Alors que la plupart des convives, enseignants et élèves inclus, se régalaient déjà de leurs portions fumantes de gibier, accompagnées d'un champagne aussi pétillant que le caractère de Mimi Geignarde un jour de mauvaise humeur, Chouta se retrouva soudainement seule au beau milieu de la piste de danse. Le Professeur Karkaroff venait de rejoindre Dumbledore et le reste du gratin professoral. Maugrey et lui se toisaient à travers la table, séparés heureusement par un sanglier à trois têtes. L'Auror semblait encore plus sur ses gardes que d'habitude : c'était la quatrième fois qu'elle le surprenait en train de jeter des coups d'œil furtifs sous la table, comme s'il s'attendait à trouver une bestiole en train de défaire les lacets de ses chaussures.
Sans tarder, elle arrêta de potasser, fit demi-tour et se dirigea vers les grandes portes, laissant derrière elle l'ambiance festive du château pour l'embrassade nocturne plutôt fraîche. Chouta voulait s'assurer d'être dans le calme avant d'ouvrir la lettre que le professeur Karkaroff venait de lui donner.
Dehors, pas âme qui vive à l'horizon, à part les deux farceurs de Weasley qui tentaient, avec autant de discrétion que des éléphants, de se la jouer fumeurs de pipe clandestins. Ces deux-là l'ignoraient, l'histoire avec Hagird avait fait le tour des amis d'Harry Potter.
Son dos collé à la grande porte, elle lu la lettre âgée de bientôt cinq ans après avoir longuement hésité entre la lire ou la déchirer...
" Igor,
Tu dois certainement te demander pourquoi je t'écris après dix ans de silence. Ne te fais pas d'illusions, ta tentative pathétique de me faire emprisonner à Azkaban ne m'a pas échappé. Tu sais à quel point je peux être rancunier. Cette décennie d'absence est le fruit de ta trahison, de ton manque de courage. Mais ce n'est pas la seule raison. J'avais des affaires à régler, des démons à affronter. Et crois-moi, ce n'est pas encore terminé.
Paraît-il que Barty Croupton Junior est dans un état lamentable à Azkaban...Sa mort est proche et cela me réjouis. Je me fais une hâte d'aller voir en personne son cadavre lorsque les détraceurs l'auront achevé. On m'a dit que ce spectacle était insoutenable mais je tâcherai de le regarder. Même si tu l'as dénoncé pour sauver ta propre petite personne, je suis satisfait de savoir qu'il agonise avec ses quatre membres enchaînés dans une cellule qui doit faire la taille d'un placard.
Cette année ci, Miss Byrne à fait son entrée à Durmstrang. Je présume qu'elle n'est pas passée inaperçue...
Dés lors, je te prie de bien vouloir me communiquer son numéro de chambre forte et je lui verserai comme il se doit un nombre suffisant de gallions d'ors pour couvrir ses besoins en matière de manuels, chaudrons, robes de sorcière et argent de poche
Il serait superflu de préciser la raison de ma requête, j'ose espérer que tu as compris.
Aubaine avait coutume de dire que Miss Byrne avait hérité de ses yeux, bien que son regard rappelle davantage le mien.
Ne lui révèle jamais mon identité et abstiens-toi de me parler d'elle. Je ne souhaite rien savoir a son sujet. Ne comet pas d'impair, et peut-être serais-je enclin à apporter un soutien financier à Durmstrang. Pense à ton projet de terrain de Quidditch, il pourrait voir le jour plus rapidement que tu ne l'imagines...
Sybille a eut une visons hier, elle dit que dès l'année prochaine des évènements peu réjouissant vont se produire à Poudlard. Cela coïncide avec la venue de Potter, mon devoir sera de le protéger quoi qu'il en coûte.
je vais avoir beaucoup de travail et je ne veux pas que la vie de Miss Byrne soit une préoccupation supplémentaire.Dumbledore attend beaucoup de choses de moi et je suis incapable de lui mettre des limites et de me mettre des limites à moi-même par la même occasion. C'est ma façon de laver mon âme.
Et toi Igor, que fais-tu pour te sentir pur dans un monde où nous avons commis autant de péchés?
J'ai demandé pour toi comment iraient les choses à Durmstrang, il s'en ait révélé que ton école demeurait prospère quoi qu'il arrive pour les cents prochaines années. Elle a dit l'école, donc les murs et les vitres, pas ceux qui y demeurent...Je pense que tout cela est à prendre avec prudence. Elle faisait sous-entendre que ton château aura un jour une autre utilité que celle d'une école...
J'espère que tu arrives parfois à laisser de côté tes fonctions de directeur pour t'occuper de toi. J'ai lu dans la Gazette du sorcier que la réputation de Durmstrang était en pleine montée, le nombre d'élèves aurait doublé en cinq ans. N'oublie pas que tu as des collaborateurs et des elfes, tu dois apprendre à déléguer ton travail.
Pardonnes-moi d'être cru dans mes mots, mais j'en avais besoin.
Bien à toi,
Severus "
Chouta était paumée face à cette lettre. Elle se demandait si Rogue avait délibérément choisi de se concentrer sur la sécurité de Potter plutôt que sur la sienne. Comment déjà Rogue, alors qu'il déteste l'élu, pouvait-il se soucier de lui jusqu'à vouloir le protéger? En tout cas, si une chose était sûre, c'est que le maître des potions a beaucoup plus facile à s'exprimer par écrit. A l'oral, il était déjà rare qu'il aligne plus de trois phrases...
En outre, son écriture est fluide et bien tracée...
Cette missive laissait entrevoir davantage sur le passé mystérieux de son directeur que sur celui de Rogue, dont les détails restaient énigmatiques. Rogue avait cette façon de ne jamais en dire trop, probablement pour se protéger de quelque chose qu'elle ne comprenait pas...
La confiance que le professeur Karkaroff lui accordait en lui remettant une lettre aussi confidentielle la troublait. Elle avait encore difficile à croire que ce sorcier, son directeur et son héros, se soit ainsi rapproché d'elle.
En réalité, avant qu'elle n'entende parler de ce tournoi des trois sorciers, elle ne savait presque rien à propos de lui.Alors que la nouvelle année allait bientôt pointer le bout de son nez, elle restait dans l'expectative, se demandant ce que l'avenir lui réservait.
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La fille du Prince - Severus Rogue
Fanfiction- Vous n'êtes qu'un égoïste, Rogue. Je ne vous fait pas confiance. - Vos sentiments à mon égard me sont d'une insignifiance absolue. Vous n'avez pas à aimer ni à comprendre mes motivations. Vous avez des doutes sur moi, très bien. Qu'allez-vous fair...