𝟐𝟕 ⭑ 𝐉𝐔𝐋𝐈𝐄𝐓𝐓𝐄

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Les voitures, les trottoirs, les toits et les lampadaires sont comblés par cette affable étoffe blanche aussi connue sous le nom de neige. Ce manteau immaculé au regard séduisant, mais pourtant si désagréable au toucher, est si captivant.

Il a neigé ce matin, c'est assez rare à Londres. Notamment lors de cette période, étant donné que nous sommes à la limite de Février et non en plein milieu de l'hiver.

La quartier a l'air si calme et apaisant en étant enveloppé par cette délicate couverture ; si seulement cette impression pouvait se répandre chez moi également.

Les cris de mes parents sont assourdissant, je me demande encore comment aucun voisin n'a pu se plaindre durant tout ce temps.

Mon regard est rivé en direction des branches d'arbres dépourvus de feuilles mais comblées de neiges. En fixant l'extérieur consolant à travers ma fenêtre, je souhaite de tout mon être me retrouver dehors et fuir ce domicile étouffant.

Je suis assise sur le vaste rebord de ma fenêtre vitrée, les genoux contre ma poitrine tandis que mon visage dévie en direction de l'horizon en reposant ma tempe sur mes bras.

Aucune larme ne menace de couler aujourd'hui. Le vide est bien trop grand pour ça, je suppose.

Perdue dans mes pensées assaillants, je tente de dissimuler ce vacarme d'anxiété à travers la douce brise glaciale qui s'abat si délicatement au sol.

L'atmosphère angoissante régnant dans cette maison contraste si bien avec cet extérieur délassant. J'essaie de fuir l'ambiance suffocante à travers ma fâcheuse habitude, attendant que la douleur de mes ongles fasse effet et m'aident à centrer mon attention autre part que sur leurs voix volumineuses.

—  Arrête de constamment te croire si irréprochable ! Tu ne fous jamais rien ici ! hurle ma mère.

Mon ventre se tord, je hais ces moments-là.

—  J'ai un travail Louise ! Je travaille dur pour qu'on ait une vie agréable ! Je suis fatigué de tes reproches, tu m'entends !? Fatigué !

Mes ongles exercent une pression plus tenace contre ma peau.

—  Et moi dans l'histoire ! Et nous !? Tu crois que je ne suis pas fatiguée moi ?! s'exclame-t-elle au bord de l'enrouement.

Je ne sais pas si sa voix s'éraille dû à sa haine profonde ou son amertume considérable vis-à-vis de leur situation.

—  J'ai un travail moi aussi ! Pourtant, j'ai le temps de prendre soin de la maison et de Juliette ! continue-t-elle.

—  Ce n'est pas mon rôle ça ! Je ne vois pas pourquoi tu te plains alors que je m'occupe déjà assez de notre stabilité financière !

Ce n'est pas son rôle ?

Ce n'est pas son rôle de prendre soin de sa fille, de veiller à ce qu'elle aille bien ?

Il préfère laisser ce rôle à ma mère, la laisser gérer le rôle des deux parents pour ne pas perturber son confort.

—  Tu te dois de te soumettre à mes demandes, c'est simple ! poursuit-il. C'est pas si compliqué de rendre cette maison impeccable, et puis, Juliette est assez grande, elle s'en sortira...

DELIVERANCEWhere stories live. Discover now