Rose Écarlate : L'étreinte [Hogwarts Legacy]

Chapitre 5

[ Coucou. Ce chapitre a été complexe à écrire. J'espère qu'il vous plaira quand même. Bisous ]

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Château Rookwood, région de Feldcroft, Ecosse,

Royaume-Unis de Grande Bretagne et d'Irlande,

Soirée du vendredi 9 mars 1888

La dot de Davina était élevée. Par son mariage avec Romane Black, Ezekiel avait gagné des terres françaises et une partie était intégrée dans la dot de sa sœur. Sans compter d'une grosse somme d'argent qui serait versée aux Rookwood. En échange, le prix de la fiancée était tout aussi exorbitant. En raison d'une vieille union avec une famille germanique, Leander Rookwood possédait une riche terre en Allemagne ; un bout de ce vaste territoire et une somme d'argent conséquent faisaient partie de ce prix. Toutefois, Victor avait conscience qu'il manquait des éléments dans l'équation. Les deux pères avaient sans aucun doute conclu un accord entre eux et en toute discrétion. Autant cet « échange commercial » était d'un montant extravagant, autant il paraissait faible au vu de la fortune et de l'influence des familles concernées. Que lui dissimulait-il donc ? Victor devait surveiller ses arrières plus que jamais.

Face à lui, Ezekiel perdait patience. Il refusait la nouvelle exigence de son futur beau-frère. Il refusait d'être manipulé de la sorte. Il refusait de perdre le contrôle sur sa sœur. Elle était trop précieuse pour ses projets. Debout face à la table sur laquelle s'étalait le contrat de fiançailles, l'héritier Gaunt fixait Victor qui ne cédait pas. Le jeune sorcier s'était levé de son fauteuil, afin de toiser son rival de toute sa hauteur. Si proche, Victor remarquait les traces rouges dans les yeux d'Ezekiel, des marques étranges et injectées de sang. La fureur se dégageait de lui, mais elle n'était pas la source de cette folie dans son regard. Autre chose était à l'œuvre. De la magie noire ? Victor la connaissait assez pour la reconnaître. En revanche, il redoutait un puissant enchantement, bien trop radical au point de mettre à mal la santé mentale d'Ezekiel.

Que se passe-t-il donc dans cette famille ?

Victor fronça les sourcils. Il s'apprêtait à prendre la parole, mais Ezekiel lui tourna soudain le dos. Il fit alors face aux deux pères, installés dans le canapé devant la cheminée. Ils s'impatientaient, se questionnant s'ils ne devaient pas s'en charger eux-mêmes. Morfin braqua son regard sur son fils, lui faisant comprendre en silence à quel point cette union était importante, aussi bien pour la baguette de Salazar Serpentard que pour leur projet concernant le ministère de la Magie ; ils avaient besoin de l'appui de Leander.

— Tu as manqué à ton devoir d'éducation envers elle, insista Victor, Davina vivra ici et suivra l'éducation de ma mère et d'une gouvernante.

Personne ne pouvait démentir cela. L'adolescente n'avait reçu aucune éducation pour se préparer à être une épouse et une mère.

— Ce n'est pas aux hommes d'éduquer les filles. La faute revient à notre mère qui a décidé de nous abandonner, rétorqua froidement Ezekiel en refaisant face à Victor.

— Nous jouons notre réputation, compléta calmement Leander pour couper court à cet affrontement sans fin.

Il savait que son fils avait raison. D'une œillade, il lui fit comprendre qu'il le soutenait. Toutefois, ce regard était aussi un avertissement. L'insistance de Victor ne devait pas nuire à leur alliance avec les Gaunt. Le maître de maison se leva, imité par son invité. Puis, il se rapprocha des fils. Autant Victor repoussait le mariage, au point d'imposer des conditions à chaque rencontre ; autant Morfin — et surtout Ezekiel — tenait à le célébrer le plus tôt possible. Pourquoi une telle hâte ? La lignée des Gaunt était déjà largement assurée. Trois des quatre fils étaient mariés et pères de plusieurs enfants, dont des garçons. Leander n'était pas dupe, leur alliance n'était pas l'unique élément en jeu. Cependant, sans doute pouvait-il trouver un compromis. Leander ne passerait pas à côté du prestige qu'était d'avoir le sang de Salazar Serpentard dans sa lignée. Sa famille se dresserait au-dessus des autres.