessie étaient pleins, je devais faire mes besoins dans un coin de la pièce à même le sol. Maintenant ma vessie fonctionne très peu, et mon estomac et mes intestins me brûlent comme ci j'étais en train de m'autodigérer, j'ai tellement mal. Au début mon odeur me rebutait, mais maintenant mon odorat s'est habitué.

J'étais toujours dans mon état de semi conscience, a penser à mes amis quand j'entendis un chuchotement qui m'appelait.

Je cherchais d'où pouvait venir ce son, mais j'avais beau tourner la tête, je ne voyais rien, juste toujours ce miroir. 

Mais oui le miroir, Sarah m'avait expliqué qu'elle pouvait voir à travers.

J'essayais de ramper jusqu'à la vitre, mais je n'avançais pas bien vite, ma gorge me brûlait toujours mais je tentais :

- Sarah ?

Pas de réponse, J'essayais un peu plus fort :

- SARAH ?

Je m'effondrais juste avant d'arriver devant le miroir, je n'avais plus de force, même plus la moindre adrénaline pour sauver ma peau.

J'avais envie de pleurer mais mon corps n'avait plus une goutte à évacuer. Alors je restais là recroquevillé au sol. Puis j'entendis sa voix :

- Oh mon dieu, écoute je te vois ma belle, ne bouge pas si tu ne peux pas. Peux tu parler ?

Je fis signe que Non avec ma tête.

- Mais qu'est ce qu'ils t'ont fait ? Dis nous qui est derrière tout çà ?

Elle pouvait me voir dans le noir alors. Si cela se trouve, la pièce était allumée mais les coups sur la tête ne me permettait plus d'y voir. 

Puis sa dernière phrase trotta dans ma tête, ils ne savaient toujours pas qui était mes ravisseurs. J'avais envie d'hurler et pleurer.

Puis j'écrivis avec mon sang sur le sol, J'appuyais sur mes dernières coupures, je trempais mon doigt à l'intérieure d'une plaie et j'écrivis EYOTA et ANGELIQ. Je ne pouvais pas plus, je n'y arrivais plus, mais j'espérais que mon écriture était lisible car je n'y voyais rien.

Plusieurs jurons retentirent de l'autre côté du miroir,  et Sarah d'une voix pleine de colère :

- Je te promet qu'on va arriver, tiens bon petite sœur. Nick est en train de retourner tout l'enclave pour te retrouver. Quand à moi, avec Galadriel et Lune, nous préparons plusieurs sortilège. Tiens nous pouvons à distance te transmettre un peu d'énergie pour que tu puisses tenir le temps que l'on arrive.

Je les entendais chantonner mais je n'étais pas en mesure de comprendre le moindre mot, mais une douce chaleur m'envahie.

Ils me permettaient de survivre un jour de plus, j'allais tenir. Je savais qu'ils étaient en train de me chercher, et qu'ils y arriveraient. J'en étais persuadée et j'allais tenir pour eux, pour moi.

Quand la voix de mon pire cauchemar retenti derrière moi :

- Mais qu'est ce que tu as fait putain !

Les loups de BlackwellWhere stories live. Discover now