Chapitre 7

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La légèreté de mon corps me surprenait, tandis que je marchais lentement et ignorante vers un lieu. Lequel.. ? Aucune idée. Le brouillard m'empêchait de voir correctement, je pouvais uniquement voir que je me trouvais dans le monde des humains. Je reconnaissais le marché, vide, avec des fruits et légumes complètement abandonnées. Je ne ressentais pas le froid, un simple voile me recouvrait. Que m'arrivait-il ?

C'était comme s'il me manquait quelque chose, et que je recherchais cette chose. J'avançais sans réfléchir, comme si je savais déjà en réalité où je me rendais, du moins une part de moi le savais. J'observais la mer qui ne bougeait pas, le ciel qui manquait atrocement de vie. Mes cheveux volaient dans un vent imaginaire.

Viens.. Je te veux.. J'entendis dans un écho.

Je ne répondis rien et continuais simplement. Un miroir trouva mon regard, accroché sur une ficelle qui pendait sur l'un des stands. Il était si creux, avec une absence de sentiment totale. Le plus effrayant, c'étaient mes yeux, mes veines n'avaient plus rien de rouges, elles étaient aussi noires que les tréfonds de cendres.

Cherche-moi.. Dayle.

Mon corps se mit à frissonner, alors que cette voix me séduisait.

J'arrivais finalement dans cette ruelle qui m'était familière. Elle était sombre, angoissante, ma gorge me serrait et j'en perdais mes facultés à respirer. L'atmosphère me mangeait petit à petit, mais cela ne dura pas. L'obscurité se dégagea alors que l'ombre d'une personne avançait à l'intérieur de celle-ci, en face de moi.

Sa carrure, son animosité, son charisme. Tout chez cet homme m'obligeait à le regarder, le contempler comme si ma vie en dépendait. Et plus il avançait comme un dangereux félin vers moi, plus mon cœur se mit à battre. Comme s'il renaissait à nouveau. Le ciel trouva un semblant de bleu, quand bien même le terne des couleurs persistait à rester. Mon regard que je percevais dans une flaque d'eau près de moi changea également, les veines noires se dispersaient, laissant place au rouge sang dont j'étais habitué.

Une chaleur effroyablement étouffante, mais à la fois délicieuse, vint cajoler mes joues, puis mon front, et mon cou. Mon inconnu avançait encore, comme un dieu grec, comme une arme fatale et prête à abattre le monde entier. Son aura m'attrapait la gorge et me dressait d'une alléchante façon. Il ne me quittait pas des yeux, il s'agrippait férocement aux miens.

Il apparut enfin, sombre, beau et captivant. Sa tache de naissance, ses lèvres tremblantes de douleur. Toute son âme me criait dessus. « À moi », j'entendais toujours dans cet écho. Le grognement de son loup qui ressemblait à une céleste mélodie, quelque chose de divin et menaçant. Une colère se dégageait de lui, une possessivité affriolante, et un amour indescriptible.

Pourquoi je ne ressentais aucune colère en son encontre ? Pourquoi je ne l'insultais pas ? Pourquoi je le laissais me caresser le visage du bout de son doigt ? Cette sensation sembla faire disparaître un nuage sinistre qui planait au fond de moi. Une porte s'ouvrait lentement, pendant que son visage à lui se rapprochait dangereusement. Mon pouls s'intensifiait, tout comme la proximité de nos corps. J'observais sa bouche se rapprocher, encore, encore un peu.. Mes jambes tremblaient de supplice, mes paupières se fermaient lourdement à l'approche de mon rêve le plus fou. Cependant, dès lors quelles furent fermés, tout me ramena à la réalité..

Je me réveillais alors en transe, sur ce canapé inconfortable sur lequel je m'étais assoupi. Je ressentais toutes les sensations de ce rêve, j'étais bouleversé par tant d'intensité, tant de passion. Ma respiration peinait à trouver sa route, mes mains cherchaient sur quoi se tenir, et ma salive traversait difficilement ma trachée.

DIMENSION - TOME 2Where stories live. Discover now