Chapitre 7 : Regrets

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Gabriel resta figé au milieu du jardin, la lettre tremblant entre ses mains. La nuit était tombée complètement, enveloppant la scène dans une obscurité qui ne faisait qu'accentuer le sentiment de trahison qui pesait lourdement sur ses épaules. Jordan était déjà loin, ses pas résonnant encore dans l'esprit de Gabriel comme un écho de ce qui venait de se passer.

Il relisait la dernière phrase encore et encore, comme si en la comprenant mieux, il pourrait trouver une manière d'effacer ce qui venait de se dérouler. Mais la vérité était là, indéniable et brutale. Jordan pensait qu'il l'avait trahi, manipulé... et tout ce qu'il avait construit risquait de s'effondrer.

Le souffle court, Gabriel plia la lettre avec précaution, comme si elle était faite de verre et qu'un mouvement brusque pourrait la briser. Il ne pouvait pas laisser les choses ainsi, il devait lui parler, lui expliquer... mais comment le pourrait-il après ce qu'il venait de lire ?

Il regarda autour de lui, espérant apercevoir une silhouette familière, mais Jordan avait disparu dans l'ombre. Gabriel inspira profondément et prit une décision. Il ne pouvait pas rester là, à se lamenter sur son sort. Il devait trouver Jordan, lui parler, tout clarifier. Il ne pouvait pas perdre quelqu'un qui, même s'il ne l'avait jamais réellement admis, comptait énormément pour lui.

Il se dirigea d'un pas rapide vers la sortie du jardin, son cœur battant la chamade. Chaque pas qu'il faisait résonnait comme un compte à rebours dans sa tête. Il savait que le temps jouait contre lui, et que chaque seconde perdue compliquait un peu plus la situation.

En atteignant l'entrée principale, il aperçut un des vigiles de la soirée, qui semblait surpris de voir le premier ministre dans un tel état d'urgence. Gabriel ne prit même pas le temps de s'expliquer.

- Est-ce que vous avez vu Monsieur Bardella ? se contenta t-il de demander

Le vigile, un peu déconcerté, pointa du doigt le parking.

- Oui, il est parti vers sa voiture, monsieur.

Sans un mot de plus, Gabriel se précipita dans la direction indiquée, espérant ne pas arriver trop tard. Mais alors qu'il s'approchait des voitures, il vit les phares d'une berline noire s'allumer, suivis par le bruit sourd du moteur qui démarrait. Le véhicule s'éloignait déjà, emportant Jordan avec lui.

Gabriel s'arrêta, à bout de souffle. Il avait raté sa chance. Il serra les poings, le désespoir et la frustration l'envahissant. Mais il savait qu'il ne pouvait pas abandonner. Si Jordan ne voulait pas l'écouter ce soir, il trouverait un autre moyen. Il devait réparer ce qui venait d'être brisé, et il ne reculerait devant rien pour y parvenir.

Mais pour l'instant, il ne pouvait rien faire d'autre que de retourner à l'intérieur et attendre que le matin vienne, avec l'espoir que la lumière du jour lui apporterait une solution.

Gabriel resta là, immobile, regardant la voiture disparaître dans la nuit. Un millier de pensées tourbillonnaient dans son esprit, mais une seule s'imposait clairement : il devait parler à Jordan, coûte que coûte. Il tourna les talons et se dirigea lentement vers le bâtiment, mais cette fois, son pas était plus lourd, chargé d'incertitudes.

En entrant à l'intérieur, il fut accueilli par le murmure des conversations et le cliquetis des verres, comme si rien de tout cela n'avait d'importance. Mais pour Gabriel, tout avait changé. Il savait qu'il devait trouver un moyen de rejoindre Jordan au plus vite, avant que les choses ne deviennent irréparables.

Alors qu'il traversait la foule, une idée germa dans son esprit : un appel téléphonique. Ce n'était pas idéal, mais c'était mieux que de ne rien faire. Il prit son téléphone et chercha le numéro de Jordan, espérant qu'il décrocherait. Sa main tremblait légèrement alors qu'il appuyait sur "appeler".

Le téléphone sonna une fois, puis deux, et Gabriel se prépara à laisser un message si nécessaire. Mais au troisième son, il entendit la voix familière de Jordan sortir de son téléphone.. mais au final ce n'était que son répondeur.

Gabriel commença à retourner dans le hall principal, le pas lourd, mais une main l'attrapa soudainement, le tirant dans une pièce. Il tenta de se débattre, mais il reconnut immédiatement le parfum de celui qui l'avait entraîné. C'était Emmanuel, l'homme qui le hantait tant.

Il se sentit piégé, prisonnier de la situation, mais une prise de conscience soudaine le frappa. Il ne pouvait pas se permettre de perdre Jordan à cause d'Emmanuel. Prenant son courage à deux mains, Gabriel s'échappa par la porte, le cœur battant à mille à l'heure. Il se mit à courir, cherchant un endroit où il pourrait être seul.

Essoufflé, il sortit difficilement son téléphone et composa le numéro de Jordan. Une fois, deux fois, trois fois... Rien. Jordan ne répondait pas. Sentant la panique monter, Gabriel laissa un message désespéré sur le répondeur.

— Jordan, je suis désolé, ce n'est pas ce que tu penses... Je ne te manipule pas...

Les larmes montèrent, et Gabriel se sentit submergé par ses propres démons. Il rappela, laissant un deuxième message, puis un troisième. À chaque appel, son désespoir grandissait.

Il comprenait enfin la gravité de ce qu'il venait de perdre. Il avait perdu son rival, celui pour qui il ressentait quelque chose, et c'était réciproque. Mais pire encore, il avait perdu une partie de lui-même, et c'était entièrement de sa faute.

Gabriel quitta le bâtiment et se dirigea vers sa voiture, où son chauffeur l'attendait. Il monta à bord et demanda, la voix faible :

— Déposez-moi à la même adresse qu'hier soir.

— Bien, monsieur, répondit le chauffeur.

La voiture prit la direction de la maison de la veille. Gabriel nourrissait un mince espoir que Jordan s'y trouve, bien qu'il sache que la situation ne jouait pas en sa faveur.

Son esprit tourmenté repassait en boucle leurs moments passés ensemble : leur nuit, leur baiser, même leurs souvenirs d'une première rencontre lointaine. Il fixait le paysage défilant, jusqu'à ce que le chauffeur l'informe qu'ils étaient arrivés. Gabriel descendit de la voiture et se dirigea directement vers sa chambre.

Il se laissa tomber sur le matelas, épuisé, et ferma les yeux. Mais quelque chose perturba son sommeil. Il sentit une présence contre lui, mais ne bougea pas. Était-ce réel, ou simplement le fruit de son imagination troublée ?

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Désolé celui là est un peu plus court que les autres mais j'espère qu'il vous plaira tout autant !

Alors vos pronostics pour la suite ???

Politique Opposé ( Tome I )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant