Chapitre 16 : Charognards

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Très vite le problème numéro un s'installa dans mon esprit : il faisait chaud. Beaucoup trop chaud. La chaleur était quasiment insupportable, et encore une fois, aucune ombre ne se faisait voir sur notre trajet. Je pouvais sentir les rayons taper sur ma peau trop clair à cause de années passées sans vitamine C.

Mais mon cas n'était pas vraiment ce qui me préoccupait le plus. Sur son fidèle destrier, Livaï était aussi exposé à ces rayons meurtriers. Je tatonnais de la main sur le côté de ma selle, à la recherche d'une gourde. Malheureusement elle n'était qu'à moitié pleine. Le choix fut vite fait. Je m'arrêtai quelques secondes pour m'approcher de Livaï, ouvrit sa bouche et le fis avaler quelques gorgées d'eau en passant ma main sur sa gorge. Vu son état il était hors de question qu'il se retrouve en déshydratation.

Je me remis en selle, essuyant d'un revers de manche la sueur qui parlait sur mon front. Il nous restait beaucoup de chemin.

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Tant bien que mal, j'essayais d'économiser mes forces. Si je m'endormais, nous étions morts. Un titan apparut dans mon champs de vision. Le dix-neuvième depuis que nous avions quitté la forêt. Je lançai mes grappins qui se plantèrent dans l'abdomen du géant. Appuyant sur les gâchettes, je me propulsai entre ses jambes pour regagner de la hauteur une fois derrière lui. Il me suffisait ensuite de replanter mes grappins dans sa nuque et de la lui trancher en me retournant face à lui. C'était pour moi la méthode la plus rapide pour les tuer. Dans ce désert infernal de terre, l'énergie était la ressource la plus précieuse.

Je remontai sur ma jument, jettant un coup d'œil à Livaï. Toujours pas de réveil en vue. Je me mordis la lèvre. Putain, faite qu'il survive.

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Le soleil était à son plus haut, il devait être aux alentours de treize heures. La chaleur me martelait de fatigue et je sentais mon corp commencer à protester face au manque d'eau. Une migraine atteignait lentement mais sûrement ma tête. Ma chemise était trempée de sueur et quelques petites tâches colorés obstruaient mon champs de vision de manière peu naturelle.
Heureusement, mon mental était encore d'acier. Je pouvais encore me passer d'eau, contrairement au blessé.

Je me penchai vers lui et fis couler un peu d'eau sur son visage, espérant le rafraîchir.

- "Tiens bon Livaï, on arrivera avant la nuit."

Mon répit fut de courte durée, deux titans de quatre et huit mètres arrivaient par notre droite. Je me remis debout sur ma selle. Les entraînements m'avaient permis de maîtriser enfin ce mouvement, et je me remerciais intérieurement, car cela rendait mes attaques beaucoup plus efficace. Je plantai à nouveau mes grappins et filai vers les perturbateurs.

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Ma gorge était sèche. Terriblement sèche. Je n'étais plus que l'ombre de moi-même. Ma tête chancelait d'un côté et de l'autre, tandis que je faisais des efforts monstrueux pour me maintenir droite sur ma monture. Je remerciais mes réflexes et mon instinct animal pour nous protéger Livaï et moi des quelques titans qui nous croisions encore. Pourquoi j'avais l'impression qu'il faisait de plus en plus chaud ? Tch. Mon cerveau devait me jouer des tours. Évidemment je n'avais plus rien à manger, étant donné que la moitié de nos affaires étaient restées au niveau du camps de la veille. Mon dernier repas se résumait à une moitié de pomme que j'avais avalé le matin même. Toujours plus puissant, le soleil me frappait la nuque de ses flammes dévastatrices. Malgré moi, une boule d'appréhension se forma dans mon ventre. La peur que mon corp ne me lâche avant l'arrivée.

L'Ombre (Livaï × reader)Donde viven las historias. Descúbrelo ahora