Chapitre 1 - L'antipathique

6 1 0
                                    


Je terminais d'éteindre les dernières flammes, le salon était roussi et certains meubles ne tenaient plus debout. Encore une famille qui avait perdu leur chez-eux.
Je quittai la maison, ma collègue, Kelly, était avec ses patients du jour, l'ambulance approchait, on entendait les sirènes. Au moins, le pire avait été évité, ils étaient en vie.

Un corps qui brûle dégageait une odeur très désagréable pour beaucoup de personnes, j'y étais habituée et ne le remarquais même plus.

_ Sam !

Je me tournais vers mon commandant, Steve, il me fit signe d'approcher.

_ Le feu est éteint, chef ! annonçai-je.

_ Bien, je veux que tu m'accompagnes pour examiner les lieux.

_D'accord, chef.

Levant ses pieds lourds, il prend la direction de la demeure calcinée, je l'y suis. Si tout autant, ses pas sont assourdissants, les miens sont légers comme une plume. June, a coutume, de dire que si j'avais meilleur caractère, je pourrais être gracieuse. Sauf que j'en ai rien a secouer de l'être !

Steve commence à examiner la pièce, je l'interrompt aussitôt.

_ C'est la cheminée, chef, ils avaient mal fermé la porte et des braises sont tombées sur le tapis.

Il ne me demande pas comment je le sais, il a confiance en mon jugement.

_ Je vois. Encore une erreur qui aurait pu coûter des vies.

J'acquiesce, même si la compassion, c'est loin d'être mon fort.

Mike dit toujours que mon corps est un gant de velours, recouvrant un bras immonde. Oui, je veux bien le croire.

_ Est-ce que l'étage est visible ?

_ Je ne m'y risquerai pas, répondis-je, la chambre, juste au-dessus du salon est dangereuse. Même un poids plume passerait au-travers.

_ Une chance que la caserne n'est pas loin, annonça-t-il. Heureusement qu'il n'y a pas eu de mort.

Steve a horreur de ça.

_ Chef, la famille vient d'être transportée à l'hôpital, dit Kelly en entrant. Ils étaient choqués mais le pire a été évité. Quelques brûlures mais ça ira.

_ Bien, tant mieux, répondit Steve. Rentrons à la caserne, Julien va mettre des panneaux.

Julien était un de nos collègues, il se tenait à la porte.

_ Oui, chef !

_ Allons-y, souffla Steve.

Je le suivis jusqu'au camion, le rouge étincelant de l'engin faisait partie intégrante du métier. J'aimais bien. Je montais à l'avant avec Kelly et nous partîmes en direction de la caserne, quelques rues plus loin.

Steve gara le véhicule dans le garage, je descendis.

_ Tu as fini ton service, Sam ? demanda Kelly.

_ Ouais, je vais rentrer chez moi pour pioncer.

_ Bonne idée !

Les lits de la caserne n'étaient pas désagréables mais rien ne valait mon propre couchage.

Je regagnai les vestiaires, dénichais mes vêtements dans le placard en acier, j'allai prendre une douche brûlante. La pudeur, non plus, ce n'est pas mon fort. Pour mon excuse, je finis souvent nue.

Une fois propre, j'enfilai ma tenue, un jean troué, des bottes militaires noires, un débardeur et une veste en cuir.

_ A lundi, criai-je en quittant la caserne.

Numéro 666Où les histoires vivent. Découvrez maintenant