Mon mystérieux patron

Chapitre 27 - Quitte-le ou c'est toi qui saute

— Elyssa, depuis quand es-tu devenue la star des journalistes ? me lance Alexia, ou plutôt me hurle-t-elle, en me sautant dessus à peine suis-je arrivée au bureau aujourd'hui.

Je la regarde alors incrédule. De quoi me parle-t-elle ? J'essaie donc de me creuser la tête pour comprendre de quoi me parle-t-elle. Mais, je dois avouer que mon cerveau peine à se mettre en route ce matin. À la suite de la nuit « mouvementée » d'hier, et après avoir passé plus d'une heure sur le carrelage de la salle de bain à raconter à Matthew ce qui était arrivé à Jason, nous n'avions plus le temps de nous recoucher car le soleil était déjà levé. À peine avons-nous eu le temps de prendre une douche et de déjeuner, qu'il était déjà l'heure de partir travailler. C'est pourquoi, le manque de sommeil se fait sentir. Cependant je n'ai, de toute manière, pas le temps de me creuser les méninges longtemps qu'Alexia me met sous le nez un article de presse.

— C'est quoi ? Depuis quand lis-tu le journal toi ? interrogé-je mon amie.

— Depuis que ma superstar de collègue en fait la Une ! me répond-t-elle fièrement.

Pardon ? Qu'est-ce qu'il se passe encore ?

Perdant patiente, j'insiste vis-à-vis de ma collège :

— Alexia, explique-moi car là je ne comprends rien !

Elle devait n'attendre que mon accord car immédiatement elle me montre la première page d'un journal.

— Regarde !

Je regarde donc cette Une et mon cœur rate un battement :

Le PDG le plus sexy du pays n'est peut-être plus un cœur à prendre. Qui est cette mystérieuse jeune femme qui l'accompagne au restaurant ? Serait-elle sa nouvelle compagne, ou juste un coup d'un soir ? Tout sera décrypté dans cet article.

Évidement, cet article s'accompagne d'un gros plan de Matthew et moi, sa main posé tendrement sur la mienne pendant que je lui souris.

— Tu penses que je peux faire valoir mon droit à l'image là ? demandé-je sérieusement à Alexia, voulant absolument pouvoir censurer cet article.

Je déteste les photos et être prise en photo. Cela a toujours fait partie des choses que me reprochaient mes parents aux anniversaires. Je m'éclipsais toujours pour faire en sorte d'y échapper. Or ici, on ne m'a même pas demandé ma permission. C'est à penser qu'ils se croient vraiment tout permis les journalistes de nos jours. Mais mon amie ne semble pas d'accord avec mon point de vue :

— Tu rigoles j'espère ! Toute femme aimerait se retrouver à ta place, tu fais là Une de ce journal, et sûrement de plusieurs autres d'ailleurs, alors que tu es drôlement bien accompagnée en plus. Certaines tueraient pour être à ta place !

— Si tu savais, je leur laisse volontiers ma place sur la Une de ce journal, lui avoué-je.

Néanmoins, un détail de sa phrase attire mon attention :

— Mais comment ça il y a sûrement plusieurs journaux ?

— Ce sont les risques du métier, ma belle, tente de me rassurer ma collègue face à mon air ahuri.

— Mais de quel métier parles-tu ? m'excédé-je, déjà désespérée par la tournure que prend cette journée.

— De coucher avec l'homme le plus sexy et le plus riche de notre territoire peut-être ?

J'avais oublié de détail. J'avais oublié que les médias s'intéresseraient forcément à lui. J'avais déjà vu quelques photographies de lui à des galas de charité, et même des photos de lui plus jeune. Mais je ne pensais pas que moi, je les intéresserais !

— Les médias adorent les ragots, que veux-tu ? m'apprend mon amie comme si elle avait lu dans mes pensées.

Déjà épuisée par la journée qui m'attend après cet épisode de notoriété, je me laisse tomber sur le siège de mon bureau tout en allumant mon ordinateur, sous l'œil fier d'Alexia de me voir apparaître dans cet article. Je me demande bien ce que va penser Matthew de cette nouvelle. Mais sachant qu'il est en réunion ce matin, je ne cherche pas à le déranger pour cela, il a toute la journée pour l'apprendre.

Comme chaque matin, après avoir allumé mon ordinateur et rentré mes codes d'accès, je consulte immédiatement mes mails pour pouvoir organiser mon travail de la journée. Mais ce jour-ci, un mail d'un destinataire étrange retire mon attention, un certain M. X.

Pitié, faites que ce soit une de ces arnaques où nous recevons un mail nous demandant de cliquer sur un lien pour ensuite pirater nos données et nous prélever de l'argent. Pas encore ces menaces, s'il-vous-plaît, ce n'est pas le jour, je n'ai pas envie d'affronter ça en plus aujourd'hui ...

J'ouvre alors le mail, les yeux presque fermés, le genre de tête que l'on fait quand on regarde un film d'horreur et que l'on sait qu'il va se passer un événement qui va nous faire sursauter donc nous fermons les yeux, mais ayant en même temps envie de regarder la scène effrayante.

Et, à peine ai-je cliqué qu'une vidéo se lance. Je pense donc être tombée sur une arnaque, mais une voix modifiée retentit dans les hauts parleurs de mon ordinateur. Heureusement il n'y a personne à l'étage ce matin, du fait de la fameuse réunion de Matthew. Mais Alexia, elle, sursaute immédiatement à l'entente de ces paroles :

— Quitte-le, ou c'est toi qui sautes.

— C'est quoi ce bordel, encore ? s'effraie-elle.

Je ne sais pas, je ne sais vraiment pas Alexia. Néanmoins, si les autres fois je prenais ces menaces à la légère, cette fois-ci je commence vraiment à prendre peur.