Et puis merde, l'erreur de l'amour n'est elle pas pardonnable ?

Belle au bois dormant, ou pas.

_ Catia, je t'aime

Rien

Toujours rien

Juste de grands yeux la regardant perdre peu à peu leurs étincelles de bonheur.

_ Le sexe, oui, j'ai aimé aussi Phara. Tu es parfaite, surtout cambrée sous mes doigts. Je vais te chercher à boire, tu dois avoir soif.

Si le corps de Pharanix avait été sujet à une explosion, si chacun de ses organes battait encore pour cette femme qui venait de tous les électriser, son cœur, lui, venait de se briser.

Dans la cuisine, Catia but, mais pas de l'eau : il y avait peu de choix ; seule une bouteille de vin blanc trônait dans un placard. Une boisson peu raffinée pour son palais délicat, cependant le but n'était pas de s'hydrater, mais d'oublier ce qui venait de se passer.

« _Mais qu'est-ce que j'ai fait ? » soupira-t-elle après s'être sifflé la moitié de la bouteille en cinq minutes.

_ Tu viens de te taper la femme avec qui tu joues depuis le début. Intervient une voix non loin. Cela aurait pu être Dimitri ou Delfor qui l'avaient repérée du salon, mais non. Elle avait dans son dos Miranda.

_ Pardon.

_ Catia, juste une simple question avant de continuer de te parler. Ça t'arrive de dire la vérité ?

_ Comment ça ?

_ C'est passé clair comme question.

_ Oui.

_ Parfait, dans ce cas, quand je te demande explicitement si ton rôle au sein de ta mafia familiale est celui de tueuse, tu me réponds quoi ?

_ Que ça ne te regarde absolument pas ce qui se passe dans une organisation qui te dépasse.

_ J'essaie vraiment d'être sympa avec toi, avoue-t-elle sincèrement.

_ Ça ne se voit pas, répondit Catia sur le même ton.

_ Soit, bon, je vais être plus directe dans ce cas-là. Arrête ta relation avec Phara.

_ Non.

_ Tu veux donc la faire souffrir, affirma Miranda en regardant Catia boire ses verres comme s'il s'agissait là de la seule raison pour laquelle elle ne voulait pas rompre avec Phara.

_ Non.

_ Tu sais que tu es une tueuse et qu'elle est allergique au meurtre.

« _Allergique au meurtre », c'est marrant ça. Écoute, ce qui se passe entre moi et elle ne nous concerne que toutes les deux, alors mêle-toi des personnes que tu fais souffrir avant de t'occuper de celles que je pourrais peut-être faire souffrir. Catia n'avait certainement pas envie de s'occuper du pseudo couple de Miranda, ce n'était pas ses affaires et elle s'en foutait éperdument. Mais elle n'avait pas non plus envie de parler de Phara, qu'elle essaya d'oublier dans son vin.

_ De quoi tu parles ?

_ Elia.

_ Quoi, Elia ! Commença à s'emporter Miranda, qui n'était pas patiente.

— Elia, t'aime, Miranda. Il est fou amoureux de toi. Et toi... Toi, tu le considères comme un de tes multiples plans cul sans aucune attache. Alors, à ton avis, qui de toi et moi fait plus souffrir l'autre ? Catia marqua une pause ; elle s'était approchée de son interlocutrice de façon à pouvoir lui susurrer en toute discrétion. Miranda, toi et moi, on est pareil.