Chp 5 - Tamyan : Faël

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Un médecin. Voilà ce qu'il me fallait ! Quelqu'un qui puisse garder le secret, ou du moins, ne jamais le deviner. Laisser préparer les poudres par un ædhel aurait été suicidaire... et visiblement, je n'ai aucun don pour ça : mes formules ne fonctionnent pas.

Hors de question de laisser une adannath m'examiner directement. J'ai donc décidé de me servir d'aslith humaines pour servir à l'élaboration de la formule. Ça tombe bien : je suis impatient de baiser. Toutes ces saillies m'ont excité.

Et l'odeur particulière de la peur de cette adannath, un mélange de terreur, de stupéfaction et de crainte délicieusement épicé...

Je revois encore ses grands yeux, la façon dont elle a fixé mon visage. Ceux de mon clan sont affublés de la « beauté qui tue » : même parmi ceux de mon peuple, peu sont capables d'endurer notre vue directe. Les Niśven en particulier sont réputés pour être les plus beaux mâles de notre race, égalant les aios les plus magnifiques. Les dépassant, même, puisqu'avant de disparaître avec le reste de notre monde, cette institution accueillait même des demi ou quart sang orc comme Śimrod ou Silivren. La décadence, qui a signé l'arrêt de mort de notre peuple...

Mais cette femelle ne connaîtra jamais le goût de mon luith. Si je l'ai prise, c'est pour me soigner. Et me permettre de séduire des ellith comme avant. D'user d'elles, et d'échapper à la malédiction.

Tu succomberas à une femelle aux cheveux blancs, comme tous ceux de ton sang. Mais le poison dans tes veines la contaminera, noir comme ton cœur, et sa déchéance te tuera. Voici mon cadeau, Tamyan. Garde-le précieusement.

La garce... J'abats mon poing sur la table, brisant au passage le bois précieux. Il faut que je me calme. Et pour ça... rien de tel qu'une orgie de sang et de stupre.

Nazrhac a l'air étonné de me voir au sérail. Lui, il y passe tout son temps.

— Ard-æl ! Je ne pensais jamais avoir l'honneur de te voir là, pérore-t-il, une femelle humaine dans chaque bras.

— Donne-moi une aslith, vite. Une qui n'a jamais servi.

— Ah... ça va être dur, ça ! Pourtant, j'avais prévu le coup. Je t'avais gardé une petite femelle bien étroite... une vierge à la flamboyante chevelure rouge. Mais Rizhen a estimé plus sage de l'offrir à Asdruvaal. Ton oncle ne pouvait pas repartir les mains vides...

Asdruvaal. Qui n'a plus de crocs pour mordre, et qui est incapable de sortir et d'ériger son skryll. Des perles données à un wyrm malade.

— Mhm. T'as que des marquées ?

À voir le sourire béat des deux humaines au bras de Nazhrac, le « dressage » est bien entamé.

— Eh oui. Il fallait te décider plus vite, Tam !

Mes chasseurs n'ont pas perdu de temps. Pire qu'une horde de wurg affamés... Ils ont planté leurs crocs dans toutes les femelles, sans exception.

Je soupire.

— C'est pas grave. Envoie en une dans mes appartements.

— Une, ou deux ?

— Une, pour commencer. Et elle a intérêt à être belle !

— Bien sûr, ard-æl. On a mis les plus moches à la vente ! Avec celles qui voulaient pas.

Je retourne dans ma cabine. Le parfum de l'aslith aux cheveux blancs persiste. Cette couleur, c'est la première fois que je la vois sur une adannath. Normalement, ils se ressemblent tous. Mais celle-là à quelque chose en plus.

Océan sans étoiles (Le Dit de Rika II) NOUVELLE VERSION CORRIGÉEWhere stories live. Discover now