8 - Une rencontre inattendue

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Le jour se lève sur la ville, cela fait des semaines que je n'ai pas si bien dormi. C'est tellement agréable de dormir enivrée d'une chaleur, d'une présence rassurante auprès de soi. Même si ce qu'il est devrait être tout sauf rassurant pour moi, simple humaine débordant de sang frais. Mes sentiments prennent constamment le dessus sur la raison, mon cœur me pousse presque naturellement vers lui mais ma tête s'y oppose fermement pour ma sécurité.

Etrangement je digère plutôt bien cette déroutante nouvelle, un monde que la plupart des mortels ne soupçonnent pas existe. Eh oui, les vampires ne sont donc pas seulement un mythe que l'on sert volontiers pour des films d'horreur bien sanglants. Ils n'ont pas l'air d'être ces abominations qu'il faut absolument craindre. Enfin, je me persuade de cela...

Hélios est resté près de moi toute la nuit, je sentais son regard sur moi, sa présence m'apaise tellement. Je ne peux décrire ce sentiment si profond que je ressens pour lui. C'est incontrôlable ! J'ouvre lentement les yeux et vois que je ne suis plus dans le canapé dans lequel je me suis endormie, mais dans mon lit. Il a dû m'y emmener dans la nuit, c'est étonnant, d'ordinaire je me réveille au moindre bruit. J'ai toujours eu un sommeil très léger, quand j'étais petite mes amies pensaient que je ne dormais jamais car au moindre bruit ou mouvement, j'ouvrais les yeux.

Aujourd'hui, comme presque chaque jour, le temps est couvert mais malgré le manque de soleil évident la lumière du jour me brule les iris. A l'aide de ma main je tapote le lit à la recherche d'Hélios, mais je me rends vite compte qu'il n'est plus installé à mes côtés. Un soupir vient se répandre dans ma chambre, j'aurais tellement aimé qu'il soit toujours là, j'espère ne pas avoir juste rêvé de cette soirée en sa compagnie. Je regarde vers le salon mais n'arrive à rien distinguer.

Je pousse la lourde couette pour me lever, je suis encore habillée des mêmes vêtements qu'hier. Je marche en direction de ma pièce de vie tout en l'appelant mais je n'obtiens aucune réponse. Un peu déçue qu'il soit parti comme ça, j'ouvre la porte de mon frigo et saisis mon jus d'orange afin de me servir un verre. Je suis littéralement assoiffée. Au moment où je remplis mon verre, une voix me fait sursauter et je renverse la moitié au sol.

— Bonjour, murmure Hélios qui se trouve derrière moi.

— Oh ! Tu m'as fait peur ! Comment tu... Ah oui, la discrétion fait partie de toi je suppose, bafouillé-je, surprise.

— Je ne voulais pas te faire peur, désolé... dit-il avec un léger sourire.

Il dépose un sachet sur ma table et l'ouvre. Il sort des viennoiseries en tout genre, puis me demande ce que je préfère.

— Oh merci ! Mais il y en a beaucoup trop ! dis-je en regardant affamée tous ces délicieux gâteaux.

— Je ne savais pas ce que tu préférais alors j'ai pris un peu de tout ! Sers-toi !

— Je pensais que tu étais parti... je continue en attrapant un pain au chocolat.

— Non, je t'ai laissé dormir mais je me suis dit que tu aimerais un petit déjeuner frais.

— Merci.

Il se rapproche de moi, se place derrière et m'embrasse dans le cou puis m'enlace. On pourrait croire à un couple normal, c'est presque surréaliste mais j'apprécie, je dirais même que j'adore ça. Je dépose mon pain sur la table puis me retourne vers lui, nous nous dévisageons encore quelques instants puis j'approche lentement de son visage. Il fait de même jusqu'à ce que nos lèvres désireuses se touchent. A chaque fois, j'éprouve des sensations brutales et en même temps tellement agréables. J'ai l'impression de connaître ses lèvres depuis toujours. Notre baiser sera vite interrompu par la sonnette de mon appartement.

AnastasieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant