Chapitre 45.1

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La cérémonie de remise des diplômes se déroulait dans la cour extérieure du lycée. Pour l'occasion, une grande scène avait été montée avec une tribune et un micro. Au-dessus était suspendue une grande banderole colorée portant les mots "Félicitations aux diplômés !".

— Ça va aller, Melya ?

C'était la cinquième fois que Penelope me posait la question. Je détachai mes yeux de la scène, me tournai vers elle et partis d'un petit rire jovial, quoiqu'un peu forcé.

— Mais oui, ne t'inquiète pas ! Vous êtes là, tes parents sont là. Tout est parfait !

Mon amie me fixait, guère convaincue par mes paroles. J'insistai :

— Penelope, je t'assure que je vais bien !

— Tes parents auraient dû laisser de côté leur différent et être présents aujourd'hui. Tu es leur fille !

Je haussai les épaules. Mon regard dériva sans but dans la cour. Autour de nous, tous les étudiants habillés de leur toge prenaient des photos avec les membres de leur famille. Debout, je les observais. Il y avait quelque chose de nostalgique dans ce tableau et je me souvins soudain qu'à une époque, je rêvai de cet instant où je ferais la fierté de mes parents en sortant major de ma promo. J'avais travaillé si dur ces dernières années pour en arriver là et tout remettre en question.

— C'est peut-être mieux ainsi, déclarai-je d'une voix morne.

Rapidement, je dissipai ma déception sous un sursaut de bonne humeur.

— Où est Josh ?

Penelope soupira.

— Encore au salon. Cette histoire de client mystère le rend complètement parano.

J'inclinai la tête et répondis avec un air compatissant :

— Tout le monde est sur les nerfs. À partir d'aujourd'hui, cette personne peut débarquer à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. Nous faisons un roulement par équipe.

Alba arriva à ce moment-là. Elle avait enfin réussi à échapper à ses parents.

— Penelope, c'est à ton tour ! Papa a assez de photo de moi pour couvrir tous les murs de la maison.

— Attend ! Melya n'a pas fini de nous raconter sa première fois avec Diez.

Elle se tourna vers moi, excitée de connaître la suite de mon récit.

— Alba est là, tu peux continuer ! Je veux connaître tous les détails, toutes les positions...

— Comme si elle avait fait tout le Kamasutra pour sa première fois. Réfléchis ! s'agaça Alba.

Leurs yeux fixés sur moi, je rejetai ma masse de cheveux en arrière, feignis une nonchalance que j'étais loin d'éprouver. Je n'avais pas revu Diez depuis ce matin. Il était parti bien avant moi au salon, à l'heure où je dormais encore. Depuis mon réveil, toutes mes pensées lui appartenaient. Pourtant, l'idée de le revoir me rendait nerveuse.

— Il a été très doux, déclarai-je un peu gêner. Tout s'est fait lentement. Nous avons pris notre temps.

Je baissai les yeux et rougis.

— Il a des doigts magiques, leur confiai-je à voix basse.

Penelope poussa un cri d'exclamation.

— Melya Ortega, vous êtes une vraie dévergondée !

Je ris avec elles avant de poursuivre les détails de cette nuit en parlant le moins fort possible.

Baby Doll (French version)Where stories live. Discover now