𝟺 | 𝙶𝚒𝚞𝚕𝚒𝚊𝚗𝚘

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ATMOSPHÈRE AVEC CE CHAPITRE : ARE YOU IN THE MOOD ? BAY FACTION

« La distance n'éteint pas les sentiments, elle ne fait qu'intensifier le vide entre deux âmes qui se cherchent. »

𓂸

J'observai ma tasse de café qui attend patiemment que je la boive. Pendant ce temps, je regardai par la fenêtre les enfants jouer dans la neige en bas. Tout en sirotant mon café brûlant, je les observai courir et se lancer des boules de neige les uns sur les autres. La neige était omniprésente au Canada, mais je détestais ça. J'étais plutôt un amateur de pluie, et Seattle était la ville par excellence pour cela. Mais aujourd'hui, même cela semblait avoir changé.

— Tu comptes y aller comme ça ?

Je me retournai et vis mon père ajustant sa cravate avec soin. J'observai anxieusement mon téléphone, puis soufflai avec déception. Elle n'avait toujours pas répondu.

Je me regardai dans le miroir du salon. J'étais vêtu d'un jogging large noir et d'un pull ample noir.

— Tu crois qu'ils dégageront leur premier patron le plus jeune de leur fac ?

Mon père éclata de rire, s'approcha de moi et plongea son regard bleu dans le mien, identique au sien. Je me sentis presque submergé par son regard. Il posa sa main sur mon épaule.

— Je t'ai redonné une deuxième chance. Ne sabote pas l'image des Morreti.

C'était à mon tour de rire. Je retirai sa main et fis un pas en arrière.

— Garde tes avertissements pour ceux qui en ont peur, crachai-je.

— Fais attention, Giuliano.

Je lui adressai un dernier sourire mauvais, bu une dernière gorgée de mon café brûlant avant de quitter l'appartement en prenant soin de claquer la porte derrière moi.

Mon père avait toujours voulu faire de moi sa petite poupée, modelant mes choix et mes actions selon son idéal. Il aspirait à ce que je devienne un deuxième Lorenzo Morreti : un tyran. Mais ses attentes étaient aux antipodes des miennes. Je détestais ses tentatives de contrôle, ses jugements et ses approbations. Je ne voulais pas suivre ses pas ni marcher sur le chemin qu'il avait tracé pour moi. Je détestais son comportement et sa vision du monde.

Alors que je tapotais nerveusement le volant, attendant que les voitures avancent dans le flot de circulation, je jetai un coup d'œil rapide à ma montre. Les minutes semblaient s'écouler plus lentement que jamais. Je savais déjà que j'allais être en retard pour commencer ma journée.

À vingt-six ans, je pensais pouvoir continuer mes activités avec Lopez. Mais mon père avait une vision différente pour moi. Il détestait l'idée que je passe mon temps avec Lopez et préférait envisager une autre tournure dans ma vie.

Je m'arrêtais net lorsque je vis une silhouette passer sur le passage piéton. J'ouvris la bouche alors que cette silhouette courait dans la neige. Elle était vêtue d'une veste en cuir, d'un haut rose, laissant son débardeur en dentelle se dévoiler au-dessus de sa petite poitrine, ce qui me fit littéralement bander. C'était une putain de coquette, innocente, et son allure éveillait en moi un mélange troublant de désir et de fascination.

Son innocence me faisait littéralement bander.

Alors que je l'observais s'en aller, une voiture klaxonna, brisant le silence de la rue. Intrigué, j'avançai en la suivant du regard. Cette fois-ci, je décidai de faire une connerie : je klaxonnai. Elle se retourna brusquement, et dans cet instant, je vis qu'elle se figea, ses petites lèvres légèrement entrouvertes et ses yeux s'écarquillèrent, trahissant sa surprise.

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