Vingt-huitième virage

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Vous connaissez le one bike trope ? C'est comme le one bed trope, mais au lieu d'avoir un seul lit, y'a une seule moto et ils doivent la partager 👀🏍️


Vingt-huitième virage.

Lord et Scandal restèrent un moment figé dans le garage du manoir, fixant la moto de Scandal.

— Bon, je suppose qu'on n'a pas le choix, grogna à moitié Lord.

Trop heureux de sortir du QG pour retourner sur le terrain, il avait complètement oublié que sa propre moto avait été mise hors d'usage et qu'il n'en avait toujours pas une nouvelle à sa disposition.

— Tu montes derrière.

— Pourquoi je ne peux pas conduire ?

Ça lui manquait de sentir le moteur entre ses cuisses et le guidon entre ses mains.

— Parce que c'est ma moto.

Lord soupira, mais céda. Il aurait dit la même chose si on parlait de sa Harley. Puis, il y avait pire que de rouler en s'accrochant à la taille de Scandal...

Le blond enjamba la moto, enfila son casque, puis en tendit un à Lord :

— Tiens.

Il le prit, leurs doigts se frôlant. Lord se mordit la lèvre inférieure et glissa le casque sur sa tête avant de monter derrière son ami.

— Prêt ? lui demanda Scandal.

Il hocha la tête.

— Oui.

— Accroche-toi, on y va.

Il eut une seconde d'hésitation, puis enroula ses bras autour de son torse. La porte du garage s'ouvrit pour les laisser passer et ils décollèrent.

Une trentaine de minutes plus tard, ils s'arrêtèrent au premier bar, un bâtiment un peu lugubre en bord d'autoroute qui accueillait un strip club, pour poser des questions aux danseuses et au barman. À cette heure, l'endroit venait tout juste d'ouvrir ses portes et ils étaient les seuls clients à l'intérieur. Malheureusement, personne ne savait rien au sujet d'un potentiel retour des Angels of Death dans la région.

Ils reprirent la route et enchaînèrent les bars jusqu'à ce que la nuit commence à tomber et que les endroits qu'ils visitaient se remplissent petit à petit.

— Quelque chose me dit qu'on va trouver ce qu'on cherche ici, affirma Scandal en stationnant sa moto dans le parking. C'est le dernier arrêt sur notre route.

Lord était perplexe. C'était déjà le quatrième bar sur leur liste et ils n'avaient pas eu beaucoup de chance avec les précédents.

— Comment ça ?

— L'intuition.

— Tu viens souvent ici, non ?

C'était plutôt ça.

— De temps en temps.

Scandal avait esquivé la question.

— Mouais.

Autant dire que c'était ici que Scandal venait se bourrer la gueule avant de repartir aux bras de ses plans cul. C'était bien pour cette raison que Monster lui avait confié la mission de chercher des informations ici.

— C'est un endroit fréquenté. Je pense qu'on trouvera quelqu'un qui voudra nous renseigner, mais il ne faudra pas se faire remarquer et attendre un peu... les gens sont plus bavards après quelques verres.

Comme de fait, le stationnement était plutôt bien rempli. Et la musique du bar se faisait entendre depuis l'extérieur. Ils se frayèrent un chemin à l'intérieur, Scandal scrutant la foule à la recherche d'un visage qui lui serait familier.

Quelques regards se tournèrent vers eux avec méfiance. Il fallait dire que deux gars musclés recouverts de tatouages et portant des blousons de cuir avec le logo d'un gang de motards... ça ne passait pas franchement inaperçu.

Scandal se tourna vers le bar, puis il grimaça.

— Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Lord.

— Ce n'est pas la même barmaid que d'habitude.

Ce qui voulait dire qu'il ne pourrait pas lui soutirer des informations aussi facilement que prévu.

— Et ça va poser un problème ?

— On va vite le découvrir.

Scandal se dirigea vers le bar, Lord sur ses talons.

— Deux shooters de Tequila et une bière, s'il vous plaît, ma belle.

Tandis que la barmaid se retournait avec un sourire pour s'occuper de sa commande, Lord lui fit de gros yeux.

— Qu'est-ce que tu fais ? Monster a dit... – !

— J'ai promis à Monster que je n'allais pas me bourrer la gueule, le coupa Scandal, mais on n'a jamais parlé de toi.

La serveuse déposa un petit plateau sur le coin du bar sur lequel se trouvait deux verres à shooters remplis et des quartiers de citron. Scandal lui glissa un billet, puis il se retourna à nouveau vers Lord en lui tendant un shooter :

— Allez, bois. C'est louche deux mecs dans un bar qui ne boivent pas. Tu vas attirer l'attention sur nous !

Lord continua de le fusiller du regard, mais il prit quand même le shooter. S'il protestait et faisait une scène, il risquait encore plus de griller leur présence.

— Va te faire foutre, murmura-t-il en engloutissant le premier shooter.

La chaleur et le goût piquant de la Tequila brûlèrent sa bouche et sa gorge en lui arrachant une grimace. Putain, comment Scandal pouvait boire ce truc sans broncher ? Ça avait un goût d'alcool à friction.

— Le citron, dit platement Scandal, nullement impressionné.

Il arracha le quartier d'agrume des mains de son ami et se dépêcha à croquer dedans pour stopper la brûlure qui ravageait ses papilles gustatives.

— Allez, le deuxième et on est bons.

Lord poussa un soupir, puis se résigna. Il répéta la série de gestes, grimaçant à nouveau quand le liquide brûla à nouveau sa langue, puis quand l'acidité du citron l'apaisa.

Bordel, jura-t-il. Ça a un goût de chiotte.

Il ne buvait pas souvent et, déjà, il se sentait un peu engourdi. Il n'avait jamais très bien tenu l'alcool.

— Petite nature, plaisanta gentiment Scandal.

— Satisfait ?

— J'ai donné un pourboire généreux à la barmaid. On aura plus de facilités à lui soutirer des infos plus tard.

Scandal lui fourra la bouteille de bière restant entre les mains et ajouta :

— Maintenant, tu tiens ça dans tes mains et tu bois de temps en temps.

Lord plissa les yeux.

— On aurait pas pu faire ça depuis le début ?

Scandal se contenta de lui sourire :

— Sans doute, mais c'est pas tous les jours que j'arrive à te faire boire. L'opportunité était trop belle.

Lord eut envie de lui éclater la bouteille sur la tête. Son ami l'avait complètement mené en bateau sans même qu'il s'en rende compte. Et ce n'était vraiment pas le moment de...

— On est en mission, idiot !

Le blond sortit sa main de sa poche et agita les clefs de la moto sous ses yeux :

— Ne t'inquiète pas : c'est moi qui conduis. Allez, viens, on va interroger les gars près de la table de billard. 

Scandal | GhostOù les histoires vivent. Découvrez maintenant