Chapitre 1 : Mary

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L'orage gronde dehors depuis plusieurs heures et pas un seul client n'a franchi la porte du magasin aujourd'hui

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L'orage gronde dehors depuis plusieurs heures et pas un seul client n'a franchi la porte du magasin aujourd'hui. Vinyl Mart Music est désert et je m'ennuie à mourir.
J'ai passé en revue chaque rayon, ranger et classer dans l'ordre alphabétique chaque disques reçu récemment, et j'ai même eu le temps de dépoussiérer les vieux bibelots que David, mon patron, entrepose sur les étagères du magasin : 24 figurines de Goldorak et pas loins de 57 Walkman différents.

Je suis assise au comptoir et attend patiemment que 19h sonne pour que je puisse enfin fermer le magasin et rentrer chez moi. La pluie bas à grosses gouttes sur la vitrine et le vent s'engouffre sous la porte créant un sifflement funèbre.

- Quelle super idée d'avoir pris ton vélo ce matin Mary, lançai je à moi même en m'imaginant déjà rentrée tremper de la tête aux pieds.

Les éclairs ne s'arrêtent pas, c'est un balais incessant de flash dans le ciel et le grondement du tonnerre me donne la chair de poule. Je me réfugie dans la remise pour récupérer mon manteau et mon sac au vestiaire en prenant soin de ne rien faire tomber. Tout ici est encombré, David entasse un nombre incalculable de vinyles et de CD et c'est à peine si il y'a encore de la place pour passer. Alors que je vais pour sortir de l'arrière boutique une pile de CD tombe au fond de la réserve et me fait sursauter. Je me retourne, chercher mon téléphone dans ma poche pour allumer le flash et regarder ce qui a bien pu se passer quand un éclair traverse le ciel, suivit instantanément par le brut assourdissant du tonnerre. Je fait un bon en arrière de peur, percutant une étagère.

- Aïe ..

Je me frotte l'arrière du crâne et lève la tête vers la soit disant étagère en plissant les yeux pour tenter de voir dans la pénombre. Un nouvel éclair viens illuminer la réserve et je distingue pendant une fraction de seconde ce que j'ai réellement percuté : une grande et imposante silhouette se tien devant moi, le visage couvert du masque de Ghostface.
Je hurle et sort de la remise en panique, court et manque de tomber dans les rayons pour enfin sortir de la boutique, le souffle court et le cœur au bord de l'arrêt cardiaque.

- Bon sang ..., soufflait je en serrant mon sac contre ma poitrine.

A l'intérieur je ne distingue plus rien, il fait noir complet et aucune silhouette ne se dessine dans la lumière de l'orage. Je sort mon trousseau de clés de ma poche et ferme la porte de Vinyl Mart Music en scrutant la rue à gauche, puis à droite.
Ghostface. Je ne l'ai pas inventé. Il était bien là, derrière moi, tapis dans l'ombre.. et il attendait quelque chose. Les poils de mes bras se hérissent à nouveau et je frissonne de peur comme si j'étais encore face à lui.

Je tremble à l'idée que cet homme soit resté toute la journée caché, à m'épier dans le noir sans que je ne le sache...
Je secoue la tête de dégoût et prend enfin conscience que la pluie s'abat sur moi et qu'il serait temps que je rentre ! Mon vélo m'attend sagement attaché à un lampadaire à l'angle de la rue. Je le détache et l'enfourche en replaçant ma capuche correctement sur ma tête. Le vent fouette mon visage et l'eau m'aveugle mais je ne m'arrête pas de pédaler, je maudis simplement le rayon de soleil du matin qui m'a donné cette fameuse idée qu'est de prendre mon vélo.
Dix minutes plus tard sous l'averse, j'arrive enfin à mon immeuble dans le quartier étudiant. Je vie ici depuis 3 mois, à quelques minutes de l'université que j'aurais aimé intégrer cette année mais faute d'argent pour payer mes études je me suis résigné à travailler jusqu'à ce que je puisse y entrer. Espérons que l'année prochaine soit la bonne !
Je range mon vélo dans l'abris prévu à cet effet et entre dans l'immeuble en jetant un coup d'œil derrière moi, l'apparition de Ghostface me revenant en mémoire. Mais il n'y a personne. La rue est sombre et déserte. Je m'engouffre à l'intérieur de l'ascenseur en pressant le pas instinctivement, appuyant sur le bouton numéro trois comme si ma vie en dépendait. J'essaie de rester rationnelle mais tout les scénarios me passent par la tête : Un dangereux psychopathe ? Un tueur en série masqué ? Un stalker ? Ou simplement le fruit de mon imagination ? Car je ne l'ai aperçu qu'une fraction de seconde avant de déguerpir en courant, rien ne me dit qu'il y avait réellement quelqu'un.... Pourtant cette sensation d'être épié me colle à la peau comme un vieux chewing-gum sous la semelle. C'est poisseux et dégueulasse.

Je déverrouille ma porte d'entrée et pénètre dans mon appartement silencieux, éclairé par le temps orageux dehors. Mon chat Chili semble s'être réfugié sous la couette car il ne viens pas miauler dans mes jambes comme à son habitude.
J'allume la petite lampe de l'entrée, me déchausse et pend mon manteau imbibé d'eau sur le vieux crochet  un peu rouillé du porte manteau.

- Chili !, l'appelait je en espérant le voir débarquer. Sans succès.

Je me dirige directement dans la salle de bain pour prendre une douche chaude et troquer mes vêtement contre un pyjama doux et chaud.
Je laisse tomber mon jean au sol, suivie de mon t shirt et de mes sous-vêtements avant de démêler mes cheveux en grimaçant. La pluie et le vent ont fait de gros noeuds et il me faut l'aide du spray miracle à l'huile d'amande douce de ma mère pour m'en débarrasser. Je me glisse finalement dans la cabine et profite de cette douche chaude pour me détendre et oublier la frayeur de ce soir. Ghostface n'est qu'un mirage, une illusion de mon esprit.. j'étais fatiguée et seule à la boutique, l'ambiance orageuse n'a pas aider, j'ai cru voir un fantôme alors que tout ça c'était dans ma tête.
Je rigole en imaginant la tête que j'ai du faire en courant hors de la remise et continue de shampooiner mes cheveux. Heureusement que David ne m'a pas vu, il m'aurait prise pour une folle.

En sortant de la douche, Chili pointe le bout de son nez et se fraye un chemin dans la salle de bain. Il miaule, voir hurle, comme si il m'engueulai de l'avoir laisser seul pendant cet orage.

- Ouais désolé mon chat, on vas aller se glisser sous le plaid.

Il miaule encore, sûrement qu'il n'a pas fini de m'insulter en language chat.

Je m'enroule dans une serviette et démêle à nouveau mes cheveux puis passe ma crème sur mon visage et un coup de baume à lèvre pour compléter cette skincare plutôt sommaire. Je pince mes joues, espérant faire revenir des couleurs sur mon teint de cadavre. Vivement que l'été revienne car la grisaille ne me réussi franchement pas. Je délaisse ma serviette pour enfiler une culotte propre et ce fameux pyjama bien chaud qui m'attendait sur le radiateur.

- Aller Chili on y va, lançai je au chat roux qui m'attendais assis au pas de la porte.

Nous nous dirigeons dans le salon et Chili saute sur le canapé pour venir pétrir l'épais plaid en ronronnant bruyamment. C'est notre petit rituel : tout les soir quand je rentre, il se jette sur le plaid pour le malaxer pendant que je prépare mon repas. Et aujourd'hui ce sera du rapide ! Un sachet de gnocchis, quelques champignons, de la crème et du parmesan.
Je prend mon assiette et vais m'assoir sous la petite couverture de chili à eu le temps de réchauffer en lançant Netflix. Mon coeur rate un battement quand j'aperçois en premier dans les recommandations : Scream. Ghostface semble me suivre partout et j'esquisse un sourire en me rendant compte de ma stupidité. Il n'existe pas.
Je déroule le menu et lance une série que j'ai bientôt terminé : Dracula. A défaut d'être une fan de film d'horreur, je suis une mordue de vampires et autres créatures fantastiques. Chili viens se lover contre moi et je lance la série quand un bruit me fait sursauter. La fenêtre du salon s'entrouvre et le vent s'engouffre dans la pièce me procurant un violent frissons.
Je me lève pour la refermer et discerne dans la pénombre une silhouette en bas de l'immeuble. Une silhouette grande et massive, comme celle de la boutique de Vinyles... Mes poils se hérissent à nouveau et je sent de légères goutes de sueur froides perler dans mon dos.

- Qu'est-ce que c'est ?...

Je plisse les yeux et Chili vient se poster à côté de moi en grognant.

- Eh qu'est-ce qui t'arrive !?

Je le caresse pour le calmer et reporte mon attention sur la silhouette que je pensais avoir aperçu mais plus rien. Encore mon imagination qui me joue des tours, pourtant mon chat ne bouge pas et grogne toujours en direction du fantôme présumé...

- Ça suffit tu vas me faire peur !, lançai je à Chili en l'attrapant dans mes bras avant de fermer mon rideau.

Je retourne me cacher sous le plaid avec mon plat de gnocchis sur les genoux et reporte mon attention sur la série.
Ghostface. Ghostface. Je n'arrive pas à penser à autre chose si bien que la série finit par ne plus m'intéresser du tout. Je me décide à lancer le film d'horreur en recommandation pour satisfaire ma curiosité morbide.

CHOKEHOLD - Darkromance stalkerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant