Chapitre 31

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C'est fou comme le temps passe vite quand on est heureux et amoureux... Attendez, pause et on rembobine. "Amoureux"... Et oui, je ne peux plus nier l'évidence, je suis amoureuse de Grant. J'en suis complètement raide dingue de lui. Je pense que mes sentiments sont réciproques, mais nous n'avons pas encore passé le cap des "je t'aime". Et ce alors que nous passons une soirée sur deux ensemble. Le reste du temps, je le passe avec ma meilleure amie. On a fait quelques soirées tous les trois, mais je vois que ça fait toujours drôle à Eva de me voir embrasser son frère. Et quand Grant est dans les parages, j'ai beaucoup de mal à me retenir... Mon petit ami est un véritable canon et il embrasse comme un dieu.

Quoi qu'il en soit, demain, c'est la course au circuit de karting. Contrairement aux deux rallyes que j'ai disputés là, je me sens vraiment confiante. Je suis venue m'entrainer deux à trois fois par semaine. Je connais ma piste par cœur et Adrian fait en sorte de me donner toujours le même kart. Adrian a d'ailleurs rencontré mon petit ami et ma meilleure amie. Je me rappelle la première fois qu'il a vu Grant, il l'a appelé "Mr compliqué". Autant dire que j'ai dû m'expliquer ensuite. Grant avait moyennement apprécié que je parle de notre relation avec Adrian, mais j'avais vite réussi à me faire pardonner à coups de bisous et de câlins. N'empêche, le sexe marche à tous les coups avec les mecs, mais c'est un autre débat.

Par contre, quand Adrian a rencontré Eva, ça a tout de suite collé entre eux. Bien que ma meilleure amie se soit sentie frustrée qu'un aussi beau mec soit gay. Ces mots précis étaient : "Une véritable perte pour la gent féminine. J'en aurais bien fait mon quatre heures". Du pur Eva, quoi ? Mais faute de se régaler de son corps, elle se délecte de sa conversation et aussi de ses quiches. Sachant qu'il veut devenir cuisinier, elle l'a mise au défi de nous préparer quelque chose. Il l'a pris au mot et depuis, il nous régale avec des préparations de son cru. La dernière fois, sa quiche chorizo/fromage de chèvre était une tuerie.

??? : Eh ben sœurette, on rêvasse ?

Je sursaute et me tourne vers Ethan. Mon frère se tient dans l'encadrement de la porte de mon bureau, je ne l'ai même pas entendu l'ouvrir. Même au boulot, ça va un peu mieux. Malgré la peine de ne pouvoir partager ma double vie de pilote amateur avec mon père et mon frère, je me sens légèrement apaisé. Le week-end dernier, j'ai même accompagné le staff de l'écurie pour la course de mon frère à San Antonio au Texas.

Bon, quand j'ai vu Ethan au volant, je n'ai pas pu m'empêcher de ressentir une pointe de jalousie. En coulisse, je pestais dès qu'il perdait une occasion de gagner une place. Je sais que c'est simple de critiquer quand on n'est que spectateur. Il a fini à nouveau septième et il y a eu une petite fête à laquelle j'ai fait une apparition express pour faire plaisir à mon frère et à mon père.

Moi : On t'as pas appris à frapper avant d'entrer Ethan ?

Ethan : Voyons... Est-ce que papa nous l'a déjà dit... Ah oui, ça me dit vaguement quelque chose !

Je pouffe de rire alors que mon grand nigaud de frère prend place en face de moi.

Ethan : C'était super que tu viennes avec nous à San Antonio ce week-end.

Moi : Oui, c'était sympa.

Ethan : Mais c'est dommage que tu sois pas resté à la fête. Tonton avait un verre dans le nez et il m'a raconté quelques anecdotes sur papa quand il était gamin. Tu sais la cicatrice qu'il a au menton, il l'a pas eu dans une bagarre comme il nous l'a toujours dit. Il se l'ai faite à 9 ans en se prenant pour Superman. Il est tombé d'une chaise de bureau avec laquelle il faisait semblant de voler. Tonton nous a rejoué la scène et j'ai failli m'étouffer avec mon champagne.

Je laisse échapper un petit rire en voyant mon frère se coucher à plat ventre sur les sièges visiteurs de mon bureau. Le tout avec les bras tendus comme Superman quand il vole.

Je serai pilote de courseDonde viven las historias. Descúbrelo ahora