𝟶𝟻. 𝚁𝚎𝚗𝚊𝚒𝚜𝚜𝚊𝚗𝚌𝚎

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𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 ٥

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«Pour vivre, il faut vouloir mourir »

𝑺𝒉𝒆𝒓𝒂𝒛𝒂𝒉𝒂𝒅𝒆

- Mama tu me fais peur, qu'est ce qui ce passe ?

- Ne t'inquiète pas qalbi, on va jouer à cache-cache comme avec baba, d'accord mon ange ? Dit-elle le regard embué de larmes.

La nuit est tombée depuis peu sur Riyad et pourtant nous jouons encore à cache-cache avec Mama.

Mon jeu préféré.

Mais cette fois-ci, je sentais ma mère plus inquiète que d'habitude, quelque chose de pesant surplombe notre maison et baba n'est pas içi pour nous protéger. J'ai peur, très peur mais mama sera toujours là pour me protéger des monstres, pas vrai ?

Elle part dans la direction inverse de ma cachette, celle des ténèbres de ce monde.

- S'il te plaît, ne me laisse pas toute seule, j'ai peur du noir. Dis-je les larmes perlant mon visage.

Elle me lance un regard qui déchire mon coeur peu à peu, je veux que ce jeu s'arrête, il n'est plus mon préféré. Elle s'approche et me dépose un léger baiser sur le front avant de chuchoter :

- Je t'aime et je t'aimerais toute ma vie qalbi, tu es ma lumière dans les ténèbres, mon diamant dans les grottes rocheuses, mon ange dans les tempêtes d'orages, mon amour dans la misère. N'oublie jamais qui tu es, Sherazahade Mokrani Al-Bensari, ma sultane. Dit-elle en fermant la porte de l'armoire.

Le noir était un univers de paix dans ce chaos de lumière.

Je t'aime et je t'aimerais pour toujours Mama, adieu.

Je me réveille en sursaut, mon front recouvert de sueur froide. Ce n'était qu'un cauchemar parmi tant d'autres. Qu'est ce que j'ai fait pour souffrir ainsi ?

J'aimerais m'endormir à jamais et ne jamais me réveiller.

Voilà ce qui me motive chaque jour, mourir n'est peut-être pas une solution pour certains mais pour moi il est source de paix. Cette vie n'a jamais été construite pour moi et elle n'a jamais voulu de moi pour elle.

Survivre, ce mot de douleur comme de douceur. Celui qui bande mes blessures comme les rouvrent. Une boucle intemporelle d'accumulation et de fissures qui un jour craqueront.

Pour vivre, il faut vouloir mourir.

Pour mourir, il faut avoir vécu.

Pour survivre, il faut savoir nager vers le rivage lorsque la tempête de la mort vous emporte.

Je réalise que je me suis endormie à côté de ma meilleure amie qui elle dort d'un point fermé. Je me lève en direction de la cuisine afin de pouvoir trouver quelque chose de revigorant.

J'actionne la cafetière et me prépare mon combo que j'aimais tant faire durant mes périodes d'examens, tout juste prêt, je m'installe sur une chaise en hauteur près de l'ilot centrale et savoure ce goût si exquis qui glisse fluidement le long de ma gorge.

Sultana RevengeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant