Prologue

82 3 4
                                    


TW : Tentative de suicide, scènes de viols, scènes de sexe, harcèlement, drogue et langage grossier. 

ANNA

 Depuis la semaine dernière, une tension croissante a lentement pris possession de moi, enroulant mes entrailles dans une étreinte anxieuse. C'est désormais une réalité inéluctable : la rentrée pointe son nez, et avec elle, le stress s'intensifie. Chaque jour qui passe semble amplifier cette sensation oppressante, entraînant mes pensées en un tourbillon d'appréhensions. 

À cette période, mon esprit est en proie à une multitude de préoccupations, et mon ventre se serre davantage à mesure que le jour fatidique se rapproche. La perspective de l'inconnu, de nouvelles responsabilités et de défis à relever alimente cette montée de tension, créant une véritable tempête émotionnelle à l'intérieur de moi.

Depuis mon enfance, j'ai bâti une vision assez claire de ce à quoi ressemblerait ma vie à l'âge adulte. Cependant, à mesure que je grandissais, la réalité m'a rattrapée, m'obligeant à remettre en question cette idée préconçue. Les rêves simples de l'enfance ont cédé la place à une complexité que je n'avais pas anticipée.

Dans mes souvenirs les plus lointains, la passion de la lecture a toujours été une constante dans ma vie. Les livres étaient mes compagnons, que ce soit à la maison, à l'école, en plein air, ou même dans des endroits aussi insolites que les toilettes.
La lecture était bien plus qu'une simple activité pour moi ; c'était une immersion dans des mondes imaginaires, une exploration infinie de connaissances et d'émotions.

Lorsque le moment est venu d'aborder la question de mon avenir au collège, on m'a demandé ce que je voulais faire plus tard. Ma réponse a été spontanée, presque instinctive : "lire des livres". C'était peut-être une réponse naïve à l'époque, mais au fil des années, elle s'est étoffée, s'est transformée en une aspiration plus concrète et précise.

Au fur et à mesure que je grandissais, ma passion pour la lecture s'est métamorphosée en une compréhension profonde de son pouvoir. Je me suis rendu compte que derrière chaque page tournée se trouvaient des idées qui pouvaient changer le monde, des histoires qui pouvaient inspirer, et des connaissances qui pouvaient élargir les horizons.
Ainsi, ma réponse initiale est devenue le point de départ d'une quête plus profonde : celle de contribuer au monde de la littérature, d'explorer les méandres de l'écriture, et éventuellement, de partager un jour mes propres histoires avec le monde.

Mes idées ont évolué, allant de la simple passion de lire des livres à une projection dans ce monde tout d'abord, en tant seulement bibliothécaire, l'opportunité de vivre au cœur d'un trésor infini de connaissances, de guider les lecteurs à travers les étagères remplies d'aventures, de découvertes et d'histoires d'amour, ça m'a toujours donnée envie.

Durant la transition du collège au lycée, apprendre de nouvelles langues était une obsession, devenir traductrice m'a paru évident. Offrir la chance de faire le pont entre les langues et les cultures, chaque mot est une énigme à résoudre, chaque nuance linguistique une invitation à explorer les subtilités du langage et de la communication.

Puis vint l'édition, être éditrice, avoir le privilège de collaborer avec des auteurs talentueux et de participer à la création de livres, façonnant ainsi le paysage littéraire. Être éditrice permettrait de comprendre les coulisses du processus créatif, de m'immerger dans les histoires avant qu'elles ne prennent vie entre les pages.

Ma dernière idée en date s'est tournée vers l'écriture, être autrice. C'est là que mes propres idées et histoires peuvent trouver leur voix, ajoutant une nouvelle dimension à mon voyage littéraire. Chaque étape de cette réflexion au cours de ces sept dernières années a contribué à façonner ma compréhension du pouvoir des mots, de l'importance de la diversité des voix dans la littérature, et de la magie de créer des mondes à travers l'écriture."

Arrivée en terminale, un voile d'incertitude a enveloppé mes perspectives. Après l'obtention de mon bac, la question incontournable, « Que veux-tu faire plus tard ? », a pris une place déconcertante dans mon esprit.
Les contours nets de mes aspirations se sont estompés, laissant place à un flou troublant.

C'est à partir de ce moment que les crises d'angoisse ont fait leur retour dans ma vie. L'incertitude de ne pas avoir une réponse claire à cette question cruciale a fait naître un tourbillon d'appréhensions faisant renaître de vieux démons.
Chaque option semblait être accompagnée d'une myriade de doutes, et le chemin à suivre pour construire mon avenir s'est avéré être un labyrinthe ahurissant.
L'inconnu s'est transformé en une source d'inquiétude constante, alimentant les flambées d'angoisse qui paraissent surgir à tout moment.

Naviguer à travers cette période trouble est un défi, car les choix qui paraissaient jadis évidents se sont fondus dans un océan d'incertitudes.
C'est comme marcher sur un fil tendu entre le passé rassurant allant vers un futur indéfini. L'absence d'une réponse claire à la question de ma trajectoire professionnelle à créer un sentiment d'impuissance face à l'inconnu qui se profilait devant moi.

Ces foutues crises qui me bloquent la poitrine, qui font que plus rien n'existe autour de moi et qui me rendent malade.

Alors, j'ai décidé qu'il était temps pour moi de partir, de quitter le Sud-Ouest pour aller faire mes études dans la capitale. Je me suis trouvée un travail d'été juste après mes épreuves du bac et je me suis concentrée sur cette seule et unique envie de quitter La Rochelle.

Depuis petite, j'ai toujours vécu là-bas, cette jolie ville en bord de mer qui attire de plus en plus les touristes.
Mais moi, je me suis toujours sentie mal à l'aise, ça s'est surtout accentué à mon entrée au collège ou depuis ma vie a été un enfer.
Partir me permettra de me réinventer et peut-être de me débarrasser de ces sales crises d'angoisses qui arrivent de plus en plus souvent.

Après deux mois de travail acharné, j'ai déjà trouvé un studio dans la capitale, c'est une colocation, mais ça ne me dérange pas.

Ce dernier se trouve dans le 11ᵉ arrondissement de Paris, il est meublé avec une salle de bain dans chaque chambre, heureusement parce que je ne me vois pas partager ma chambre avec une personne inconnue.Avec les aides de l'État, cela me permet de payer entièrement mon loyer, donc si je trouve un travail étudiant ça me fera du bonus pour me faire plaisir !

La destinée de nos âmesWhere stories live. Discover now