Tome 3 : Les fils qui nous déchirent

Chapitre 27 : L'accident

CHAPITRE 27 – L'accident

Après la pause hivernale, les entraînements s'intensifièrent, encore, et toujours plus. Malgré toutes ses capacités, Violet devait admettre qu'elle n'était pas si prête qu'elle ne l'imaginait. Elle avait mal, partout. Chaque muscle marquait sa présence, les plus petits comme les plus grands, ceux qu'elle connaissait et ceux qu'elle ne connaissait pas. Son corps était tendu, parfois, elle avait la sensation qu'elle se déplaçait avec autant de raideur que son balai. Son dos était souvent mis à mal, Violet remerciait les potions et séances de massage avec les Médicomages. Son bras droit s'engourdissait, chaque soir. Olivier ne cessait de lui répéter que le métier rentrait.

Violet n'en doutait pas.

Malgré tout, elle refusait de se plaindre. Violet vivait les meilleurs moments de sa vie – sans compter les quelques souafles qu'elle envoyait sur Olivier par « inadvertance » quand il lui donnait trop d'ordres à son goût, elle était heureuse de vivre cela avec lui.

Tous ces efforts valaient le coup. Il ne restait qu'un match amical avant le début de la saison. La vraie saison. Ses premiers pas dans la Ligue approchaient et elle en frissonnait d'excitation. Violet souhaitait apporter la Coupe de la Ligue au Club de Flaquemare.

Ces derniers temps, Violet était plus motivée que jamais, alimentée par l'agacement qu'elle ressentait envers Harry et Dumbledore, le Quidditch était son défouloir.

Chaque jour où elle avait croisé Harry pendant les vacances de Noël, Violet l'avait questionné sur ses fameux « cours particuliers » avec Dumbledore. A sa grande déception, son frère restait aussi muet qu'une tombe – expression de Tonks. Son petit frère restait plus fidèle que jamais au Directeur de Poudlard. Cela, Violet était incapable de le comprendre, pourtant elle avait essayé la veille du départ de Harry.

— S'il s'agit simplement de « cours particuliers », qu'est-ce qui t'empêche de m'en dire plus ?

— Car cela ne t'apporterait rien, avait-il rétorqué avec lassitude. Je t'expliquerai tout en détail quand j'aurai des réponses et que Dumbledore me l'aura permis.

— Des réponses ? avait-elle relevé et Harry avait juré, réalisant qu'il en avait trop dit. Si vous cherchez des réponses, il y a donc un questionnement. C'est à quel sujet ?

Harry avait soufflé à en décrocher les anneaux de Quidditch. Violet avait culpabilisé de créer des tensions entre eux, mais quel intérêt y avait-il à lui cacher des informations ? Quel intérêt avait-il à lui dissimuler la vérité ? Pourquoi s'entêterait-il à la garder en dehors des confidences après ce qu'ils avaient vécu ? Le schéma se reproduisait, la différence était qu'Harry avait intégré le complot.

— Vous n'avez pas le droit de me tenir à l'écart de vos affaires, avait-elle insisté.

— Sauf si cela ne te concerne pas, avait réplique Harry.

— Cela ne me concerne pas ?

— Ecoute, Violet, j'entends que tu aimerais savoir, voire m'aider. Ton père m'a aussi posé des questions, mais Dumbledore m'a défendu d'en parler à qui que ce soit. Sauf à Ron et à Hermione.

— Mon père est utile à Dumbledore quand cela l'arrange, avait-elle marmonné.

— C'est exactement pour cette raison que Dumbledore ne t'inclut jamais, tu ne lui fais pas confiance et il n'a pas confiance en toi. Si tu donnais un peu du tien, au lieu d'être rancunière, peut-être que tu ferais entièrement partie de l'Ordre et tu ne te contenterais pas d'être une spectatrice. Donc pour ce sujet, retiens juste que je t'en parlerai au moment venu. Cela ne sert à rien de m'en demander plus.