X - GLOBO AEROSTÁTICO

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NILAJA

— Petite question, vous n'avez pas un travail ou quelque chose d'autre à faire que de me suivre partout où je vais? lançai-je préoccupée.

Le rire chaleureux de Marcos émane derrière moi tandis que les mains sur les hanches, j'attends la réponse de Sebastián qui réprime un sourire en secouant la tête. La surprise se mêle à la gêne d'avoir relevé cette coïncidence à haute voix.

Maintenant que j'y pense, ça doit faire deux bonnes journées que nous nous sommes pas vus, tous les deux. Depuis le soir où il m'a avoué avoir passé un agréable moment en ma compagnie à Acapulco, nos chemins ne se sont plus croisés.

Jusqu'à aujourd'hui.

— Ah, Nilaja, je ne peux que m'excuser pour lui. Sebastián a le don de se trouver au bon endroit au bon moment, s'amuse Marcos en se plaçant à ses côtés.

— C'est vrai. Je suppose que nous sommes destinés à partager le restant de nos jours.

Ses paroles m'exaspèrent. Son clin d'œil me fait lever les yeux au ciel.

— Eh bien, maintenant que les retrouvailles sont faites, je pense que Nilaja devrait monter à bord. Nous allons bientôt décoller.

Sebastián acquiesce aux ordres, son regard traduit une confiance assurée et la même excitation que moi. Je pose une main sur le rebord de la montgolfière et mais ralentis quand une question me brûle les lèvres.

— C'est lui qui va piloter la montgolfière ?

— Absolument. Ne vous inquiétez pas, vous ne pouvez pas être entre de meilleures mains.

Un échange de salutations se fait entre les hommes, révélant la familiarité qui plane entre eux. La distance qui me sépare d'eux est trop grande pour que je puisse distinguer un mot, à en juger par les coups d'œil que jette Marcos en ma direction, je ne suis pas anodine à leur échange.

Mon pilote arrive tout près de moi et nos regards se lient comme ils savent si bien le faire. Après plusieurs jours à le contempler, je suis toujours autant chamboulée par l'originalité de ses yeux. Des questions stupides auxquelles j'ai évidemment les réponses se bousculent dans ma tête.

De quelle façon voit-il le monde ? 

Est-ce un complexe pour lui ?

A-t-il reçu des remarques constantes à cause de leurs particularités ?

— Vous avez besoin d'aide pour monter ? me demande-t-il le doigt désignant l'intérieur du ballon.

— De l'aide ? répété-je sans comprendre où il veut en venir.

— La nacelle fait un mètre vingt de haut, vous êtes en jupe, je suppose que vous ne voulez pas l'enjambée.

Effectivement, je n'avais pas pensé à cette éventualité. Quelle idée de faire de la montgolfière en jupe, Nilaja ?

Sans crier garde et alors que j'analyse encore ma tenue, mes pieds se décollent soudainement du sol. Une main dans mon dos et l'autre sous mes genoux, Sebastián me porte avec une facilité déconcertante. Aucun gémissement de douleur ne lui échappe et aucun soupir d'effort non plus lorsqu'il pose mes jambes à l'intérieur du panier. D'ailleurs, il n'est pas très grand, nous ne pouvons pas faire plus de trois pas sans nous croiser. Mais il est bien aménagé avec des coussins, des bouteilles d'eau et de la nourriture. 

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