Chapitre 2 - L'extraordinaire ordinaire

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Allongée dans mon lit, deux heures plus tard, je songeais que j'aimerais bien me dégourdir les ailes. Mais installée ainsi, je suis si bien. Et la fatigue m'étreint tellement. Je n'ai pas beaucoup dormi la nuit dernière, vu que j'avais dû intervenir trois fois.

Être pompier n'est pas toujours facile, même si, pour moi, ça l'était plus que pour les humains.

Je chassai le travail de mes pensées, j'étais en repos.

Je fermai les yeux et me laissais bercer par les battements de cœur de mes amis. Je m'endormis.

A mon réveil, le soleil commence à peine à briller. Je soupirai. Cette aptitude à dormir peu est pratique au boulot, mais pas pour les jours de repos.

Je quittais les draps chauds, j'enfilais mon shorty orange et regagnais la cuisine au rez-de-chaussée.

Il est presque 6h30. Bon, autant être productive.

Je m'empare de la cafetière, et verse une quantité généreuse dans ma grande tasse. Je le fais réchauffer dans le micro-ondes. J'aime quand c'est bouillant. Pas de sucre, pas de lait ajouté.

Le bip de la machine m'informe que je vais pouvoir me rassasier. J'attrape les brioches, en prends deux et m'assois. Je mange en silence.

Mike est de service ce matin, donc il est déjà parti. June et Titouan dorment encore.

Une fois repue...je fais ma vaisselle et retourne à ma chambre. J'attrape un jogging, un débardeur de sport et m'habille.

J'attache ma crinière rousse pétante en une couette haute, je descends et enfile chaussettes et baskets.

Je place mon casque sur mes oreilles, lance la playlist de sport et quitte la demeure. Je fais quelques étirements rapides dans l'allée, puis je m'élance à une vitesse normale. Enfin, normale pour un humain.

Malgré la musique, j'entends la vie animale autour de moi, le souffle du vent dans les arbres.

Mon cœur bat lentement, je traverse un chemin et regagne la ville. J'avais plusieurs heures devant moi avant que les deux dormeurs se réveillent.

Je savoure. Chaque pas me rappelle que je suis vivante, ce qui n'est pas mon impression tout le temps. Je m'entretiens pour une question de survie et aussi parce que ça me détend.

Après une heure à courir en ville, je décide de faire le chemin inverse.

J'arrive à la maison, pas le moins du monde essoufflée et m'étire. Même si je ne risque pas de me choper des courbatures, j'ai pris cette habitude humaine.

Je pénètre à l'intérieur, le silence est encore là. J'éteint la musique, enlève le casque, que je dépose sur la table. Je me déshabille. Une fois nue, tenant mes vêtements, je file dans la salle de bains et prends une bonne douche brûlante.

Une fois prête, dents brossées et tignasse un peu mieux ordonnée, j'entame le ménage. Me servant de ma vitesse surhumaine, de ma force, je soulevais les meubles et nettoyais, astiquais.

Cela ne me prit qu'une bonne quarantaine de minutes, mes colocs se chargeraient de leurs chambres. Je fis brûler de l'encens et m'installai devant la télé. Je lançai un film d'horreur.

Deux heures plus tard, Titouan fut le premier à quitter sa chambre, l'air encore endormi.

_ Salut Sam.

_ Hey !

Je l'entendais préparer son petit-déjeuner.

_ Tu regardes quoi ?

Numéro 666Where stories live. Discover now