La Brûlure du Désir

Chapitre 9

Margot refusait de se laisser submerger par le chagrin qui l'assaillait depuis trois jours. Elle ne pouvait pas se laisser aller à l'apitoiement alors que la personne qu'elle détestait autant qu'elle aimait s'apprêtait à épouser une autre femme. Pourquoi devrait-elle se laisser abattre alors que Willy rayonnait de bonheur, se souciant peu de ce qu'elle pouvait ressentir malgré sa connaissance de ses sentiments pour lui.

Elle avait envisagé toutes sortes de raisons concernant la visite de Willy dans son bureau après neuf mois, mais pas celle-là, pensa-t-elle amèrement en scrutant la petite carte d'invitation de mariage où son nom et celui de sa fiancée étaient brodés en or, annonçant leur prochain mariage dans une semaine. Elle serra les dents, en jetant la carte au fond de ses affaires.

Après avoir bouclé sa valise elle attendit patiemment l'arrivée d'Alessio. Ils allaient décoller dans une heure pour l'Italie. Espérait-elle que ce voyage puisse lui faire changer les idées et lui faire oublier la douleur immense qui l'a tenaillait ? Oui. Pour occuper son temps en attendant, elle envoya quelques e-mails à son assistante pour vérifier si elle avait bien pris note des instructions qu'elle lui avait laissées. Puis, elle attendit encore une quinzaine de minutes avant d'entendre des coups à la porte. En tirant sa valise derrière elle jusqu'à la porte, elle prit une profonde inspiration, comme pour retrouver son calme et masquer sa tristesse.

— Bonjour mademoiselle Rivera, salua l'homme avec un sourire poli alors qu'il se tenait à la porte.

Il prit rapidement la valise de Margot et l'escorta jusqu'à sa voiture.

— Je viens de la part de Monsieur Moretti. Il m'a chargé de vous conduire à l'aéroport.

— Il a eu un contretemps ? Parce qu'il était prévu qu'on y aille ensemble, demanda Margot en prenant place dans le véhicule.

— Oui, Monsieur Moretti sera un peu en retard. Un événement imprévu s'est produit dans son entreprise. Il s'excuse pour le délai que vous devrez subir avant le départ.

Margot acquiesça lentement, se demandant comment elle allait occuper le temps avant l'arrivée d'Alessio. Pendant que le chauffeur prenait la route, elle jeta un coup d'œil à sa montre.

Soudain, une idée germa dans l'esprit de Margot. Pourquoi ne pas profiter de ce temps pour faire du shopping ? Elle avait besoin de tenues élégantes pour des occasions spéciales, qu'elle n'avait malheureusement pas eu le temps d'acheter. Elle avait prévu de faire du shopping une fois arrivée en Italie, mais avec ce report de quelques heures, c'était l'occasion idéale pour se rendre directement aux boutiques.

— Pourriez-vous me déposer à la boutique Jeffrey Atlanta ? J'aimerais en profiter pour m'acheter quelques vêtements, demanda-t-elle au chauffeur.

— Oui, bien sûr.

Elle plongea rapidement sur son téléphone et entreprit des recherches sur le type de soirées habituellement organisées par l'entreprise d'Alessio. Dans le programme des activités prévues, deux soirées de dégustation étaient annoncées. N'ayant jamais assisté à ce genre d'événement, Margot voulait se faire une idée des tenues généralement portées lors de dégustations de vin ou de soirées similaires. Elle consulta des articles de mode en ligne, examina des photos de célébrités lors d'événements vinicoles, et nota des idées de tenues qui semblaient appropriées pour l'occasion.

Arrivée à la boutique environ vingt minutes plus tard, Margot sortit de la voiture et informa le chauffeur qu'elle ne prendrait pas beaucoup de temps. Elle pénétra ensuite dans l'atmosphère luxueuse de Jeffrey Atlanta, impatiente de trouver les tenues parfaites pour les deux soirées à venir.

Alors qu'elle déambulait entre les rayons, Margot remarqua quelque chose d'étrange : elle ne ressentait plus ni colère ni tristesse. C'était comme si, en un instant, les pensées liées à Will s'étaient évaporées. Cependant, lorsque ses yeux se posèrent sur des figurines habillées de robes de mariée majestueuses, cela lui rappela l'invitation qu'il lui avait laissée sur son bureau. Ce souvenir ranima en elle un mélange étrange de sentiment.