Promit il ne se passera rien

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Au Talia-club :

— Je ne sais même pas par quoi commencer!

— Isabella, s'il te plaît, arrête de crier et d'attirer l'attention, on va se faire virer, tenta de l'apaiser Phara, mais en vain. II fallait la comprendre : Isa venait d'assister à la scène d'une femme à tout point de vue parfaite se trémousser sur sa copine.

— Oui, c'est vrai, et ce serait dommage que tu te fasses jeter et que tu ne puisses plus coucher avec toutes les salopes d'ici. Elle criait presque en disant cela, et elle vit immédiatement dans les yeux de Phara qu'elle venait de faire une grosse connerie.
Insulter de « salope » une strip-teaseuse était déjà mal, mais le faire dans un strip-club était dangereux. C'est pourquoi Phara ne prit pas deux secondes pour l'attirer vers elle et la diriger au bar, où ses verres s'étaient déjà accumulés.

— Ne dis plus rien ou on aura de sérieux problèmes, est-ce que c'est clair ?

Isa ne répondit pas, mais l'avait suivie sans opposer de résistance.

— Tu n'avais pas à faire cela. Ma réaction a peut-être été démesurée, mais on t'a payé une strip-teaseuse, pas une pute, s'offusqua-t-elle.

— Isa, elle était à califourchon sur moi, tu voulais peut-être que je la pousse? Ça ne marche pas comme ça.

— Je ne te demandais pas de la pousser, mais de ne pas coucher avec non plus, il y a un juste milieu tout de même.

Elle s'était calmée, mais maintenant, la colère avait laissé place à la tristesse, et l'alcool ne faisait qu'amplifier ses émotions.

Elle devait avoir bu bien dix verres et, pire que ça, elle avait bu dix verres d'alcools différents, et les mélanges commençaient à faire effet: lui faire voir, entendre, ressentir des choses qu'elle ne voulait pas ou qui étaient tout simplement fausses. Isabella n'était pas bien en arrivant, anxieuse et pleine d'appréhensions, un état d'esprit qui ne laissa pas place à l'alcool drôle ou joyeux, mais plutôt à celui triste et colérique. Dans tous les cas, ça allait être compliqué de la contrôler.

— Wait, Isabella, je n'ai pas couché avec elle ! Je ne l'ai même pas vraiment touchée, se scandalisa Phara.

— Je te demande pardon ? Dis-moi ce qui s'est passé sur cette banquette alors. S'il te plait, dis-moi que vous n'avez rien fait.
Des larmes de plus en plus grosses perlaient sur ses joues.

— Non, non, on n'a pas couché ensemble, elle est venue s'asseoir sur moi, je lui ai glissé des billets, et... OK, je l'ai embrassée, mais c'est tout...

— Tes mains étaient où quand tu l'embrassais, l'interrompit Isabella avec un regard implorant, à la fois pour qu'elle lui dise la vérité et pour qu'elle lui dise qu'elle ne l'avait pas touchée de façon compromettante, même si cela devait être un mensonge.

— Elles étaient dans son dos, peut-être une emmêlée dans ses cheveux, mais c'est tout.

Phara vit son alcoolique de femme se détendre, ce qui lui confirma qu'elle avait eu raison de ne pas lui raconter l'étape du dégraffage du soutien-gorge, ni le fait qu'elle lui avait très clairement dit qu'elle voulait aller plus loin avec elle, ou encore qu'elle l'avait marquée du haut de son cou à son décolleté.


Au bar :

— Alors tout va bien ici.

— Bella... enfin, quel est votre vrai prénom, d'ailleurs ?

— Oh, vous pouvez continuer de m'appeler Bellatrix si ça peut vous faire plaisir, mais sinon, c'est Catia. Catia Black. Comme quoi le rôle de Bellatrix était fait pour moi, finit-elle avec un clin d'œil.

Et puis merde, l'erreur de l'amour n'est elle pas pardonnable ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant