GRÂCE A TOI

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Le soleil déclinait lentement à l'horizon, peignant le ciel de teintes orangées tandis que nous étions assis au bord du lac. L'eau calme reflétait les couleurs chaudes du crépuscule, créant une atmosphère paisible et sereine autour de nous.

Antoine et moi étions là, comme deux gamins, cherchant des pierres plates pour les lancer à la surface du lac. Chacun de nous essayait de surpasser l'autre, cherchant à faire le meilleur ricochet.

Antoine ramassait une pierre, la tournant entre ses doigts avec un air déterminé. Il la lança habilement, et je suivis attentivement sa trajectoire, admirant les rebonds parfaits sur la surface de l'eau.

"C'est pas mal, pas mal du tout," admettais-je, en ramassant à mon tour une pierre, déterminée à faire mieux.

Je la lançais avec précision, espérant battre le record d'Antoine. La pierre fendit l'air avant de toucher la surface du lac, créant une série de rebonds impressionnants.

"Et voilà !" m'écriais-je fièrement, attendant avec impatience la réaction d'Antoine.

Il me regarda, un sourire taquin aux lèvres. "Pas mal, mais ça ne vaut pas le mien," dit-il en lançant une pierre avec encore plus de force.

"Je suis sûr que tu triches d'une manière ou d'une autre," ripostais-je en ramassant une autre pierre. "C'est la seule explication possible."

Antoine secoua la tête avec un sourire espiègle. "T'es simplement tarpin jalouse de mes talents naturels," répliqua-t-il, lançant une pierre avec une précision déconcertante.

Je levai les yeux au ciel, feignant l'indignation. "Tu me sous-estimes, mon pote. Attends de voir ce dont je suis capable."

Avec détermination, je lançai ma pierre, la regardant rebondir sur l'eau avec une série de sauts audacieux. Nous observions tous les deux avec attention, attendant de voir combien de rebonds j'allais réussir à obtenir.

"Et voilà !" m'exclamais-je, pointant du doigt les rebonds successifs. "Ça c'est un bête de ricochet."

Antoine plissa les yeux, évaluant mes performances avec un sourire moqueur. "T'es rincer,"dit-il finalement.

Nous continuâmes à lancer des pierres, riant et plaisantant, savourant chaque moment de cette compétition amicale au bord du lac.

[...]

Je continuais à appliquer soigneusement le fard à paupières sur ses yeux, essayant de garder un sérieux malgré ses plaintes incessantes.

"Allez, ferme les yeux et laisse-moi faire," lui dis-je avec un sourire espiègle.

Il gémit en se plaignant, mais obtempéra, fermant les yeux sous mes directives. J'appliquais délicatement les nuances de couleur, me concentrant pour obtenir le résultat parfait.

"Bon cousine, t'as bientôt fini ?" râla-t-il, essayant de garder les yeux fermés malgré son impatience. "Ça commence à me faner les couilles, sérieux."

Je ne pus m'empêcher de rire en entendant sa remarque. "Arrête de râler, tu veux ?" lui dis-je en continuant mon travail.

Il poussa un soupir dramatique, mais je savais qu'au fond, il appréciait ce moment de complicité, même s'il ne voulait pas l'admettre.

"Oh Sarah, je t'ai dit oui pour juste du truc à lèvres, et regarde comment je finis," se plaignit-il en ouvrant brièvement les yeux pour jeter un coup d'œil au miroir.

"Arrête de te plaindre, t'es une vrai go la," lui dis-je en riant, admirant le résultat de mon œuvre.

Je tentais en vain de retenir mon rire alors qu'Antoine se précipitait vers la salle de bain pour se démaquiller, visiblement agacé par son apparence.

"Attend, on prend une photo d'abord !" m'exclamai-je, espérant capturer ce moment hilarant pour le poster sur les réseaux sociaux.

"Alors là, tu peux rêver," répliqua-t-il, refusant catégoriquement ma proposition avant de se diriger vers le lavabo pour se débarrasser du maquillage.

"Allez Antoine, steuplait," insistai-je, espérant qu'il changerait d'avis.

"Mais c'est mort," répondit-il avec détermination, commençant à se laver le visage avec précipitation.

Je ne pus m'empêcher de rire en le voyant grimacer de douleur lorsque le savon lui piqua les yeux. Ses yeux se plissèrent tandis qu'il tentait de se débarrasser du maquillage.

"Ça pique ses morts," gémit-il, essayant de se rincer les yeux pour soulager la sensation désagréable.

Je me tenais à côté de lui, étouffant mes rires du mieux que je le pouvais. "Aide-moi au lieu de rigoler, grosse bouffonne," me lança-t-il entre deux gémissements.

[...]

"Je suis grave stressée," avouai-je à Antoine, qui se tenait à mes côtés alors que nous nous tenions devant mon ancienne faculté de droit pour déposer mon dossier de réinscription.

"Y'a pas de raison," me rassura-t-il d'une voix douce, posant une main réconfortante sur mon épaule. Ses yeux étaient empreints de confiance, ce qui apaisa un peu mes nerfs.

"Si tu le dis," murmurai-je en soufflant, sentant mes nerfs à vif face à l'idée de retourner à l'université après une si longue pause.

"Hé, hé !" réagit-il en prenant doucement mon visage entre ses mains. "Doute jamais de toi, ok ?"

"Mmh," acquiesçai-je, me laissant envelopper par son soutien. Sa présence à mes côtés me procurait un sentiment de réconfort.

"Non," insista-t-il, son regard fixé dans le mien. "Dis 'oui', Antoine."

"Pff, crois-le," répondis-je avec un sourire en coin.

Il me donna un petit coup sur le bras, son regard toujours insistant. "Tu veux que je rentre avec toi ?"

"Non, je vais y arriver," dis-je, essayant de paraître assurée malgré mes doutes intérieurs. J'appréciais sincèrement son offre, mais je devais affronter cette étape seule pour retrouver ma confiance en moi.

Je pris une grande inspiration avant d'entrer seule dans le bâtiment, déterminée à affronter ce défi. Mes pas résonnaient dans le couloir, marquant mon avancée vers le secrétariat. Une fois devant la porte, je pris une profonde inspiration pour me donner du courage. Avec un aplomb et une confiance qui m'étaient inconnus auparavant, je poussai la porte et m'avançai vers le comptoir.

La secrétaire me sourit gentiment lorsque je lui tendis mon dossier. Malgré mon stress intérieur, je tentai de paraître calme et sûre de moi. Chaque mot que je prononçai sonnait avec assurance alors que je déposais mon dossier sur le bureau. Une sensation de fierté m'envahit alors que je réalisais que je venais de franchir une étape importante avec succès.

Je sortis du bâtiment, le cœur battant encore un peu plus fort que d'habitude. Lorsque mes yeux croisèrent Antoine qui m'attendait, un sourire éclatant se dessina sur mon visage. Sans réfléchir, je m'approchai de lui et le pris dans mes bras, ressentant un profond soulagement et une immense gratitude.

« C'est grâce à toi », lui dis-je, mes mots chargés d'émotion.

CHEMIN VERS LA RÉSILIENCE // BAC NORDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant