Chapitre 4

674 46 13
                                    

June.

Je baille une première fois.
Je baille une deuxième fois.

Je jette un coup d'œil à mon voisin.
Qu'est-ce que ça peut être ennuyant le lycée !

Heureusement que je rentrerai chez moi ce soir pour faire pleins de vidéos à mon Alice préférée et continuer le livre que je suis en train de lire.

Je donnerai tout pour retourner à cet été. Enfin. La partie avant qu'Alice parte.

C'est devenu le grand n'importe quoi après...
Entre la soirée de mon frère, ma première fois passée aux oubliettes et ma rencontre avec Matthew.

Oui, il est très fortement probable que je l'ai cherché partout sur les réseaux sociaux après cette rencontre plus qu'étrange.
Et, étant donné qu'il ne vit pas dans une grotte, je l'ai trouvé.
Matthew Wintern, 19 ans et dans la même école que mon frère.
Pas de copine mais une meilleure amie qui adore l'emmener à toutes les boites de nuit de la ville, si on en croit ses stories à la Une.

J'ai cherché des dossiers sur lui mais il semble plutôt effacé. Pas de republications chelou, une photo de profil plutôt basique.

Après cet épisode de stalkage, j'avais totalement oublié son existence.

-Moyen, Miss Ceylis. Il faut que vous vous ressaisissez, ces résultats ne vous ressemblent pas.

Je lève les yeux sur mon professeur de mathématiques, le même que l'année précédente. Puis les baisse sur ma copie.

10/20.
C'est sûr que c'est « moyen ».

Je retiens un rire nerveux, sentant les larmes me monter aux yeux.

Je devrais pourtant y être habituée. Mais je me déçois à chaque fois.
T'es qu'une merde, June.

Si seulement Alice était là pour me répéter que les notes ne signifient rien.

Je vois déjà le visage déçu de ma mère. Je l'entends déjà me répéter que j'ai tout foutu en l'air. Que je n'aurais jamais une place en prépa, que je ne serai jamais véto.

Une partie de moi s'en fout.
L'autre... est presque morte.

Parfois, j'aimerais la rendre fière. Avant, j'y arrivais. J'avais des résultats excellents. Je dormais peu.

Mais depuis le départ d'Alice, ça ne suffit plus. Je n'ai plus de motivation, je déteste aller en cours. Je ne veux plus être véto. Ou peut-être que si ?
Je suis perdue.

J'aurais aimé pourtant dire à mes parents tout cela. Mais c'est sûrement trop tard.

Le monde ne nous a pas épargnéWhere stories live. Discover now