Nothing More

18.

Skye

Présent

– Bah alors ? Que fais-tu ?

M'interroge mon ancien partenaire, les bras maintenant croisés contre sa poitrine.

– Comment ça ?

– Nous y allons à cette compétition ou non ?

Il donne un petit coup de pied dans une échelle à côté de lui que je n'avais pas remarqué.

Elle arrive pile à côté de ma fenêtre.

Un immense sourire prend place sur mon visage, mais vient s'évanouir aussitôt.

– Nous ne pouvons pas...

– Oh, Skye Willow Jagger, crois-tu vraiment que ces deux croûtons qui ne s'y connaissent rien vont nous empêcher de réaliser ton rêve ?

Je réfléchis quelques secondes et viens fixer la porte de ma chambre avant de me concentrer de nouveau sur l'homme sous ma fenêtre.

– Aller, dépêche-toi de faire ton sac et de passer par cette échelle qu'on se casse vite fait. On doit être à l'autre bout du pays dans dix heures pour prendre l'avion.

Un sentiment d'excitation mélangé à de la culpabilité s'empare de moi alors que je m'écarte de la fenêtre pour remplir un sac de vêtements et d'affaires rapidement.

Je ne prends que le stricte nécessaire. J'achèterais le reste sur place si besoin.

Une fois le sac rempli, je le lance par la fenêtre et Aeden le rattrape alors que je monte sur le rebord de ma fenêtre pour accéder à l'échelle.

Désolée, papa.

Une fois descendus, nous courrons rapidement vers sa voiture et montons à toute vitesse alors que la lumière du porche s'allume.

– Putain, vite !

Je le vois chercher sa clé rapidement alors que mon coeur bat la chamade.

Si l'on se fait prendre avant d'être parti, nous sommes fichus.

Je me mets à chercher la clé avec lui tout en jetant des coups d'oeil vers la bâtisse face à nous, le coeur battant à toute vitesse.

– Trouvé !

Je sursaute lorsqu'il sort les clés de son sac de sport. L'ombre du lampadaire près de la voiture illumine le côté droit de son visage alors qu'il démarre la voiture. Un mélange de concentration et d'angoisse qui vient tirer les traits de son visage d'une façon qui le rend d'autant plus beau trahit le calme du reste de son corps.

– Merde.

J'arrête ma contemplation lorsque je sors de mes pensées et tourne la tête dans la même direction que lui pour voir Stephen sortir sur le péron.

Putain, ce n'est pas le moment de révasser, Skye ! Ressaisis-toi, bon sang.

Mais contre toute attente, mon demi-frère reste sur le péron et nous fait un signe de tête vers l'allée de la maison.

Il nous laisse partir ?

– Vas-y, Aeden.

A mes mots, il démarre à toute vitesse, recule pour se mettre dans le bon sens, roulant sur le parterre de fleurs derrière nous et nous nous embarquons dans l'allée principale alors que Stephen bloque le passage de l'entrée à mon père, nous regardant simplement partir, un léger sourire aux lèvres et une lueur dans son regard noir que je ne pourrais définir, ne l'ayant jamais vu.

– On l'a fait...

Je chuchote au bout d'une vingtaine de minutes de route, n'y croyant toujours pas.