⭑ 𝐏𝐑𝐎𝐋𝐎𝐆𝐔𝐄 ⭑

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Juliette





Anna était le type de fille qui propageait sa bonne humeur dans chaque recoin de son quotidien.

Elle était emplie d'une joie si immense, qu'on en venait même à se demander si elle avait déjà expérimenté ne serait-ce qu'une milliseconde d'amertume.

Elle voyait la vie en rose, avait une joie de vivre sans pareille qui se reflétait à travers l'intégralité de ses expressions et de ses mots.

Mais alors, dis-moi Anna, pourquoi t'es-tu enlever la vie dans ce cas ?

Tu sais, je n'ai même plus l'impression de t'avoir réellement connu. Tu ne m'avais jamais montré cette partie de toi, pourtant, tu étais bien au courant de celles qui me concernaient.

Tu m'as désormais l'air d'être une étrangère à mes yeux alors que j'ai toujours pensé que tu étais celle que je connaissais à la lettre, qui m'était la plus proche.

Je n'arrive même pas à lire ta lettre, c'est absurde hein ?

La simple action d'approcher mon index à la bandelette de ce rectangle en papier me peine. J'ai peur de ce qui se passera une fois que je l'aurais fait, une fois que je l'aurais lu.

J'ai peur de perdre tout repère auquel me raccrocher pour me souvenir de toi. J'ai peur que tu me reproches les nombreuses fois où j'ai été bien trop aveugle, n'ayant pas décelé ta peine. J'ai peur de ne t'avoir en réalité jamais connu.

Je ne veux surtout pas lire cette lettre car tu me manques Anna.

En réalité, je ne pense pas être capable de pouvoir te laisser partir un jour. Les conséquences de ton absence sont bien au-dessus d'une simple nostalgie, ne plus t'avoir à mes côtés a changé ma vie d'une façon si soudaine.

Avant que tu nous quittes, ma vie était loin d'être passionnante, je ne faisais qu'exister alors que le temps défilait. Mais désormais, je n'ai même plus l'impression d'exister. Comme une fausse réalité qui a été tissée de ta perte.

C'est comme si un vide pesant s'était installé, une absence que l'on retrouve dans chaque secondes de mon quotidien.

Je m'accroche à des illusions, me répétant dans ma tête que tu es toujours là, que tu reviendras d'une façon ou d'une autre, que cette réalité cruelle n'est qu'une mauvaise blague. J'évite d'affronter la vérité, préférant me réfugier dans l'ignorance, là où l'espoir se mêle au mensonge afin d'être protégé de la dure réalité.

Les jours sont de plus en plus similaires au fil du temps, créant une répétition monotone où je ne fais que compter mes doigts, espérant que je me réveillerai de ce cauchemar. Je m'accroche à l'idée que rien de tout cela n'est réel, que tu es toujours là.

Car le peu de joie que je contenais encore en moi, s'est éclipsé en même tant que toi.

J'espère que tes ressentis n'ont pas été similaires aux miennes lorsque tu t'es prise ta propre vie, que tu n'as pas été confrontée à ce même vide profond.

Pourtant, si c'était le cas, je te comprends. Et c'est à travers cette compréhension et ces douleurs semblables, que nos âmes se rejoignent et s'unissent, me permettant d'être reliée à toi d'une certaine façon. De te comprendre réellement pour une fois.

J'attends d'être délivré de ce cauchemar,
j'attends ma délivrance.



















































Il l'attend aussi.















































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DELIVERANCEWhere stories live. Discover now