Chapitre 48.1

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Mes paupières lourdes eurent du mal à s'ouvrir. Je clignai des yeux et discernai une silhouette assise au bord du lit, qui paraissait veiller sur moi. Après m'être habituée à l'obscurité, je vis qu'il s'agissait d'Alba.

— J'ai préparé le petit déjeuner, murmura-t-elle.

Je me redressai pour m'asseoir.

— Merci. Je n'ai pas très faim.

Mon amie me dévisagea avec une drôle de tristesse.

— Tu dois te forcer un peu, Melya, même s'il est encore très tôt.

Elle mesura mon humeur pendant une seconde avant d'ajouter :

— Tes yeux sont tout gonflés. Tu as encore pleuré toute la nuit à cause de lui.

Ça faisait trois jours que Diez et moi avions eus notre terrible conversation. Si l'on pouvait appeler ça une conversation. Trois jours que j'avais du mal à regagner le bord du rivage. Je pensai que passer la nuit chez les filles avant mon départ en week-end avec les Vega m'aiderait à me sentir mieux, mais ce n'était pas le cas. La nuit avait encore été compliquée. La douleur à l'intérieur me bousillait comme si je faisais face une véritable rupture. Ridicule !

— Je me sens tellement idiote, déclarai-je en ramenant mes jambes sur ma poitrine. Comme si nous avions vécu un truc incroyable alors que rien n'a jamais commencé entre Diez et moi. Je ne sais pas pourquoi je suis dans cet état. Je commence à penser que je ne suis pas normale.

Je ris, à la fois consternée et triste. Alba écarta une mèche de mon front puis soupira avec exagération.

— Non, tu n'es pas idiote. Je te rappelle que Diez et toi avez couché ensemble. L'amour, ça ne se contrôle pas. Toi, il t'est tombé dessus sans prévenir. Malheureusement, ce type est vraiment compliqué, toxique.

Je levai les yeux vers le plafond en me repassant encore le film. Je n'arrivai toujours pas à comprendre.

— Tu sais, j'ai le sentiment qu'il y a autre chose. Il ne s'attendait pas que je lui sorte l'histoire des photos, mais... plutôt autre chose. Une chose encore plus terrible.

Je revins sur mon amie, levai les mains et ajoutai :

— C'est le sentiment que j'ai. Comme...

Soudain, nous entendîmes du bruit dans le couloir. Penelope venait visiblement de rentrer de sa nuit avec Josh. La porte s'ouvrit et son visage apparut, radieux et souriant.

— Super, j'arrive juste à temps pour la minute papotage !

— Chut ! Tu vas réveiller les parents ! la gronda Alba.

— Comment s'est passé ta nuit ? m'empressai-je de demander.

Sa relation parfaite faisait rêver. Penelope s'installa à côté de sa sœur sur le lit.

— C'était passionnant et très érotique. Nous sommes restés au salon, dans sa salle de travail. Tu ne diras rien, Melya ? Tu me le jures ! Diez est très strict sur les règles du salon.

Je secouai la tête avec un sourire naissant sur les lèvres.

— Non, je garde ça pour moi.

— Vous ferez comment en hiver ? demanda sa sœur sur un ton narquois. Là vous dormez et couchez ensemble un peu partout dans Séville, mais ça ne pourra pas durer très longtemps.

Penelope haussa les épaules.

— Nous verrons ça au moment venu !

Elle tourna ensuite sa tête vers moi, un large sourire sur les lèvres.

Baby Doll (French version)Where stories live. Discover now