Orgasme et pleure

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À l'Hôtel :

À 3 h 00 du matin, toute la petite bande pénétra dans une immense suite luxueuse, composée de deux chambres de la taille d'une dizaine de cellules de couvent, ce qui ravit Catia, qui préférait de loin un lit King Size à un vulgaire matelas sur du bois moisi.

— On est où ? s'enquit Miranda qui, après toutes ses recherches, avait remarqué que la plupart des hôtels appartenaient aux Blackmoretti.

— Dans un des hôtels d'un concurrent de mon père. Ne vous en faites pas, j'ai deux amis, un à l'hôtel et un sur le terrain, qui nous préviendront s'il faut bouger, précisa Catia en la rassurant, tout en s'affalant sur le canapé, dévoilant la totalité de ses jambes et de la lingerie qu'elle portait. Cette non-pudeur ne la dérangeait pas ; au contraire, elle avait enfin, depuis de nombreuses heures, l'impression d'être elle-même. Ce n'est pas pour rien qu'elle était une fervente partisane de la phrase : « Moins il y a de tissu, plus la confiance en soi augmente. » Ce qui n'était pas pour déplaire à Phara, qui ne put détacher son regard de ses jambes, qui semblaient interminables. En fait, il lui était impossible de regarder autre chose que ce somptueux corps.

— Delfor, apporte-moi un Doliprane, j'ai une migraine. Per favore, demanda-t-elle, la main sur le front. Faites comme chez vous, lança-t-elle à l'intention du groupe, tout en admirant les lieux.

— Super, personnellement, je vais me coucher. Miranda, tu viens ? Elle la suivit sans opposer de résistance, s'étant donné pour mission personnelle d'empêcher un quelconque rapprochement entre Phara et Catia. Et si elle voulait y arriver, elle allait avoir besoin de sommeil. Après tout, il pourrait se passer bien des choses : l'une avait toute sa famille sur le dos et une migraine, et l'autre était épuisée de son voyage et venait de faire une crise face à des meurtres. Alors, selon toute logique, les deux ne devraient pas tarder à sombrer dans les bras de Morphée, sans rien dire.

— Qui prend la dernière chambre ? demanda Dim en voyant Elia et Miranda partir dans la première chambre.

— Dim, chérie, écoute-moi bien : on m'a enfermée dans un couvent, giflée, dépossédée, fait manger de la bouillie, et j'ai failli dormir sur des planches. Alors celle qui prend la dernière chambre, c'est moi.

— Bien, Catia, chérie, mais il y a de la place pour deux, donc tu m'auras dans ton lit, affirma-t-il comme s'il n'y avait aucun problème et qu'elle allait donner son accord pour l'avoir sous ses draps.

— Ça, j'en doute fort, tu vas prendre le canapé. Phara arriva enfin à se détacher de Catia, qui l'avait déjà remarquée, la reluquant depuis de longues minutes sans rien dire, aimant beaucoup trop ça. Catia prit donc le temps de piéger le regard de sa cliente préférée pendant qu'elle répondait à son amie.

— Why would you decide?

— Allez-y, les enfants, battez-vous pour moi, j'adore ça, dit-elle avec la voix qu'elle utilisait pendant ses shows, la voix qui hypnotisait tous ses clients, la rendant plus séduisante qu'elle ne l'était déjà.

— Tu m'étonnes, tu ne peux pas choisir, répondit Dim.

Delfor, qui était dans la cuisine ouverte sur le salon où avait lieu la dispute, se mit à rire, un rire franc et sincère, trouvant l'audace de Dimitri présomptueuse.

— T'es sérieux de me demander ça ? Ses yeux écarquillés trahirent sa surprise.

— Oui.

— Dim... Elle se stoppa, espérant lui faire comprendre rien qu'avec son regard les réponses à venir, mais ce dernier préféra ne rien déduire et attendre. Alors Catia trancha : Je choisis Phara.

Et puis merde, l'erreur de l'amour n'est elle pas pardonnable ?Where stories live. Discover now