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« Allo ? Oui bonjour, vous êtes la troisième personne à laquelle je parle depuis une heure. Je souhaiterais rencontrer le colonel Grégoire Janowsky. Oui, je, j'ai déjà, non... Que j'attende... Encore ? Très bien monsieur je ne raccroche pas. »

« Fait chier » jura Sidjil.

Depuis sa discussion éclairante avec Julien, Sidjil avait repris les notes de Maxime sur les Janowsky. Ce n'était qu'une ébauche mais le parisien avait inscrit à la va-vite le nom de Grégoir Janowsky sur un de ses psot-it. En le trouvant, Sidjil s'était dit qu'il avait encore hérité du beau rôle dans l'histoire... Le voilà qui devait interroger un militaire, colonel qui plus est. Pour savoir quoi au juste ? D'abord, savoir s'il avait des liens avec Vivienne, puis si le nom « Manoir de la Cusance » lui rappelait quelque chose. Après... Il improviserait. Il avait bien une liste de questions préparées pour ses « suspects » mais la situation ne permettait pas toujours un entretien en bonne et du forme.

Le voilà maintenant, à attendre avec une musique classique grésillante, pour espérer recevoir une réponse de la base militaire de H*****. C'était là-bas que travaillait Grégoire, c'est en tout cas la seule information que Sidjil avait réussi à dénicher.

« Bonjour monsieur, merci d'avoir patienté. Quelle est votre requête ?

— Bonjour, serait-il possible de me mettre en liaison avec le colonel Grégoire Janowsky ?

— Pourquoi souhaitez-vous rencontrer le colonel Janowsky ?

— Je suis journaliste pour l'Hertas et je souhaiterais-

— Veuillez patienter monsieur, mon collègue prendra le relais. »

Et la musique classique repris.

Sidjil était un homme patient. Pour certaine chose.

« Allo ? Oui bonjour, est-ce que vous m'entendez ? Demanda-t-il en cachant sa fatigue.

— Monsieur, la ligne est saturée, veuillez rappeler ultérieurement. »

Putain. Putain de saturation de merde.

Une demi-heure plus tard, il revint à l'attaque.

« Bonjour, Sidjil, journaliste pour l'Hertas, j'ai dû vous avoir ainsi que tous vos collègue de la réception depuis ce matin, alors est-ce que l'on pourrait répondre à ma question ? Fit-il avec insistance.

— Bonjour, je, je suis stagiaire, j-je vous passe mon supérieur. Veuillez patienter. »

ARGH.

Et le cauchemar ne faisait que commencer.

« Veuillez décliner votre identité.

— Madame, je ne fais que ça.

— C'est la procédure.

— Bon... Sidjil *******. Journaliste pour l'Hertas. Réside actuellement sur Paris....

Et une déclinaison d'informations personnelles plus tard.

— Bien merci monsieur, nous avons toutes les infos nécessaires. Votre appel va être pris en compte. Veuillez patienter. »

C'était un complot. Il voulait sa mort.

« Bonjour, vous êtes le journaliste. Oui, je vais m'occuper de vous. Quelle est votre requête ?

— Je. Souhaiterai. Parler. au. Colonel. Grégoire. Janowsky. Articula clairement Sidjil.

— Le colonel est actuellement en réunion, déclara la voix.

— Quand est qu'elle finit, demanda le brun.

— Je, je me suis mal exprimé. Le colonel est pour le moment sur l'ile de la Réunion. Il dirige une mission classée confidentielle. Il est injoignable.

Le silence.

— J-je, je, Sidjil reprit son souffle, pouvez-vous me dire pourquoi mon premier interlocuteur n'a pas été fichu de me donner cette information. J'attends depuis des heures ! Bande de connards !

Bon. C'est ce qu'il aurait dit si la voix de la raison ne l'en avait pas empêché. À la place, il avait répondu.

« Sur l'ile de la Réunion. Pour trois mois, vous dites... Donc injoignable... D'accord, non je comprends, je comprends.

— Désolé, je dois raccrocher.

— Non attendez ! A t-til un quelconque lien avec Vivienne Buidot.

— La préfète de Paris ? C'est sa sœur. C'est une information publique depuis longtemps.

— Je suis nouveau sur Paris, je n'en savais rien et dites moi-

— Au revoir. »

L'appel se coupa aussi sèchement.

« J'en ai marre de me faire couper la parole putain !! » hurla Sidjil à travers l'appartement.

***

Sidjil avait un peu repris ses esprits. Nous étions en début de soirée et il avait établi un tableau de lien.

Grégoire était le frère de Vivienne. Deux personnalités puissantes et influentes. D'après ses recherches internet, ils avaient deux autres frères et sœur. Raoul Janowsky, un célèbre galeriste et détenteur du journal « L'espoir » et Adrienne Janowsky, ministre des Transports.

« La putain de famille de fou » murmura-t-il.

Et lui. Que faisait-il de tout ça. Vivienne était intouchable pour l'instant, Grégoire introuvable et les deux autres innascebles avec les moyens du bord.

Il restait les points faibles. Et justement, il en avait repéré un.

Et il se rendait précisément à sa rencontre.

Il ajusta sa chemise, éteignit la lumière, ferma l'appartement et mit les clés dans sa poche.

Ce soir, il sortait.

Il allait danser.


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L'affaire [Djilsime]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant