Chapitre 3

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Matthew

Paris, La douce fièvre

Les lumières dansent autour de moi, l'alcool que j'ai ingurgité à peine dix minutes avant remonte lentement dans mes veines, je le sens. Une femme me fait de l'œil depuis que l'on est arrivés ici, mes tatouages ont l'air de faire leur effet une fois de plus.

Je me tourne pour chercher Scoot et Vanessa, mais aucune trace d'eux, mais d'un coup, je sens un souffle dans mon cou, puis des lèvres qui s'y posent.
Bordel, je suis bien trop bourré pour comprendre ce qu'il se passe, je me retourne et aperçois une red hair. Elle a l'air satisfaite en passant ses mains sur mon corps.

Je me refuse à l'embrasser ou à faire quelque chose avec elle, mais trop tard, l'alcool m'est déjà monté à la tête et je la laisse faire de moi ce qu'elle veut.

☄☄☄

13 heures

Un mal de crâne assaillant fait surface dès l'instant où mes paupières s'ouvrent.

Je prends mon téléphone et vois un message de Scott :

"Salut poto, je t'ai ramené chez toi hier, tu étais dans un sale état. Dors bien".

Scott est vraiment un bon pote.

Mon dieu, hier soir devait être une sacrée soirée parce que je ne m'en souviens absolument pas. Mes paupières me font mal, on dirait que l'on m'a ouvert le ventre pour y prendre les intestins, je crois que j'ai absolument besoin de manger et de prendre un doliprane.
Je me force à sortir du lit, j'enfile un tee-shirt blanc à manche courte et garde mon caleçon noir, je me dirige droit dans la cuisine tête baissée, je fonce sur le frigo pour prendre de l'eau. En relevant la tête, je la vis.
Putain j'avais totalement oublié qu'elle était arrivée hier fais chier.
Je me fais horreur en voyant que je suis à moitié nu.
Je passe devant elle et lui lance un rapide "Salut", je n'ai même pas le temps d'entendre sa réponse que je suis déjà enfermé dans ma chambre.

Deux heures après ça y est, j'ai enfin émergé. J'ai pris une douche, je me suis habillé, il faut maintenant que j'aille manger je crève la dalle putain. En arrivant dans le salon, ma colocataire dont j'ai déjà oublié le nom est sur le canapé, elle lit.
Elle lit ? J'ai rarement vu des gens lire pour le plaisir.

Quand j'arrive derrière le comptoir de la cuisine, je sors une poêle et un œuf quand d'un coup, je remarque que le livre qu'elle tient est le mien.
Putain de bordel de merde, c'est mon exemplaire de Roméo et Juliette. Je m'empresse d'arriver devant elle et lui arrache le bouquin des mains.

— Eh ! me dit-elle de son air innocent

— Espèce de folle, on ne t'a pas appris à demander l'autorisation avant de toucher aux affaires des autres ?

— Mais je-

— Tu es vraiment conne ou quoi ? Je tiens à ce livre plus qu'à n'importe quoi, alors maintenant dégage.

Elle part en courant se réfugier dans sa chambre, bien fait pour elle, ça lui apprendra à -

Oh merde, en ouvrant le bouquin, je m'aperçois que je me suis peut-être légèrement emballé...

"Pour mon cœur, ma chérie, ma Anna. Ton papa qui t'aime"

Anna, c'est donc ça son prénom, je ne comptais pas le lui demander, mais j'espérais le découvrir sans avoir à faire la conversation avec elle. Je ne me décrirais pas comme un homme insociable, mais je me méfie beaucoup des gens et moins, on me fréquente et mieux les gens se portent. Comme ce mot est niais, bon, j'ai fait une erreur, mais aussi quelle coïncidence que "la coloc" est le même livre que moi, en plus elle s'est enfuie comme une enfant qui se fait gronder, elle a cinq ans ou quoi ?

Je pose son maudit bouquin sur la table basse du salon et je retourne à la préparation de mon repas.

La destinée de nos âmesWhere stories live. Discover now